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Le fabricant de gants Piercan renforce ses capacités de production en Normandie
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Le fabricant de gants Piercan renforce ses capacités de production en Normandie

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Spécialisée dans la fabrication de gants à destination notamment de la pharmacie, de la santé et du nucléaire, l’entreprise Piercan a investi près de 3 millions d’euros dans une nouvelle unité de trempage sur son site de production de Port-en-Bessin-Huppain dans le Calvados et compte dupliquer l’opération sur son site américain. L’entreprise souhaite également se doter d’un nouveau bâtiment de 5 000 m2 sur son site normand.

Chacun des 100 000 gants dissolution et 300 000 gants émulsion produits chaque année sont inspectés minutieusement dans l'unité de contrôle — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Chaque année, Piercan gagne en moyenne un million d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire. « Nous avons une chance inouïe : les clients viennent à nous », explique Antoine Dobrowolski, directeur industriel de cette entreprise dont le siège social est installé à Port-en-Bessin-Huppain, dans le Calvados. Fabriquant des gants pour l’industrie pharmaceutique, aéronautique, nucléaire et de la santé, l'entreprise normande enregistre une croissance régulière de son chiffre d’affaires. Celui-ci est passé de 10,5 M€ en 2014 à 15 M€ en 2018. Une croissance qui va de pair avec les investissements engagés par l’entreprise, de 700 000 euros à plus de deux millions selon les années.
Cette année, Piercan franchit une nouvelle étape de son développement, en injectant 2,7 millions d’euros dans une nouvelle unité de trempage pour la fabrication des gants. Le nouveau bâtiment, doté d’un équipement entièrement automatisé et robotisé, a permis l’embauche de sept collaborateurs. L’investissement a reçu une aide du conseil régional de Normandie d’un million d’euros ainsi qu’une aide du Département du Calvados et de Bayeux Intercom. « Nous produisons 100 000 gants pour le trempage en dissolution et 300 000 gants pour le trempage en émulsion chaque année. Cette nouvelle unité va nous permettre de fabriquer 24 000 gants supplémentaires dissolution par an et de répondre à la demande croissante des clients. Tout est entièrement robotisé et informatisé », précise le directeur industriel.

Antoine Dobrowolski, directeur industriel du groupe Piercan — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

"Cette nouvelle unité va nous permettre de fabriquer 24 000 gants supplémentaires dissolution par an et de répondre à la demande croissante des clients." Antoine Dobrowolski, directeur industriel

Des gants sur-mesure

Le groupe compte 130 collaborateurs sur son site normand. « Nous avons embauché une trentaine de personnes depuis 2014 en France et prévoyons d’en recruter encore 13 d’ici 2024 », assure le PDG Vincent Lucas.
Piercan emploie également 50 personnes dans sa filiale américaine en Californie : le site américain (6,3 M€ de CA) sera doté de la même unité de trempage courant 2019.
Face à une demande croissante de la clientèle, Piercan prévoit encore de pousser les murs de son site normand. « Un autre bâtiment de 5 000 m2 sera construit à l’entrée de ville pour accueillir l’ensemble des activités émulsion gants, les services administratifs, une nouvelle salle blanche, les activités de Piercan Tech et notre bureau de recherche et développement », annonce le PDG. Une école de la main devrait également voir le jour, dans laquelle seront étudiés les comportements des différents gants produits sur le site. « Chaque groupe pharmaceutique ou nucléaire possède ses propres règles de stérilisation. Avec ce laboratoire expérimental de la main, on leur donne le moyen de tester nos gants dans des conditions similaires à leur type d’activité. » Quatre millions d’euros sont prévus pour la construction du bâtiment, 750 000 € dans des investissements R&D, 4,6 M€ pour des investissements productifs, et 225 000 € pour l’acquisition du terrain de 15 000 m2.

L’export en ligne de mire

Vincent Lucas, PDG du groupe Piercan — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Si Piercan démarre dans le secteur des couches culottes à sa création en 1948, l’entreprise élargit rapidement son activité à la fabrication de produits high tech, puis à l’activité de production de gants de boîtes à gants au démarrage du nucléaire dans les années 1956-1960. Après plusieurs années à Bayeux, l’entreprise déménage en 1979 à Port-en-Bessin pour s’agrandir et asseoir son développement. Avec six lignes de production en 2014 et huit en 2019, le groupe a prévu d’atteindre les 10 lignes d’ici 2024, pour une augmentation de la capacité de production de 40 %. Avec à la clé de nouveaux procédés de production mais aussi de nouveaux projets. « Notre équipe R&D travaille notamment sur le développement d’un gant anti-microbien et d’un gant connecté qui permettront à nos clients d’avoir des informations précises sur le cycle de vie du gant et savoir quand il doit être changé », annonce Antoine Dobrowolski. « Avec des taux d’exigences très élevés, nous avons aussi malheureusement des taux de rebuts assez élevés, et le challenge va être de les réduire en travaillant sur une meilleure compréhension de nos process. »
Fort de ce plan de développement et d’investissement, le groupe Piercan vise un chiffre d’affaires de 20 à 22 millions d’euros d’ici 2024. Il compte pour cela faire passer sa part à l’export de 40 % à 70 %. Avec seulement deux concurrents dans le monde et un savoir-faire unique, le groupe Piercan affiche de belles perspectives devant lui.

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