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Le transformateur de foie gras Feyel & Artzner poursuit ses investissements pour se diversifier
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Le transformateur de foie gras Feyel & Artzner poursuit ses investissements pour se diversifier

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Le transformateur de foie gras Feyel & Artzner va investir en 2022 dans son outil de production pour diversifier ses gammes. Il souhaite aussi sécuriser ses approvisionnements en matière première en développant une filière de foie gras d’oie dans le sud-ouest de la France.

Feyel & Artzner veut devenir un opérateur d’oies pour les transformer en foie gras mais aussi pour trouver des débouchés pour la viande d’oie, davantage consommée en Allemagne qu’en France — Photo : Frédéric Maigrot/REA

Alors que près de 75 % du chiffre d’affaires du foie gras est réalisé en fin d’année, Feyel & Artzner cherche à lisser la saisonnalité de son activité en diversifiant ses gammes. Cet industriel alsacien basé à Schiltigheim transforme du foie gras, à base d’oie et de canard, depuis plus de deux siècles. Un marché qui se porte bien. En 2020, alors que les restaurants étaient fermés en raison de la pandémie de Covid-19, les ventes de foie gras en moyennes et grandes surfaces (GMS) ont progressé de 3,6 % en volume.

Pourtant, repris en 2017 par Claudine Roposte, Feyel & Artzner ne se contente plus de transformer et distribuer ses foies gras. La PME de 80 salariés investit pour poursuivre sa diversification et réorienter l’agenda de ses ventes.

Un million d’euros investis en Alsace

Des plats préparés, comme des rosbifs à l’alsacienne, des civets de cerf et des garnitures pour bouchées à la Reine sont ainsi commercialisés en GMS depuis 2019, après les fêtes de fin d’année. Des conserves de tartinades pour l’apéritif complètent également les gammes. Feyel & Artzner s’est aussi lancé en 2020 dans les viandes marinées pour les grillades d’été.

Pour accompagner cette diversification, la PME investit dans son outil productif. "Il s’agit de rationaliser et de moderniser le parc machine. Le nerf de la guerre est la perte de matière, donc l’effort doit aussi être porté sur un dosage plus précis", argumente Eric Hummel, directeur du site. L’entreprise, qui a investi près de 3,5 millions d’euros depuis 2017, va ainsi injecter un million d’euros supplémentaire en 2022 dans son usine alsacienne.

Cette stratégie de diversification permet de lisser l’activité et de générer du chiffre d’affaires supplémentaire pour une entreprise qui a clôturé son exercice 2020-2021 à 12,5 millions d’euros. Les nouvelles gammes devraient peser deux millions d’euros dans le chiffre d’affaires.

Sécuriser l’approvisionnement

Feyel & Artzner réalise un tiers de son chiffre d’affaires à l’export, dans 35 pays, un autre tiers dans les duty free et les épiceries fines. Le tiers restant est généré avec la GMS, désormais uniquement dans le quart nord-est de l’Hexagone. "Nous développons notre implantation locale. Nous ne pouvons pas rivaliser avec la tradition du foie gras dans l’ouest de la France", souligne Claudine Roposte, présidente de Feyel & Artzner.

Pour autant, la Maison alsacienne tisse des liens avec le Sud-Ouest puisqu’elle est devenue, en février 2020, actionnaire majoritaire de la ferme du Puntoun, dans le Gers. L’établissement de 35 collaborateurs (12,5 M€ de CA) est spécialisé dans l’abattage, la transformation et la distribution de foie gras. Avec cette acquisition, Feyel & Artzner veut relancer la filière oies pour en devenir "un opérateur majoritaire en France depuis la liquidation d’une entreprise du Périgord", précise Claudine Roposte.

Pour respecter la tradition du foie gras alsacien à base d’oie, l’entreprise achète ses foies d’oie crus en Hongrie avant de les transformer en Alsace. En intégrant la ferme du Pountun, Feyel & Artzner espère diversifier et sécuriser ses approvisionnements, notamment lors d’épisodes de grippe aviaire. Sur le segment des foies gras, l’oie représente 30 % du chiffre d’affaires chez Feyel & Artzner. À moyen terme, elle pourrait passer à 50 %.

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