Située à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), l’usine pharmaceutique GSK est l’unique producteur de vaccins présent dans les Hauts-de-France. En croissance, ce site annonce un investissement de 10,6 millions d’euros dans l’installation de deux pompes à chaleur, afin de décarboner son activité. L’objectif est simple : que le taux de CO2 rejeté, qui s’élève à 9 500 tonnes par an, n’emprunte pas la même courbe que celle du développement. "Si nous ne prenions aucune mesure, ce taux atteindrait les 12 000 tonnes d’ici 2027", indique Christophe Segard, directeur des services techniques.
Près d’un quart de cet investissement (soit 2,5 millions d’euros) est soutenu par l’ADEME dans le cadre du plan France 2030, au titre de la décarbonation de l’industrie. "Avec ce projet, nous allons réduire nos émissions de CO2 de 30 % dès 2024 et elles seront divisées par deux dès 2025", annonce Eric Moreau, le directeur du site nordiste.
Un volume de production en hausse de 10 %
Fondé en 2011 par le groupe pharmaceutique britannique GSK, ce site nordiste a produit 131 millions de doses de vaccin en 2022, avec 1 000 collaborateurs (CA 2021 : 166 M€). Au nombre de quinze, les vaccins fabriqués sont destinés aux enfants, adultes comme aux personnes âgées (tétanos, diphtérie, hépatite A et B, grippe saisonnière, paludisme, zona, etc.), 95 % de la production étant exportée vers 125 pays. Le site nordiste s’apprête à lancer la production d’un nouveau vaccin, contre le virus respiratoire syncytial (VRS). Ce lancement, couplé à une hausse de la demande sur le marché américain, laisse présager pour l’année 2024 "d’une hausse du volume de production allant au-delà de 10 %", précise encore Christophe Segard.
La consommation d’énergie nécessaire à la production va donc mécaniquement augmenter. Pour limiter les émissions de CO2, le site nordiste mise sur le remplacement de ses trois chaudières au gaz. La première, destinée à chauffer l’eau dans le cadre du processus de fabrication, sera remplacée par deux pompes à chaleur, fonctionnant à l’électricité. "Nos émissions de CO2 sont 100 % liées au gaz, car notre site est alimenté en électricité verte depuis mai 2022". Les deux autres chaudières seront remplacées par des chaudières hybrides (électricité/gaz) : "Techniquement, nous ne pouvons pas nous passer du gaz pour produire la vapeur nécessaire aux opérations de stérilisation".
40 millions d’euros investis d’ici 3 ans
Ces futurs équipements prendront place dans un nouveau bâtiment de 350 m², pour une mise en service des pompes à chaleur dès 2024. Le site nordiste étudie déjà d’autres solutions pour réduire encore ces émissions, comme doter le parking d’ombrières photovoltaïques. Autant de projets qui témoignent de l’importance accordée par le groupe britannique à son site nordiste. "Nous sommes un site jeune, d’à peine dix ans, mais qui se positionne comme l’un des trois sites stratégiques de GSK", commente Eric Moreau.
L’usine, qui recrute actuellement une centaine de collaborateurs, a fait l’objet de 600 millions d’euros d’investissements depuis sa création. Pour l’année 2023, ils se chiffreront à 20 millions d’euros, dont 10 millions pour la décarbonation, 8 millions dans la construction d’un nouveau centre de formation de 2 300 m² et le reste dédié à l’achat de robots collaboratifs. Enfin, Eric Moreau annonce, sans les détailler, "plus de 40 millions d’euros d’investissements dans les trois prochaines années".
