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Homnia veut industrialiser la nouvelle vie des menuiseries usagées
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Homnia veut industrialiser la nouvelle vie des menuiseries usagées

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La PME Homnia a créé, en Charente, une usine de démantèlement des vieilles fenêtres et portes afin d’anticiper la mise en place d’une nouvelle réglementation de recyclage des déchets du bâtiment.

Bertrand Faurie, directeur de Val’Homnia — Photo : DR

Grand coup de balai en vue dans le BTP ! Ce secteur, qui produit autant de déchets annuels que l’ensemble des ménages français, selon des chiffres du gouvernement, soit environ 42 millions tonnes, doit, théoriquement depuis le 1er janvier dernier, organiser une filière REP (responsabilité élargie des producteurs). Et ce, pour assurer un recyclage systématique de ses détritus.

Si cette nouvelle donne est appelée à se concrétiser dans les prochains mois, elle a en tout cas été anticipée par le groupe Homnia, basé en Charentes. Concevant, fabriquant et installant des menuiseries, la PME, aux 70 collaborateurs et aux 8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022, a lancé l'année dernière sa propre usine de démantèlement de menuiseries en fin de vie, baptisée Val'Homnia.

Une machine attendue

"Jusqu’à présent tout partait dans des centres d’enfouissement, explique le directeur du groupe, Bertrand Faurie. On sépare tous les matériaux, comme le bois, le mastic, le verre et l’acier qui sont ensuite expédiés vers des professionnels du recyclage". Des matériaux qui, pour certains d’entre eux, seront utilisés dans la fabrication de nouvelles menuiseries.

Concrètement, pour l’heure, trois personnes assurent ces opérations de manière manuelle. Mais l’objectif est de mécaniser et "d’industrialiser" le processus confie le dirigeant afin d’absorber "environ la moitié des 5 000 à 10 000 tonnes de déchets de menuiserie en Charente et en Charente-Maritime". La réussite passera, probablement, par des machines… attendues de pied ferme. "Un projet de ligne de démantèlement automatique est en cours de conception, je pense que nous aurons le prototype en mars" espère-t-il.

Démantèlement de menuiseries usées chez Val’Homnia — Photo : Val'Homnia

Val’Homnia, qui aura investi 680 000 euros en deux ans dans cette affaire, collecte les vieilles menuiseries auprès de douze clients, souvent des entreprises concurrentes, par l’intermédiaire de Veolia. "Cela leur coûte environ 200 euros la tonne, clefs en main, c’est à peu près équivalent à l’envoi en déchèterie, dit-il. Sauf que là, ces sociétés font une bonne action et peuvent le dire à leurs clients".

L’enjeu des volumes

La structure charentaise profite aussi du fait de l’absence d’unités de démantèlement dans son secteur géographique. "À notre connaissance, nous sommes les seuls, il y en a dans la région de Bordeaux et le Doubs, ainsi que des structures sur le modèle associatif ou en entreprise d’insertion, disséminés dans le pays. Nous, notre ambition est industrielle."

La "mise en musique" n’est cependant pas simple détaille Bertrand Faurie : "En partant en avance, nous sommes plutôt solides, mais nous attendons, maintenant, que les volumes arrivent. L’enjeu principal, c’est en effet d’aller chercher les gisements là où ils se trouvent." La clef du succès tient "dans la compréhension de la réglementation par tous les acteurs alors qu’on est dans une période un peu brumeuse sur cette question" selon lui.

Il faudra donc sans doute encore quelques mois afin que l’objectif sous-jacent de la profession puisse se concrétiser. "L’idée c’est que ce modèle encore expérimental ne coûte plus rien grâce l’éco-contribution."

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