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Immobilier d'entreprise : un ralentissement mesuré en 2020
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Immobilier d'entreprise : un ralentissement mesuré en 2020

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La crise sanitaire et économique a certes ralenti en 2020 l’activité des cessions dans le domaine de l’immobilier d’entreprise. Mais dans le Maine-et-Loire, ce ralentissement est moins important qu’ailleurs avec des chiffres revenus à ceux d’il y a quelques années. Néanmoins, la demande reste forte et le foncier vient à manquer, en particulier dans l’agglomération angevine.

L’agglomération d’Angers concentre 80 % de l’activité tertiaire du département, où la demande est toujours forte, tant dans l’immobilier de bureau que pour les bâtiments industriels — Photo : altitudedrone - stock.adobe.com - ©altitudedrone - stock.adobe.com

Comme chaque année, la CCI de Maine-et-Loire et le Club Immobilier Anjou ont présenté les résultats de l’observatoire de l’immobilier d’entreprise, qui fait le point sur les transactions dans le secteur tertiaire et dans les bâtiments industriels et les entrepôts. En 2020, ces transactions ont diminué de 23 %, impactées par la crise sanitaire, mais le marché demeure actif.

Avec 24 173 m2 de transactions dans le tertiaire et 164 000 m2 dans les locaux d’activité et entrepôts, le Maine-et-Loire a retrouvé en 2020 des volumes quasi identiques à ceux enregistrés en 2017, après deux années 2018 et 2019 marquées par une forte croissance portée par des implantations d’entreprises entre autres logistiques et le développement de nouvelles surfaces de bureau, en particulier à Angers dans les quartiers de la gare et d’Orgemont. " Nous avions eu ces deux années-là des opérations exceptionnelles, indique Christophe de Guisty, président du Club Immobilier Anjou. L’année 2020 a été marquée par une baisse due à la crise mais nous enregistrons une hausse sur la moyenne décennale. Le marché s’est même montré très résilient, avec un rattrapage systématique après chaque confinement. "

Des demandes importantes

L’agglomération angevine concentre 80 % de l’immobilier tertiaire du département, il n’en est pas de même pour les locaux d’activité ou les entrepôts répartis sur l’ensemble du département, avec parfois même une forte densité comme à Cholet. En 2020, 93 % des surfaces commercialisées l’ont été sur le territoire de l’agglomération angevine. "Les demandes demeurent importantes par rapport à l’offre, précise Pascal Ranchoux, directeur des relations institutionnelles et de l’aménagement du territoire à la CCI de Maine-et-Loire, particulièrement sur les locaux d’activité. On observe d’ailleurs parfois un déplacement sur des territoires comme Loire Layon Aubance ou les Vallées d’Anjou, parce que les disponibilités dans l’agglomération angevine sont faibles."

Par ailleurs, dans l’immobilier de bureau, la mise en place du télétravail dans les entreprises n’a pas beaucoup affecté les transactions dans l’immobilier tertiaire. Les ventes se sont plutôt maintenues, avec 123 transactions contre 155 l’année précédente. " Dans l’avenir, le phénomène va peut-être modifier le marché, envisage Christophe de Guisty, mais cela restera à la marge, autour de 5 à 10 %, soit beaucoup moins que dans les grandes métropoles. "

La question du foncier

Si l’immobilier d’entreprise a bien résisté en Maine-et-Loire l’an passé, il n’en demeure pas moins un point noir : le territoire sait se montrer attractif et la demande est forte. La question de la disponibilité du foncier est donc de plus en plus importante, particulièrement dans la couronne angevine. " C’est un frein à l’activité économique, souligne Christophe de Guisty, à la fois pour les entreprises déjà implantées sur le territoire et celle qui souhaiteraient s’y installer. " Un manque de foncier qui fait aussi grimper les prix, à la hausse depuis déjà quelques années. Un phénomène amplifié par la faiblesse des taux et l’appétence des investisseurs. "Il va falloir innover, indique Pascal Ranchoux, avec l’optimisation, la reconquête d’espaces ou la densification. Pour les espaces de bureaux, on peut construire en hauteur mais il existe aussi dans d’autres pays des exemples de sites de production sur plusieurs niveaux, ce qui peut être une piste à explorer. " La reconquête de friches industrielles en est une autre, comme celle du site de l’ancienne usine Thomson, à Angers. D’autant que la loi européenne sur le climat, qui vise à atteindre la neutralité climatique en 2050, prévoit de ralentir très fortement l’étalement urbain.

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