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La simulation des flux piétons d’Onhys sécurisera les JO 2024
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La simulation des flux piétons d’Onhys sécurisera les JO 2024

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Basée à Sophia Antipolis, Onhys modélise et simule les flux et les comportements des piétons. Désormais, la start-up, actuellement en levée de fonds, sait aussi prédire des situations telles que des mouvements de foule. Déjà utilisée par de nombreux opérateurs, sa technologie a été validée en vue des JO 2024.

Onhys permet de simuler les flux piétons, comme ici au stade Orange Vélodrome à Marseille — Photo : Onhys

Onhys est dans les starting-blocks pour les prochains jeux olympiques. Du stade Orange Vélodrome pour le compte de l’Olympique de Marseille ou à la gare Saint-Charles, toujours à Marseille, pour le compte de la SNCF, la technologie développée par cette entreprise de Sophia Antipolis permet de simuler les flux piétons, qu’ils soient supporters de football, spectateurs d’un concert ou voyageurs, et ainsi étudier les comportements en cas d’évacuation par exemple, pour apporter les aménagements nécessaires. Un outil d’aide à la décision qui séduit de nombreux acteurs. La solution a ainsi été labellisée par le Comité Stratégique de Filière Industries de Sécurité en vue des JO 2024 à Paris, et retenue lors d’un récent appel à manifestation d’intérêt, toujours pour les Jeux Olympiques, pour la simulation et la supervision des flux.

Un jumeau numérique pour superviser

Née en 2015, Onhys lance son logiciel fin 2019, juste avant que le monde ne s’arrête pour cause de Covid. Elle ajoute alors rapidement une fonction "simulation de propagation virale" qui sera utilisée par des collectivités locales. Après une année 2021 très difficile, l’activité repart pleinement l’année suivante. "Nous avons signé de gros clients dans le monde sportif et le transport, ainsi que dans le marketing et phygital, à l’image de JC Decaux, précise Sébastien Paris, fondateur et président. Dans un aéroport par exemple, nous pouvons dire combien de fois un panneau publicitaire est vu et déterminer ainsi où le positionner pour le rendre le plus visible."

Mais à ce jour, 80 % de l’activité d’Onhys concerne la sécurité et la sûreté. Grâce à son jumeau numérique (testé à Roland-Garros en 2020) qui permet de superviser les flux piétons en temps réel (tout en respectant la RGPD puisque tout est virtuel) et grâce aussi désormais à la prédiction. Un outil précieux lors de rassemblement de populations dont certains peuvent tourner au drame, à l’image de la bousculade qui a fait plus de 150 morts dans les rues de Séoul lors d’une fête d’Halloween en 2022. "La supervision permet de réduire le délai accident/réponse grâce à une alarme qui signale un incident en cas de chute brutale constatée de la vitesse des piétons par exemple. Mais nous pouvons optimiser également l’intervention des secours en prédisant où se déplacera la foule ou quels accès seront bloqués, le temps que les secours en question arrivent sur place."

La technologie d'Onhys permet une supervision des déplacements piétons en temps réel — Photo : Onhys

Au-delà d’événements majeurs, la solution d’Onhys vise à mieux vivre la ville et gérer l’espace urbain. La start-up fait partie du consortium Serenity, soutenu par Bpifrance, aux côtés du laboratoire de l’IMREDD (Nice), du groupe Siradel Engie (Ille-et-Vilaine) et des entreprises Atrisc (Haut-Rhin), Inocess (Nice) et Videtics (Sophia Antipolis). Les applications du projet sont multiples : planification des transports en commun, sécurisa­tion des trajets, fluidification du trafic, bilan carbone des déplace­ments… La solution technologique sera testée à grande échelle à Marseille, dans le courant du premier trimestre un jour de match de football.

Le "calvaire" du recrutement

Prochain challenge pour Onhys ? "Grossir un peu." La start-up ne dévoile pas son chiffre d’affaires mais communique volontiers sa croissance, de l’ordre de 50 %. Elle a lancé une deuxième levée de fonds pour laquelle elle espère boucler 3 millions d’euros d’ici la fin de l’année. "Mais il faut recruter et c’est un calvaire !, déplore Sébastien Paris. Nous ne trouvons pas de candidats dans la 3D par exemple. Sur le BIM (modélisation des données du bâtiment, NDLR), le marché français n’est pas mûr, nous ne trouvons pas de profils. Nous avons identifié des profils qualifiés en Afrique du Nord, mais les visas sont systématiquement refusés. Nous ne pouvons pas faire notre croissance… mais nous y arriverons !" Onhys compte à ce jour une quinzaine de collaborateurs.

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