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i-SEP souhaite lever 4 millions d’euros pour accélérer sa commercialisation en Europe
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i-SEP souhaite lever 4 millions d’euros pour accélérer sa commercialisation en Europe

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La start-up nantaise i-SEP a mis au point une machine capable d’aspirer le sang épanché au bloc, de le nettoyer, afin de le restituer au patient. La société souhaite renforcer ses fonds propres afin d’accélérer sa phase de commercialisation en Europe.

Sylvain Picot présente Same, la machine d’i-SEP capable de récupérer les plaquettes et globules rouges du patient durant son opération — Photo : I-Sep

Les toutes premières ventes de sa machine ont été réalisées fin 2022. Les prémices d’une commercialisation naissante pour i-SEP qui a obtenu en septembre dernier l’autorisation de vendre son appareil. Baptisée Same, il permet d’aspirer le sang épanché au bloc durant une opération chirurgicale, puis il le lave et le concentre, afin de le réinjecter directement au patient. Ce dernier devient ainsi son propre donneur.

Pour accélérer son lancement commercial en France et en Europe, la start-up, qui compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, souhaite lever 4 millions d’euros sur ce premier semestre 2023. "Nos actionnaires historiques, comme Go Capital et certains family offices, vont poursuivre leur investissement dans la société pour un montant de 2,5 millions d’euros", déclare Sylvain Picot, cofondateur et directeur général d’i-SEP. Plusieurs nouveaux investisseurs devraient les rejoindre au cours des prochains mois.

Globules rouges et plaquettes

L’autotransfusion sanguine est un processus doté d’un double avantage. Il n’implique aucun souci de compatibilité ou de sécurité lors de l’injection. De plus, les stocks de produits sanguins récoltés par l’Établissement Français du Sang, dont les réserves sont régulièrement dans le rouge, sont préservés. D’ailleurs, des machines permettent déjà de réaliser cette opération, mais elles ne vont pas aussi loin que Same, qui coûtera environ 40 000 € l’unité. "Les dispositifs sur le marché fonctionnent par centrifugation, une technique qui ne permet de récupérer que les globules rouges. Grâce à l’utilisation de filtres spécifiques, nous retenons aussi les plaquettes. C’est un élément sanguin central pour stopper le saignement, et pour que le patient se remette au mieux et vite de son opération", témoigne Sylvain Picot. Les essais cliniques ont démontré que l’appareil d’i-SEP permet de récupérer plus de 50 % des plaquettes perdues. L’entreprise ambitionne un chiffre d’affaires supérieur à 1,5 million d’euros pour sa première année complète de commercialisation.

La chirurgie cardio-thoracique ciblée

En novembre dernier, le CHU de Nantes a été le premier centre hospitalier à s’équiper de cette technologie d’autotransfusion, après une collaboration de longue date avec la start-up. Pour la suite, i-SEP a déjà ciblé une vingtaine de centres de chirurgie cardio-thoracique en France et en Europe. Ces services concentrent une partie importante des hémorragies critiques. "Petit à petit, nous irons vers d’autres procédures chirurgicales, comme la chirurgie orthopédique, qui comprend notamment les fractures ouvertes", ajoute le directeur général. Les machines Same sont fabriquées par le spécialiste vendéen des dispositifs électroniques Tronico, et i-SEP se charge de son côté de la fabrication des consommables qui accompagnent la machine.

À plus long terme, la société prévoit aussi d’homologuer l’appareil auprès de la Food and Drug Administration (FDA) pour s’ouvrir le marché américain. Elle poursuit également les travaux de R&D, et travaille à une version plus compacte qui pourrait servir hors du bloc opératoire. "Cette machine pourrait être utilisée par exemple par des militaires ou des médecins humanitaires sur leur terrain d’intervention respectif", ambitionne Sylvain Picot.

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