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Mégo ! passe en phase d’industrialisation de ses plastiques recyclés
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Mégo ! passe en phase d’industrialisation de ses plastiques recyclés

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Alors qu’elle vient tout juste de prendre ses nouveaux quartiers dans un siège flambant neuf à Saint-Divy, l’entreprise Mégo !, qui valorise les filtres de cigarettes usagés, passe à la vitesse supérieure en lançant la production d’un cendrier de poche en plastique recyclé. Et ce n’est qu’un début…

Bastien Lucas, qui a créé Mégo ! en 2017, vient de lancer la production d’un cendrier de poche en plastique recyclé à base de filtres de cigarettes usagés — Photo : Jean-Marc Le Droff

Quelques mois à peine après avoir emménagé dans ses nouveaux locaux de Saint-Divy, Bastien Lucas, le fondateur de Mégo !, a des projets plein les cartons. "Nous avons été les précurseurs en France dans le domaine de la collecte et de la valorisation de mégots de cigarettes, mais nous sommes aujourd’hui challengés et nous devons rester agiles", analyse celui qui, jusqu’à présent, collectait et transformait ces filtres usagés en plaques de plastique lui servant à construire chaque année entre 280 et 350 unités de mobilier d’extérieur : bancs, tabourets, poubelles, cendriers d’extérieur, etc. Et désormais les cendriers de poche, un marché sur lequel il espère devenir leader d’ici trois à cinq ans.

Un plastique à base de mégots, résistant et ignifugé

Couplé à la collecte des mégots et à la location de cendriers d’extérieur pour ses nombreux clients privés et institutionnels, ce business model lui a déjà permis d’embaucher neuf salariés (dont trois l’année dernière) et de réaliser 900 000 euros de chiffre d’affaires en 2023, en France mais également en Belgique et au Luxembourg, deux pays où il propose ses services en concession. Une activité qui s’ajoute à celle d’Éco Action Plus (700K€; 8 salariés), sa société de collecte de déchets de bureaux qu’il a créée en 2011, et qui lui a donné l’idée de créer Mégo ! en 2017. Deux sociétés qu’il a récemment installées dans un nouveau siège de 360 m² et un entrepôt de 1 250 m², dans lesquels il a investi plus d’un million d’euros. À ce siège flambant neuf s’ajoute, pour Mégo !, une unité de traitement des filtres de cigarettes usagés, classé ICPE par la DREAL. "C’est dans cette unité de traitement que l’on dépollue et que l’on thermocompresse les mégots que nous collectons", détaille l’entrepreneur. "Le matériau obtenu est dense, très résistant et ignifugé", détaille-t-il.

Un cendrier de poche qui ouvre la voie à d’autres produits

Mais pour aller encore plus loin dans la valorisation des mégots et pour garder une longueur d’avance sur ses concurrents, Bastien Lucas a récemment investi 80 000 euros en R & D, dans le cadre d’un appel à projets de l’Ademe. "Nous sommes parvenus à mettre au point un process qui nous permet de réutiliser nos chutes de plastique pour les injecter chez des plasturgistes et produire des cendriers de poche", se félicite celui qui, pour y parvenir, s’est notamment associé aux entreprises NaturPlast, près de Caen, pour les tests, et Atouts Plastiques, dans les Côtes-d’Armor, pour l’industrialisation. "Nous travaillons également avec des lunettiers pour récupérer leurs chutes d’acétate de cellulose, qui se combinent parfaitement avec nos granulats", poursuit-il.

5 000 cendriers

"Au final, nous sommes parvenus à produire une première série de 5 000 cendriers de poche, dont le façonnage final est assuré par des travailleurs d’Esat." Et le succès est au rendez-vous, avec déjà un millier d’unités écoulées seulement trois semaines après le début de la commercialisation. Et ce n’est qu’un début… "Nous nous sommes fixés pour objectif de devenir les leaders français du cendrier de poche d’ici trois à cinq ans, car à ce jour l’essentiel du marché est dominé par la Chine. Mais surtout, grâce à notre nouveau procédé d’injection, nous venons d’ouvrir le champ des possibles pour produire d’autres types de produits", se félicite le dirigeant. Il cherche désormais de nouveaux canaux de distribution, notamment auprès des buralistes.

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