L’entreprise Jalis Meca, spécialiste de la mécanique de précision à Minihy-Tréguier (Côtes-d'Armor), a récemment bénéficié d’une subvention de 113 000 euros dans le cadre du plan France Relance. Un financement bienvenu, l'investissement total en matériel s'élevant à 290 000 euros pour la TPE de neuf salariés.
Produire des séries plus importantes
Il comprend un centre d’usinage cinq axes (130 000 euros), un tour à commande numérique (120 000 euros) et un robot polyarticulé. "Ce robot, qui va opérer le chargement et le déchargement, va nous permettre d’augmenter nos capacités de production en faisant tourner les machines en temps masqué, les nuits et week-ends. Nous allons pouvoir produire des séries plus importantes et augmenter nos marges", se félicite le dirigeant de Jalis Meca, Sébastien Ernot, qui a lancé l'activité en avril 2015 dans un atelier de seulement 240 m² à l'époque.
Depuis, Jalis Meca a fait du chemin. Les 240 m² sont devenus 480 m² en 2018 puis 1 000 m² début 2020 (achat des locaux puis agrandissement pour un investissement de 320 000 euros). Le chiffre d’affaires a très rapidement décollé : 260 000 euros lors de l’exercice clos en août 2016 avec déjà deux techniciens d’usinage, puis 750 000 euros et neuf salariés en 2020, et 900 000 euros en 2021. Un parcours que Sébastien Ernot résume simplement : "J’avais visé juste : il y avait une demande dans le secteur pour des prototypes et les bureaux d’études recherchaient de la réactivité. Les prototypes ont amené des préséries puis des séries."
Robotiser le parc machine
Diplômé en photonique et en réseau informatique, Sébastien Ernot a installé lui-même, en trois semaines, sa solution logicielle dans le nouveau robot de l'entreprise. Un travail qui lui a permis d’économiser une part substantielle du coût du robot (30 000 euros contre 150 000 euros s’il l’avait acheté avec sa solution). "Cela va nous permettre de dupliquer cette solution sur les autres machines. L’objectif est de robotiser à 80 % le parc machine à moindre coût." Des robots sur lesquels le chef d’entreprise possède un regard positif, loin du cliché de voleur d’emploi. "Le robot va réaliser les tâches ingrates et permettre une montée en compétences de nos opérateurs, qui vont faire leurs premiers pas dans la robotique, mais aussi apporter un confort de travail", argue-t-il.
Jalis Meca est déjà équipée de huit centres d’usinage et de deux tours. Sa clientèle est constituée à 80 % d’industriels, notamment dans le domaine de la photonique à Lannion. Elle travaille tout type de métaux, particulièrement l’aluminium, mais aussi le plastique pour des pièces qui peuvent nécessiter plus d’une heure de confection. "Notre objectif de développement est de pérenniser l’entreprise mais pas de monter à 20 ou 25 salariés. Être entre dix et quinze pour un chiffre d’affaires de 1,5 à 2 millions d’euros me paraît idéal", estime Sébastien Ernot.
