Chaque année, la Manufacture de l’Éphémère investit au minimum 2 millions d’euros, dans son outil industriel ou dans la RSE. " Ou dans les deux", précise Céline Bourdin, dirigeante de l’entreprise créée en 1954 sous le nom de CGMP et installée à Tuffé Val de Chéronne, en Sarthe, depuis 1974. "Depuis le début nous sommes très engagés dans la RSE et l’écologie a toujours été dans l’ADN de l’entreprise. Pour exemple, on faisait déjà de la récupération de papier en 1954 et une mutuelle pour les salariés a été mise en place il y a une cinquantaine d’années."
Un nouveau nom et 5 valeurs
Avec une clientèle à 80 % dans l’hôtellerie-restauration, via l’intermédiaire de grossistes, le reste de sa production étant destiné à la GMS en marque de distributeurs, la Manufacture de l’Éphémère, qui fabrique des serviettes et nappes à usage unique, a connu un coup d’arrêt lors de la crise sanitaire avant de voir son activité repartir en 2022, puis retrouver un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros en 2023, identique à celui de 2019, même si la production a diminué de 15 %. "Nous allons désormais pouvoir prendre 2023 pour année de référence, indique Céline Bourdin. Nous avons profité de cette période pour nous reposer des questions, travailler sur notre changement de nom et défini nos valeurs, au nombre de 5 : Excellence, respect agilité, fierté et exemplarité."
Réflexion permanente
Devenue Manufacture de l’éphémère le 1er janvier 2023, à la fois pour revendiquer une fabrication française et le caractère éphémère de ses produits, l’entreprise de 130 personnes poursuit ce travail de réflexion sur l’avenir : "Cette réflexion est permanente mais encore plus importante cette année pour nous projeter à l’horizon 2030", ajoute Céline Bourdin. L’objectif est de continuer d’être fier de produire en France avec une entreprise responsable." Une responsabilité qui se voudra encore renforcée sur le plan environnemental : La Manufacture de l’éphémère optimise par exemple l’utilisation du papier dans ses process et valorise ses déchets en les revendant, mais elle veut aller plus loin. "Nous avons pour projet de les utiliser en produits de calage", envisage la dirigeante.
Ouate recyclée
Il en va de même pour les achats : le papier utilisé par l’entreprise provient d’un fournisseur landais, et la ouate de cellulose, utilisée pour les serviettes en papier, arrive entre très grande majorité de la papeterie voisine du Bourray, à Saint-Mars-la-Brière, historique fournisseur repris par le groupe familial Stepak-Bourdin en 2019. Une grande partie de cette ouate est confectionnée à partir de produit recyclé, utilisée par la Manufacture de l’Éphémère. Certains produits comportent 98 % de ouate recyclée, qui seront bientôt emballés dans du papier plutôt que du plastique. Ils représentent actuellement 5 % des ventes. "Le potentiel est énorme et nous réfléchissons à l’achat d’une machine plus rapide pour s’aligner sur les prix", confie Céline Bourdin.
Optimiser les espaces
En parallèle de son engagement environnementale, l’entreprise sarthoise, qui produit aussi 20 % de son énergie consommée avec des panneaux photovoltaïques, poursuit sa politique sociétale, pour "former, prendre soin, et aider les collaborateurs", appuie la dirigeante. Elle pense également à l’organisation nécessaire pour augmenter sa production. "Nous ne pouvons plus nous agrandir, constate Céline Bourdin, et l’optimisation de l’espace fait aussi partie de cette réflexion sur l’avenir de l’entreprise."
