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Le fabricant nantais de panneaux solaires Systovi stoppe ses activités
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Le fabricant nantais de panneaux solaires Systovi stoppe ses activités

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Victime de la concurrence chinoise, la filiale du groupe Cetih arrête ses activités de conception et fabrication de panneaux solaires. Placée en liquidation judiciaire, elle pointe le dumping chinois, qui entraîne une baisse de ses carnets de commandes. Face à ce phénomène, la législation européenne a mis trop de temps à répondre pour protéger les enjeux économiques de Systovi.

Systovi a investi dans de nouvelles lignes de production de panneaux solaires dans son usine de Carquefou (Loire-Atlantique) — Photo : CETIH Machecoul

"Cette décision douloureuse était devenue inévitable". Paul Toulouse, directeur général de Systovi, ne cache pas son amertume. Suite à la décision du tribunal de commerce de Nantes, la société est contrainte de stopper ses activités de fabrication de panneaux solaires. Systovi, qui emploie 87 collaborateurs et a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 21,5 millions d’euros, cherchait depuis plus d’un mois un repreneur. Sans succès.

Le dumping chinois en bourreau

Principale cause avancée par Systovi pour expliquer cette situation : le dumping chinois. "Nous faisons face, depuis l’été, à l’accélération soudaine du dumping chinois, conséquence de l’augmentation du capacitaire et de la fermeture du marché américain, liée aux mesures protectionnistes de réduction de l’inflation (Loi IRA). Faute d’un cadre réglementaire adapté, ce contexte a généré un déferlement de panneaux chinois subventionnés, vendus à perte sur le marché français et européen", indique l’entreprise dans un communiqué. Cette situation a entraîné une baisse brutale des carnets de commandes de Systovi. Fondée en 2008, l’entreprise participe pourtant à des discussions réglementaires avec la France et l’Europe depuis de nombreuses années, afin de limiter ce phénomène. "Cela n’aura pas d’effet dans un délai compatible avec nos enjeux", regrette l’entreprise.

Des investissements qui n’auront pas suffi

Si une cinquantaine d’acteurs ont montré un intérêt pour la reprise de Systovi, aucun n’a formulé d’offre concrète. "Nous sommes très tristes de cette issue et mobilisons dès à présent toute notre énergie pour accompagner du mieux possible les femmes et les hommes qui se sont battus depuis 15 ans pour faire exister le solaire français", déclare Paul Toulouse dans un communiqué.

Les ambitions étaient pourtant au rendez-vous pour Systovi. L’entreprise avait notamment investi dans de nouvelles lignes de production l’année dernière. Elle se voyait même en leader français du solaire en s’associant à l’alsacien Voltec Solar au sein d’un projet commun. Mais le prochain combat à livrer dans la filière solaire ne sera sûrement pas celui de la première place. Il sera avant tout législatif, au risque de ne voir aucune entreprise française s’emparer de ce drapeau de leader.

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