Mieux vendre son made in France… en France, c’est le nouveau pari de la marque Le Minor (70 salariés, 3,9 M€ de CA), la PME lorientaise, reprise en 2018 par Sylvain Flet et Jérôme Permingeat.
Rééquilibrer l’export
Si la marque a vu le jour à Lorient en 1922 avant un déménagement à Guidel dans les années soixante, elle s’est orientée dans les années 1990 vers l’export et notamment l’Asie. C’est en Asie et tout particulièrement au Japon que sa production made in France a trouvé le plus grand nombre de débouchés. En 2018, 90 % de son chiffre d’affaires était alors réalisé au Japon. "C’était un paradoxe que nous avons souhaité résoudre progressivement alors que la totalité de nos produits sont fabriqués en Bretagne et plus précisément près de Lorient", commentent les dirigeants du Minor.
40 % des ventes aujourd’hui réalisées en France
Aujourd’hui, la PME est revenue à un quasi-équilibre avec 40 % de ses ventes réalisées en France et 60 % à l’export, majoritairement au Japon, suite à la mise en place d’un plan d’actions précis. Le Minor a profondément renouvelé ses collections. L’industriel morbihannais a également misé sur le développement de ses canaux de distribution en propre : site e-commerce, boutiques à Paris et à Guidel. La marque est aussi commercialisée via des réseaux de distribution multimarques en France.
Le magasin d’usine, fer de lance du made in France
Rendre plus accessible les produits made in France avec des prix attractifs, c’est l’autre dossier auquel se sont attaqués les deux chefs d’entreprise. Cette nouvelle orientation prend forme, depuis début avril, au sein du magasin d’usine de Guidel dans le Morbihan, là où sont fabriqués les marinières et pulls de la marque centenaire.
Fin de série et seconde main à prix attractifs
Si jusqu’alors la boutique de Guidel vendait des articles au même prix que le site de la marque et que les revendeurs, ainsi que des vêtements de seconde main à prix plus attractifs, elle s’oriente désormais vers la vente uniquement d’articles de seconde main et de fin de série. Le tout à prix remisés. "C’est pour la marque l’occasion de revenir à un modèle de vente qui avait progressivement disparu en France, avec la déliquescence de l’industrie textile… et au passage, de revendiquer l’appellation de 'magasin d’usine', puisque le magasin est effectivement accolé à son usine de fabrication", détaillent Sylvain Flet et Jérôme Permingeat.
S'ancrer davantage sur le territoire
Ils espèrent aussi ainsi répondre aux freins auxquels se heurte le made in France. "Si environ 70 % des Français estiment que le made in France doit peser dans la décision d’achat, ils sont encore trop peu à passer à l’acte, à cause du prix, et ce phénomène a tendance à s’aggraver, avec la situation économique actuelle", ajoutent les dirigeants. Enfin, le positionnement du magasin d’usine entend permettre à la marque de plus s’ancrer sur le territoire.