Lors d’un sondage récent effectué par Ipsos, auprès de plus de 12 000 automobilistes européens, environ 88 % d’entre eux reconnaissaient dépasser la vitesse autorisée… Face à ce constat internationalement partagé (91 % pour les Français), on comprend le positionnement de l’entreprise Élan Cité, fondée en 2005 par Eric Cesbron, qui s'empare de la question des excès de vitesse. Cette entreprise conçoit, fabrique et distribue des radars pédagogiques invitant "gentiment" les conducteurs à freiner. "Plus de 9 000 communes en France nous ont fait confiance, soit un quart des communes de notre pays, révèle Emmanuelle Landru, directrice générale de la PME implantée à Orvault, à deux pas de Nantes. Nous avons 40 distributeurs dans le monde, et nos produits sont présents dans 50 pays. L’export représente 52 % de notre chiffre d’affaires." À ses côtés, Michaël Gandrieau, directeur du marketing et commercial, ajoute : "Nous avons une forte ambition aux États-Unis, où se trouve le plus fort potentiel de croissance. Nous avons réalisé 2,5 millions d’euros en 2022, et nous visons 7 millions d’euros d’ici à la fin 2026. L’Allemagne, le Royaume-Uni ou le Mexique, sont aussi des cibles stratégiques pour notre développement." L'autre volet de la stratégie de l'entreprise repose sur l'innovation et la conception de nouveaux produits.
Cinq filiales à l’étranger et 50 pays
Installés notamment à l’entrée des villes ou près de lieux emblématiques comme les écoles, les radars pédagogiques du leader français de ce secteur indiquent la vitesse au conducteur du véhicule qui s’approche de lui et l’invitent à ralentir pour respecter la limitation de vitesse, 50 ou 30 km/h. Depuis 4 ans, l’entreprise orvaltaise connaît une croissance à deux chiffres et a atteint 14 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 (contre 10 M€ en 2019). Elle compte désormais 50 salariés, et suffisamment de moyens humains pour préparer l’avenir. "Nous venons de renforcer notre équipe marketing, avec l’arrivée de notre cheffe de projet marketing opérationnel, Lauriane Chassigneux, et notre pôle commercial est aussi étoffé, précise Emmanuelle Landru. Nos cinq filiales à l’étranger sont opérationnelles. Elles sont implantées aux États-Unis, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni et en Espagne."
Au cœur de la stratégie à l’international se trouve notamment le recrutement de collaborateurs de nationalités étrangères. "On entend toutes les langues ici, note Michaël Gandrieau. Nous avons des collaborateurs américains, allemands, portugais, djiboutiens, péruviens, italiens, salvadoriens, camerounais, écossais…"
Des petites communes et des mastodontes
Nouvellement arrivée, Lauriane Chassigneux a déjà pleinement conscience des atouts de l’entreprise pour conquérir de nouveaux clients, en particulier en dehors des frontières françaises. "Nous avons les forces d’une ETI dans le corps du PME, résume-t-elle. Nous sommes capables de répondre à deux grosses commandes ou des petites séries pour des besoins particuliers." En effet, les radars d’Élan Cité peuvent être utilisés pour faire ralentir tous types de personnes, n’importe où dans le monde et pas seulement des conducteurs.
"Pour l’Australie, nous avons un projet de radar pour faire ralentir les véhicules afin qu’ils n’écrasent pas les koalas, une espèce en danger. Nous installons aussi des radars sur les pistes de ski pour que les skieurs réduisent leur vitesse en fin de piste." Parmi les clients d’Élan Cité, on trouve beaucoup de petites communes, qui sont le cœur de cible, mais aussi des mastodontes, comme Amazon, Airbus ou le géant du médicament GlaxoSmithKline. "Leurs sites industriels sont vastes, et ils invitent aussi leurs salariés à ralentir", explique Emmanuelle Landru. Autre client, PlayGones, par exemple, entreprise iséroise qui réalise des aires de jeux. "Là, c’est la dimension ludique qui est mise en avant, note Lauriane Chassigneux. Les enfants peuvent savoir à quelle vitesse ils courent !"
Diversification de produits
L’innovation est aussi une marotte d’Élan Cité. "Les radars sont alimentés par un panneau solaire, donc autonome en énergie, ils peuvent résister au blizzard canadien ou à la fournaise australienne", souligne Emmanuel Landru. Autre atout : "Ils mesurent le trafic routier, la vitesse de passage des véhicules. Ce sont des indicateurs intéressants pour nos clients, explique Lauriane Chassigneux. En moyenne, seuls 0,5 % des automobilistes gardent une allure excessive après passage devant nos radars."
"L'innovation est dans notre ADN, nous lançons régulièrement de nouveaux produits, comme nos feux tricolores de récompense, nos compteurs de trafic routier ou nos figurines de signalisation qui sécurisent les abords des passages piétons", dévoile Michaël Gandrieau. Dotée d’un bureau d’études, d’un service après-vente qui répare les radars et d’un atelier de fabrication pour les petites séries, Élan Cité fait néanmoins appel à Seico (14 M€ de CA et 90 salariés), implantée à Malville (Loire-Atlantique), un sous-traitant industriel, pour l’essentiel de sa production de radars. "Nous sommes 100 % made in France", note fièrement Emmanuelle Landru, la directrice générale.
