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Le groupe Liébot construit une usine en Espagne pour accélérer à l'international
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Le groupe Liébot construit une usine en Espagne pour accélérer à l'international

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Après avoir pris la majorité du capital de la menuiserie allemande Pax en juillet 2023, le groupe vendéen Liébot poursuit son offensive à l'international. L'ETI familiale injecte 18 millions d'euros dans la construction d'une usine en Espagne, tout en continuant à investir dans son plan de transition environnementale.

Bruno Léger, directeur général et Jean-Pierre Liébot, président du groupe vendéen Liébot — Photo : Groupe Liébot

Le groupe Liébot ne réduit pas la voilure. Ou à peine. L’ETI familiale vendéenne, organisée autour de deux métiers - l’activité fenêtre industrielle avec les sociétés K-Line, Wibaie, MéO, Bipa, Vetrex et Pax et l’activité façade avec Ouest Alu - poursuit ses investissements dans une conjoncture dégradée. Malgré le recul des marchés du neuf (- 23 %) et de l’ancien (-21 %) et la stabilité de celui de la rénovation (+2 %), le groupe des Herbiers a réalisé un chiffre d’affaires 2023 (non consolidé) de 860 millions d’euros, en progression de 11, 7 % par rapport à 2022. "Nous avons réalisé une bonne année 2023 dans le prolongement de la dynamique post-Covid. Mais nous avons ressenti une baisse des commandes en fin d’année et avons dû adapter nos volumes de production. Le nombre de fenêtres produites annuellement dans nos différentes usines a connu une baisse à deux chiffres et nous nous sommes séparés de nos intérimaires. Toutefois, pour être franc, nous nous attendions à pire", commente Bruno Léger, directeur général du groupe Liébot. Celui-ci emploie 3 700 salariés en CDI dans les 13 sociétés et 13 usines du groupe, dont 1 700 dans son fief des Herbiers.

Le groupe Liébot exerce une activité de fenêtre industrielle avec les sociétés K-Line, Wibaie, MéO, Bipa, Vetrex et Pax — Photo : Wibaie

Croissance externe en Allemagne

Premier groupe de fenêtres et de façades en France, également implanté en Espagne, en Italie, en Pologne et en Allemagne, Liébot entend renforcer sa présence et sa production sur les marchés à fort potentiel, comme l’Allemagne, premier marché européen de la menuiserie et l’Espagne. Pour accélérer son développement Outre-Rhin, le groupe Liébot a racheté, en juillet 2023, 60 % du capital du fabricant de menuiseries Pax. Ce dernier emploie 523 salariés dans ses quatre usines pour un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros. Ce qui porte le chiffre d’affaires consolidé du groupe Liébot à 930 millions d’euros. "Nous achetons à un moment où le marché allemand ne se porte pas bien du tout, mais il faut envisager cette croissance externe dans une perspective de long terme", précise Bruno Léger.

Une usine en Espagne

Dans le cadre de son développement à l’international, le groupe Liébot investit également 18 millions d’euros dans une usine de 13 000 m², située sur un terrain de 20 000 m², à proximité de Barcelone. Dédiée aux produits K-Line et opérationnelle en 2026, cette usine aux standards du groupe remplacera les trois bâtiments en location, dont disposait jusqu’à présent Liébot. L’investissement doit permettre à K-Line de tripler sa production, qui vise le marché espagnol, en plein redémarrage, mais aussi le Portugal. "Après la forte croissance de ces fortes années, nous réalisons un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros en Espagne. Notre investissement de 18 millions d’euros est à la hauteur de nos ambitions dans ces deux pays. Nous nous donnons ainsi les moyens de rester un leader européen", avance Bruno Léger. Le groupe Liébot, qui réalise un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros à l’international, soit 12,5 % du chiffre d’affaires total, devrait, d’ailleurs, annoncer d’autres investissements en Europe dans les mois à venir.

Une fonderie d’aluminium recyclé

Autre champ d’investissement pour Liébot : la transition environnementale. Le groupe accélère le déploiement de son plan de transition environnementale Planet qui vise une trajectoire de décarbonation de moins 30 % à l’horizon 2030.

Le projet majeur porte sur la création d’une fonderie d’aluminium recyclé, à Sainte-Hermine, en Vendée. Représentant un investissement de 30 millions d’euros porté par les familles Liébot et Corre (groupe Fineiral), La construction de cette usine, baptisée Coralium, s’achève. L’implantation des machines commencera à la fin du premier semestre 2024 pour une mise en service au premier trimestre 2025. Traitant tous les déchets aluminium (chutes de production et aluminium en fin de vie), elle produira à terme 40 000 tonnes de billettes (cylindres de matière première destinés à l’extrusion, NDLR) bas-carbone pour les filiales du groupe et l’ensemble des acteurs du bâtiment. "Coralium va, par ailleurs, nous permettre de réduire très fortement l’impact des approvisionnements en aluminium", souligne Jean-Pierre Liébot, président du groupe.

Toutes les marques du groupe finalisent actuellement leur bilan carbone afin d’identifier les axes prioritaires de décarbonation. K-Line a déjà engagé des efforts de sobriété énergétique qui lui ont permis de réduire sa consommation de gaz d’un tiers par rapport à 2019.

Une offre de façades bas-carbone

Ouest Alu (420 salariés, 100 M€ de CA), autre filiale du groupe Liébot, a, pour sa part, lancé en novembre 2023 une offre de façades bas-carbone. Baptisée Cyclium, elle propose, dans une approche circulaire, de démonter et recycler les éléments de l’ancienne façade (l’aluminium via Coralium et le vitrage en partenariat avec Saint-Gobain), d’écoconcevoir et de poser une nouvelle façade bas-carbone. "Nous allons au bout de la démarche en gérant l’ensemble du processus de recyclage, depuis le démontage jusqu’à la pose de nouvelles façades recyclées. Nous sommes les premiers en France à proposer, packager et industrialiser une telle offre. Notre autonomie dans la maîtrise de la totalité de la boucle nous permet de la simplifier et de l’accélérer. Nous avons déjà remporté des marchés grâce à cette nouvelle offre", insiste Bruno Léger.

Dans le même esprit, le groupe a lancé des actions volontaristes pour récupérer les emballages chez ses clients et les réemployer.

Christophe Klotz, directeur RSE du Groupe Liébot — Photo : David Pouilloux

6 millions d'euros investis dans la production d’électricité

Le groupe Liébot accélère également la production d’énergie solaire sur ses différents sites. "La production d’électricité est un sujet que nous prenons très au sérieux. Depuis 2022, nous réalisons les installations en auto-investissement. Sur 2022, 2023 et 2024, nous allons investir 6 millions d’euros au total pour déployer des panneaux photovoltaïques sur les toitures de nos usines, nos ombrières de parkings et zones de stockage. Nous ne le faisons pas pour le retour sur investissement, mais pour contribuer à la souveraineté électrique de la France", déclare Bruno Léger. Au total, le groupe disposera d'environ 30 000 m² de panneaux photovoltaïques, correspondant à près de 6 000 kilowatt-crête.

Vendée # Industrie # Investissement industriel # International # Transition écologique