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Le simulateur d’Onhys veut adapter les villes aux piétons
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Le simulateur d’Onhys veut adapter les villes aux piétons

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Éditeur de logiciel à Sophia Antipolis, Onhys a conçu une solution permettant de simuler les comportements de populations dans des bâtiments ou lieux publics, des gares aux stades, et ainsi d’en optimiser la conception et la gestion.

Sébastien Paris et Jade Auréglia dirigent Onhys dont la solution de modélisation et simulation des flux piétons peut être utilisée dans des stades. Fabien Artémon, au premier rang, est chef de projet en planification des transports et aménagement urbain — Photo : O. Oreggia

« Nos centres-villes sont engorgés, la densité augmente, la mobilité piétonne est la première chose à améliorer pour les rendre agréables », explique Jade Aureglia, directrice générale de la start-up Onhys. Cet éditeur de logiciel a développé une solution de simulation de foule en milieu urbain dont les applications se trouvent dans la mobilité et la sécurité.

Tester avant de construire

Le piéton n’est pas seulement le promeneur sur le trottoir mais toute personne circulant dans un bâtiment public, gare, pôle d’échange multimodal, stade, musée… Couplant le BIM (modélisation de l'information du bâtiment) à l’intelligence artificielle, la solution basée sur les sciences cognitives permet de tester virtuellement les comportements humains dans un lieu donné avant même sa construction ou son réaménagement.

« La maquette BIM 3D, c'est la scène. Nous amenons les acteurs qui vont interagir avec elle. Chacun y a un rôle, cela donne un scénario », reprend Jade Aureglia. « Notre outil permet de jouer virtuellement autant de scénarios qu’il existe de scènes et d'acteurs différents.» Cela ressemblerait à un jeu vidéo sauf qu’ici les implications sont bien réelles et concrètes. « Les capacités de raisonnement de ces agents humains virtuels miment celles des vrais humains, avec leur capacité de perception et de réaction propre aux événements.»

Maillon fort de la smart city

Née en 2015, Onhys menait d’abord une activité de conseil et de bureau d’études avant de lancer son logiciel Onhys One en novembre dernier, que les Villes de Nice et de Monaco utilisent déjà. « Nous touchons vraiment la smart city », précise le co-fondateur (avec Williams Jaozafy) et président, Sébastien Paris. « L'intelligence n'est pas la capacité à réagir mais à anticiper et intégrer une base d'informations.»

Les applications se trouvent aussi dans la sécurité. Comment, par exemple, s’assurer de l’efficacité du plan d’évacuation d’un lieu public lors d’un grand événement sportif ou culturel ? Comment se déplacera la foule si l’une des issues de secours est bloquée ? Chacun voit clairement la réponse sur son écran d’ordinateur, quand aujourd’hui les projections se font sur des plans en papier qui ne permettent pas des scénarios infinis. « On ne peut pas tester avant de construire. C’est ainsi qu’on se retrouve souvent avec des incohérences qui emmènent à déconstruire », analyse Jade Auréglia. Il s’agit donc d’un outil d’aide à la décision qui permet à la fois une économie de temps et d’argent. De quoi intéresser architectes, bureau d’études, promoteurs et, en premier lieu, les décideurs de nos vies urbaines que sont les collectivités locales. « Nous pouvons désormais faire une projection selon l'évolution de la population par exemple et dimensionner l'espace pour dans 10 ou 15 ans. »

Sécuriser les JO ?

La jeune pousse compte une douzaine de collaborateurs qui préparent leur déménagement du Village by CA de Sophia Antipolis, devenu trop étroit dans 200 m2, toujours dans la technopole, mais qui risquent vite à leur tour d’être insuffisants. Déjà référencé auprès par l'Ugap, la centrale d’achat des collectivités, Onhys a répondu à un appel à manifestation d’intérêt pour l’identification de solutions innovantes pour la sécurité des Jeux Olympiques 2024 à Paris. Une vitrine rêvée.

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