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Le lunetier Naoned voit plus loin avec son nouvel atelier de production
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Le lunetier Naoned voit plus loin avec son nouvel atelier de production

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La holding Douis, qui englobe la société de design et de distribution de la marque Naoned, a investi 1,5 million d’euros dans un atelier et de nouvelles machines. Le lunetier nantais de 22 collaborateurs étoffe ainsi son offre auprès des opticiens en fabriquant pour leur compte.

Le nouvel atelier de fabrication de lunettes, né en janvier 2021, a déménagé en mars 2002 quartier Chantenay à Nantes. Au premier plan, Jean-Philippe Douis, président — Photo : Cyril Raineau

Un pari risqué. C’est ainsi que Jean-Philippe Douis, président de la holding qui porte son nom, qualifie la création d’un nouvel atelier de production de lunettes. Opérationnel depuis mars 2022 dans le quartier Chantenay à Nantes, il s’étend sur environ 350 m². L’acquisition et l’aménagement du site ainsi que l’achat de nouvelles machines ont demandé 1,5 million d’euros d’investissement. Soit l’équivalent de près de la moitié du chiffre d’affaires, se situant à 3,3 millions d’euros au 30 juin 2022.

Ce projet devenu réalité, Jean-Philippe Douis le résume par un seul mot : "liberté". "Dans les années 80, il existait 250 ateliers en France de fabrication de lunettes, note le dirigeant. Nous venons de rouvrir le dix-huitième. Car entretemps, tous ont fermé pour délocaliser la fabrication en Asie." C’est ce savoir-faire et cette production made in France que revendique le groupe de 22 collaborateurs pour en tirer son identité comme sa valeur ajoutée.

De la micro à la plus grande série

Ce groupe, ce sont deux magasins d’optique situés à Nantes. C’est aussi et surtout la marque de lunettes Naoned (qui, en breton, signifie Nantes). Celles-ci sont conçues par l’entreprise nantaise, produites en partie par ses soins dans son atelier, en partie par des sous-traitants situés dans l’Ain et en Bourgogne, puis commercialisées auprès de 900 opticiens partenaires. Trente mille paires ont été vendues lors du dernier exercice, à 90 % en France, pour les 10 % restants dans une pléiade de pays (États-Unis, Allemagne, Japon, Australie…). "Nous sommes en croissance depuis notre création", souligne Jean-Philippe Douis. Le premier magasin a ouvert voici douze ans, la marque Naoned fête, quant à elle, son dixième anniversaire.

En janvier 2021, naissait la troisième entité du groupe : Plan pour Production Lunetière à Nantes. Derrière ce nom, se trouve le nouvel atelier de fabrication d’abord né sur un autre site de l’entreprise avant d’être transféré en mars 2022 dans un ancien garage automobile réaménagé quartier Chantenay. "Plan" répond à un souhait de développement de l’offre de la PME. Outre la production des lunettes Naoned, il est dédié à trois autres marchés. "Nous réalisons de la micro série, c’est-à-dire que nous travaillons pour un opticien qui souhaite commercialiser sa propre marque, explique Jean-Philippe Douis. Puis, nous pouvons être sollicités par un multipropriétaire de magasins d’optique ou une mini-chaîne pour des volumes plus importants". Enfin, la PME est en mesure de produire des lunettes pour des marques concurrentes à Naoned.

Le plastique pour fabriquer les montures recyclées

Après avoir remis sous les feux de la rampe la production locale de lunettes, conçu et commercialisé des montures à base d’algue et fait construire un nouvel atelier de production, le groupe s’attelle à un nouveau chantier. Jusqu’à présent, environ 80 % de la matière première utilisée pour fabriquer les lunettes, de l’acétate de cellulose -un plastique- sont jetés au rebut. "Nous avons décidé de créer une boucle vertueuse, épaulés par des prestataires bretons qui vont récupérer nos résidus issus de l’usinage et les retraiter, nous permettant de produire de nouveau des lunettes à partir de ces déchets." Cette démarche de "recyclage" réalisable potentiellement dit-il, "à l’infini", est tout juste lancée.

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