Côtes-d'Armor
Geoffroy de Pinieux : "Je suis devenu tricoteur en reprenant le fabricant de pulls marins Baie des Caps"
Témoignage Côtes-d'Armor # Textile # Reprise

Geoffroy de Pinieux : "Je suis devenu tricoteur en reprenant le fabricant de pulls marins Baie des Caps"

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Lucie et Geoffroy de Pinieux ont repris le fabricant de pulls marins costarmoricain Baie des Caps. La transmission avec le couple cédant a été plus longue qu’habituellement, et a duré deux ans, pour permettre aux deux dirigeants de se lancer sur de nouveaux métiers.

Lucie et Geoffroy de Pinieux, ont appris de nouveaux métiers en reprenant le fabricant de pulls marins costarmoricain Baie des Caps — Photo : Matthieu Leman

En 2019, Lucie et Geoffroy de Pinieux font le grand saut. Ils rachètent à un autre couple, Isabelle et Dominique Josselin, l’atelier de fabrication de pull marins installé à Ploubalay, dont les produits sont commercialisés depuis 1994 sous la marque Baie des Caps (718 000 euros de chiffre d’affaires en 2022, 11 salariés).

Une reconversion professionnelle pour le couple, après dix ans dans le secteur de l’immobilier pour elle, du tourisme pour lui. "Nous avions envie de passer à quelque chose de plus concret, de fabriquer quelque chose de nos mains", témoigne le couple. Et ce ne sont pas que des mots puisque Lucie et Geoffroy vont mettre la main à la pâte, apprenant chacun un nouveau métier en plus de la direction de l’entreprise. Le deal avec les cédants comprenait ainsi un accompagnement et une formation aux métiers de tricoteur (ou bonnetier) pour Geoffroy, et à la confection pour Lucie. "Les réseaux qui nous suivaient, Entreprendre Côtes-d’Armor et Initiatives Saint-Malo nous ont mis en garde sur cette durée d’accompagnement, qui était plus longue que la normale", se souvient Lucie de Pinieux. "Mais nous étions d’accord avec les cédants pour effectuer une transmission durable et nous venions avec beaucoup d’humilité, alors que Mr et Mme Josselin voulaient s’assurer que leur bébé n’allait pas disparaître."

Apprenti bonnetier

Prévue deux ans, la transmission allait même durer plus longtemps puisque Dominique Josselin restait finalement trois ans dans l’entreprise et que sa femme y est toujours à la confection, désormais comme salariée. Un poste auquel a été formée Lucie. "Comme beaucoup, je possédais une machine à coudre familiale mais j’ai dû apprendre à travailler sur une machine industrielle pendant un an et demi, commençant par les tâches les plus simples", raconte-t-elle. La Costarmoricaine effectue également un stage de dix jours auprès du fournisseur de l’outil.

De son côté, Geoffroy apprend le métier de bonnetier, ou de "tricoteur" selon le terme employé plus volontiers par le duo, auprès du cédant qui lui-même a toujours été en production. L’apprentissage des différentes tâches du métier, qui englobe la programmation informatique, l’approvisionnement des bobines, la récupération des panneaux de tricotage et d’autres tâches encore, dure de longs mois.

Labellisation et collaborations

"Ce n’est qu’il y a un an que nous sommes devenus véritablement autonomes. Petit à petit, en plus de notre formation aux métiers, nous avons pris la main sur les relations avec les fournisseurs et les calculs de production", relate la dirigeante, qui s’occupe désormais des ventes. Là encore, le couple cédant a été précieux. "Mr Josselin aura été notre professeur."

Aujourd’hui, à l’orée d’une saison touristique déterminante pour l’activité de Baie des Caps, juillet et août représentant un quart des ventes, l’entreprise est en ordre de bataille. Elle produit jusqu’à 1 200 pulls par mois, sous sa marque et en marque blanche. Un site d’e-commerce a été lancé en 2019, pesant 30 % du chiffre d’affaires. La boutique a été déménagée en 2020 dans un local de 250 m², plus grand et visible, et refaite entièrement en 2022 pour un coût de 250 000 euros. L’outil industriel a été renouvelé en 2021 pour un investissement de 280 000 euros. Le chiffre d’affaires a grimpé de 48 % entre 2019 et 2021, avant de stagner à cause d’une canicule estivale peu favorable. Des collaborations avec d’autres acteurs du textile devraient aboutir à la rentrée, tandis que l’entreprise vient d’être labellisée France Terre Textile. "Une fierté", se félicite Lucie de Pinieux, dont on devine qu’elle ne parle pas seulement de cette labellisation.

Côtes-d'Armor # Textile # Services # Reprise # Investissement # Ressources humaines
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