Avec une croissance de + 22 % en 2023, Wit affiche un chiffre d’affaires qui frôle les 13 millions d’euros. Une croissance portée par la réglementation.
Avec ses solutions de gestion et d’amélioration des performances techniques et énergétiques (électricité, eau, gaz, énergies renouvelables…) des bâtiments à distance, l’industriel niçois peut en effet répondre aux exigences réglementaires de plus en plus nombreuses en matière de transition énergétique.
Il y a bien sûr le "décret tertiaire", qui impose une réduction des consommations énergétiques progressive jusqu’à économiser 60 % d’énergie finale dans les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m2, à l’horizon 2050 (par rapport à 2010).
Moins connu, il y a aussi le décret BACS, acronyme de "Building Automation & Control System", à savoir en français, "système d’automatisation et de contrôle des bâtiments". Autrement dit, avant le 1er janvier 2025 (ou 2027 selon la puissance installée), la mise en place d’un système d’automatisation et de supervision pour tous les bâtiments tertiaires, existants et neufs, équipés de chauffage ou de climatisation, sera obligatoire.
Du Minitel à l’IA
Et Wit est déjà prêt depuis longtemps à répondre à ces nouvelles contraintes poussant les entreprises à réduire toujours plus la consommation d’énergie. "Nous sommes dans un métier tendance, concède sa directrice générale Fabienne Gastaud, mais nous l’exerçons depuis quarante ans tout de même. Même si le métier de base reste les économies d’énergies, notre croissance est aussi portée par nos choix technologiques. Nous avons toujours innové. Nous avons le bon produit."
Une aventure technologique et industrielle qui a démarré en 1984 avec le Minitel et la télégestion des chaufferies des hauts bâtiments parisiens (concept créé par le fondateur de Wit, Georges Duffau) se poursuit donc avec des serveurs internet, des logiciels, de l’intelligence artificielle. "Et on continue, c’est ça qui compte ! Nous avons par exemple intégré en juillet dernier, la start-up sophipolitaine GridPocket, spécialisée dans l’énergie et le digital, c’est aussi une brique qui nous manquait."
Vers une entreprise régénérative
Cette avance technologique va peu à peu s’inscrire aussi dans une dimension plus grande encore. L'entreprise a logiquement toujours été attentive a sa propre transition. Ainsi a a-t-elle présenté à ses Witiens - c’est ainsi que la centaine de salariés se désigne - son plan stratégique "Cap 2030" inspiré des principes de l’économie régénérative, après avoir notamment intégré la Convention des Entreprises pour le Climat. "Nous souhaitons être une entreprise à impact positif, explique Fabienne Gastaud. Même si on n’atteint pas l’objectif, c’est la route qu’il faut prendre. Nous devons d’abord réduire notre impact. Cela passe par la conception de nos produits, par des outils comme l’analyse du cycle de vie d’un produit, par un bilan carbone, par des process. Il faut aussi savoir renoncer, dans le choix de partenaires par exemple selon leurs impacts. Il y a toute une chaîne, une autre manière de penser et travailler au quotidien."
