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Samse mise sur la rénovation pour encaisser le ralentissement du marché de l’immobilier neuf
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Samse mise sur la rénovation pour encaisser le ralentissement du marché de l’immobilier neuf

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Le distributeur grenoblois de matériaux de construction a connu une baisse de son activité négoce l’an dernier, en raison du ralentissement des ventes de maisons neuves et des mises en chantier. L’entreprise devrait réduire les charges et miser sur le marché de l’isolation pour 2024, alors que les perspectives sont encore incertaines.

Le groupe de négoce de matériaux Samse emplois 6 400 salariés — Photo : Samse

Après une année 2022 exceptionnelle, le groupe de négoce de matériaux de construction et de bricolage Samse (6 400 salariés ; 1,9 milliard d’euros de CA en 2022) a enregistré une contraction de son résultat en 2023, en grande partie liée au ralentissement du marché de l’immobilier neuf. Le groupe grenoblois, qui réalise 79 % de son activité dans la vente de matériel de construction, a ainsi affiché un chiffre d’affaires de 343 millions d’euros au cours du quatrième trimestre 2023, pour sa branche négoce, en baisse de 5,6 % par rapport au quatrième trimestre 2022.

"Nous vendons des produits de gros œuvre, blocs, planchers, matériaux d’isolation, du bois du parquet, de la robinetterie, tout ce qui est nécessaire pour la construction d’une maison", explique ainsi Olivier Malfait, le président du groupe. "Or 2023 a été marquée par une très forte chute des ventes de maisons individuelles et une baisse des mises en chantier", poursuit le dirigeant.

Un ralentissement multifactoriel, lié selon lui à la raréfaction du foncier, à une hausse des coûts de construction, dans un contexte inflationniste et à la remontée des taux d’intérêt. "L’immobilier neuf est également un secteur où il n’existe quasiment aucun dispositif d’aide du gouvernement", ajoute Olivier Malfait.

Miser sur les marchés du bricolage et de la rénovation

Et selon le président de Samse, l’année 2024 ne rimera pas forcément avec reprise des ventes de maisons neuves. "Nous avons peu de visibilité mais les premiers indicateurs de permis de construire et de mise en chantier sur six mois ne laissent pas penser que l’activité va redémarrer immédiatement", estime Olivier Malfait. Le groupe qu’il dirige devrait donc miser sur l’activité bricolage, qui représente 21 % de son chiffre d’affaires, et qui a légèrement progressé en 2023. Et sur celui de la rénovation, soutenu par Ma Prim Renov, l’aide d’État à destination des propriétaires souhaitant réaliser des travaux de rénovation énergétique de leur habitation. "Nous allons être très présents sur la rénovation et notamment sur l’isolation, qui est l’un des rares marchés en croissance", explique encore le président de Samse.

Réduire les charges en 2024

Afin de continuer à amortir le ralentissement du marché du neuf, le groupe entend également réduire une partie de ses charges, avec une diminution des embauches. "Nous allons faire très attention à nos dépenses ; même si Samse va continuer de recruter, le rythme d’embauche pourrait ralentir", poursuit Olivier Malfait, qui précise que 1 000 personnes sont recrutées tous les ans en moyenne.

Enfin, le groupe isérois, en cours d’acquisition de la branche négoce du vendéen Herige, devrait poursuivre sa stratégie de gain de parts de marché pour encaisser la crise immobilière. "Cette acquisition va nous apporter un complément de maillage territorial idéal. L'activité négoce de matériaux de construction d'Herige va nous assurer une présence nationale avec 10 nouveaux départements où nous n’étions pas encore présents", avance le président. "Le gâteau se rétrécit et nous allons donc essayer de continuer à gagner des marchés en 2024, tout en assurant un service exemplaire à nos clients", conclut Olivier Malfait.

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