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Jho veut évangéliser les commerces physiques à ses produits d'hygiène intime bio pour femme
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Jho veut évangéliser les commerces physiques à ses produits d'hygiène intime bio pour femme

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Historiquement présent sur le net, Jho désire diversifier ses canaux de distribution en installant ses protections et soins intimes pour femme dans les rayons de commerces physiques. La start-up nantaise commercialisant des produits totalement bio a conquis quelques enseignes ces dernières semaines.

Coline Mazeyrat et Dorothée Barth, cofondatrices de Jho. La start-up revendique 70 000 clientes en ligne — Photo : Jho

Soixante-dix mille clientes en ligne : Jho est prophète sur le web mais aimerait l’être davantage en commerce physique et pour commencer dans sa région, les Pays de la Loire. La jeune pousse nantaise de 15 collaborateurs a expédié son premier colis de produits d’hygiène intime bio pour femme en 2018, six mois après sa création. Depuis, elle affiche, après trois ans et demi d’activité, 7 millions d’euros de chiffre d’affaires dont, et c’est à noter pour saisir la philosophie de l’entreprise, 1,7 % est reversé à des associations soutenant des femmes dans la précarité.

Pas de réglementation sur la composition

Diversifier les canaux de distribution est le meilleur chemin vers la croissance, explique en substance Dorothée Barth, cofondatrice de Jho (contraction de Juste et Honnête) avec Coline Mazeyrat. "Nous sommes commercialisés, depuis quelques semaines, à Carrefour Market en Ile-de-France, ainsi qu’à Monop' au niveau national, nous serons bientôt dans les rayons des Franprix en Ile-de-France, et dans trois Leclerc de Loire-Atlantique et Vendée". Se déployer davantage en Pays de la Loire pour ensuite s’étendre en France, voici le prochain "challenge" de l’entreprise selon Dorothée Barth.

Le premier fut de créer la start-up. C’était en 2017. "Tout est parti d’articles de presse et de blogueuses sur la composition et sur le fait qu’il n’y ait pas d’obligation de transparence sur les produits d’hygiène pour femmes. Or, ce sont des produits que nous mettons dans la partie la plus intime et la plus perméable de notre corps pendant 2 200 jours de notre vie." Et Dorothée Barth de souligner que l’alimentation, les crèmes, le shampoing, "sont ultra-contrôlés", alors que le flou règne sur celui des produits hygiéniques, "dominé depuis 60 ans par de grosses entreprises américaines qui ont des logiques de rendement. Par exemple, leurs serviettes hygiéniques, ce ne sont que des matières issues du pétrole."

Jho s’inspire d’un concept existant aux États-Unis, des produits 100 % bio conçus à partir de coton. La start-up a débuté son activité avec les tampons, serviettes hygiéniques et protège-slips. "Nous travaillons avec trois fabricants européens qui nous fournissent en produits totalement bio avec un coton provenant généralement d’Inde ou du Pakistan, certifié par le label le plus exigeant en termes de pollution et droit du travail."

Briser les tabous sur les règles et la ménopause

En 2019, Jho parvenait à lever 700 000 euros. L’année suivante, grâce à Pays de la Loire Participations, Bamboo et Founders Future, 2 millions d’euros ont aidé au développement de l’entreprise (les deux cofondatrices demeurent majoritaires au capital).

Puis, puisque la philosophie de la start-up est "de prendre soin de l’intimité des femmes des premières règles jusqu’à la ménopause" tout en "souhaitant briser des tabous" sur ces sujets, Jho a étendu sa gamme voici un peu plus d’un an. Des culottes menstruelles et des soins intimes, produits en France, sont depuis lors commercialisés. Cet élargissement de l’offre a un revers : "Nous aurions pu trouver notre rentabilité, mais jusqu’à présent, nous réinvestissons pour étoffer notre gamme". Et Dorothée Barth de déceler qu' "il y a encore beaucoup de produits à imaginer pour l’intimité féminine."

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