La coopérative agricole lotoise La Quercynoise (300 salariés et 100 collaborateurs à temps plein employés par des prestataires sous-traitants), détenue par les groupes coopératifs Capel (à hauteur de 77 %) et Unicor (23 %), va construire un nouveau bâtiment de 6 000 m2. Ce bâtiment sera adjacent à son outil industriel de Gramat (Lot), où elle procède à l’abattage et à la transformation de la production de canards et d’oies (161 producteurs). Un investissement de 21,5 millions d’euros va être mobilisé pour la réalisation de ce projet dont le chantier doit être lancé cet été pour une livraison en 2026.
Des économies d’eau et d’énergie
“La Quercynoise est un animal à la croissance organique lente, qui s’est développé de manière progressive sans aucune croissance externe, contextualise Pierre-Olivier Prévot, le directeur général du groupe Capel (700 collaborateurs, 3 000 adhérents, 282 M€ de CA consolidé), basé à Cahors (Lot). Au fur et à mesure, elle a ajouté des petits ateliers, a augmenté la taille de son abattoir en restant sur son périmètre et sans avoir de véritable schéma directeur. Des investissements importants ont été consentis ces dernières années pour améliorer la chaîne de valeur, dans la transformation des produits. Mais nous éprouvons aujourd’hui le besoin de remettre de l’ordre pour améliorer nos process et les conditions de travail de nos équipes.”
Le bâtiment flambant neuf accueillera principalement l’abattoir et les ateliers de première transformation, sur un site industriel servant notamment à la production de foie gras. Il sera équipé d’un système de récupération de l’eau et adoptera de nouvelles méthodes de lavage à même d’optimiser son utilisation. Des ombrières avec panneaux photovoltaïques devraient aussi être installées sur le nouveau parking, moyennant un investissement supplémentaire. Elles permettraient d’apporter 20 % de l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine. Une partie de l’unité existante va être réorganisée pour assurer la continuité du flux nouvellement créé, l’autre partie sera désaffectée, dans un premier temps.
Une subvention de 300 000 euros de Cauvaldor
“L’avantage de leur proximité, c’est que nous n’aurons qu’à raccorder les deux entités, ce qui ne générera pratiquement pas d’arrêt de l’activité, précise le dirigeant. Il était fondamental pour nous de pouvoir continuer à approvisionner notre clientèle.” Selon Pierre-Olivier Prévot, le nouveau bâtiment ne poursuit pas l’objectif premier d’accroître les capacités de production de La Quercynoise. “Nous visons 2,5 millions de canards, sachant que nous sommes régulièrement autour des 2 millions, chiffre-t-il. Ce n’est pas démesuré en termes de croissance.”
Actuellement en phase de financement, dont les grands principes ont été validés, le projet vient d’obtenir une subvention de 300 000 euros par la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne (Cauvaldor), avec une contrepartie du même montant octroyée par la Région Occitanie. Cette dernière consent par ailleurs une avance remboursable de 700 000 euros.
Un passage à la semaine de 4 jours en réflexion
Le recrutement d’une “petite cinquantaine de personnes” est prévu pour accompagner le projet. Un défi pour La Quercynoise, soumise, à proximité de son territoire, à la concurrence du groupe Andros et aux entreprises de la Mecanic Vallée. Pour séduire la main-d’œuvre, elle réfléchit au passage à la semaine de 4 jours. “C’est un sujet auquel nous réfléchissons, confie Pierre-Olivier Prévot. Le dispositif, que je ne suis pas en mesure de garantir aujourd’hui, pourrait être envisageable à certaines périodes, car les deux tiers de nos ventes se font lors des trois derniers mois de l’année.”
