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Fensch Impact veut décarboner l’industrie du Nord de la Moselle
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Fensch Impact veut décarboner l’industrie du Nord de la Moselle

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Lauréat de l’appel à projets "Zones industrielles bas carbone", le projet Fensch Impact dispose de deux ans pour imaginer l’industrie du Nord de la Moselle sans émission de carbone.

Paul Didier est le directeur des projets pour le Groupe Valo — Photo : Jean-François Michel

Pour l’instant, toutes les pistes sont sur la table. "Hydrogène, combustibles solides de récupération, photovoltaïque ou pyrogazéification, l’idée est d’explorer toutes les pistes possibles permettant de produire de l’énergie décarbonée", résume Paul Didier, directeur de projets pour le Groupe Valo (CA : 8,5 M€ ; 250 salariés). Entreprise d’insertion installée sur la zone industrielle Sainte-Agathe à Florange, le groupe coopératif va mettre à disposition les ressources de son laboratoire associatif d’innovation en développement durable, Valo’Lab, pour mener à bien le projet de Zone industrielle bas carbone, baptisé Fensch Impact.

Accompagner les investissements nécessaires

"Au sein de Valo’Lab, nous avons déjà commencé à mener des projets collaboratifs avec les industriels du secteur, notamment pour récupérer la chaleur fatale des process", souligne Paul Didier. Fensch Impact doit aller beaucoup plus loin. Lauréat de l’appel à projets de l’Ademe visant à favoriser le développement de Zones industrielles bas carbone ou ZIBaC, le projet vise à projeter l’industrie du Nord de la Moselle dans une stratégie de décarbonation puis à accompagner les investissements nécessaires sur le territoire ciblé, à l’aide d’organes de gouvernance, d’études en commun et d’ingénierie de projets.

Des collectivités et des industriels

Concrètement, Fensch Impact étudiera pendant deux ans les différents scénarios, possibilités et stratégies pour réduire l’impact carbone de l’industrie sur le territoire de la Moselle nord. Trois collectivités et deux organisations publiques ont décidé de soutenir l’initiative : la Communauté d’agglomération Portes de France-Thionville, la Communauté d’agglomération du Val de Fensch, la Communauté de communes Rives de Moselle, le Sydelon, le Syndicat Mixte de transport et de traitement des déchets ménagers et assimilés de Lorraine Nord, et E Log’In 4, la plateforme logistique et industrielle de la zone portuaire de Thionville. Du côté des industriels, huit sociétés ont choisi de rejoindre l’initiative : Air Liquide, ArcelorMittal, H2V, Knauf Insulation, Saarstahl Rail, Sovitec, Suez, ThyssenKrupp Presta France.

Éviter le saupoudrage des aides publiques

"L’enjeu, c’est d’aller vers une quinzaine de participants", assure Paul Didier, sans faire mystère de la principale réticence des industriels. "C’est l’argent", résume le directeur de projets pour le Groupe Valo. Doté d’un budget de 1,6 million d’euros sur 2 ans, dont la moitié apportée par l’Ademe, Fensch Impact doit maintenant enregistrer des soutiens financiers privés pour lancer ses travaux. Les enjeux sont immenses : "D’après les éléments que nous avons rassemblés, les industriels de Moselle Nord émettent un total de 400 000 tonnes de CO2 par an", détaille Paul Didier. "L’objectif, c’est de réduire ces émissions de 50 % d’ici à 2030 et d’aller vers la neutralité à horizon 2050." Un défi colossal, face auquel "les industriels ont compris qu’il ne sert à rien d’agir seul", estime le directeur de projets du Groupe Valo. Une position partagée par l’État et son bras armé sur le sujet, l’Ademe, qui souhaitent désormais éviter le "saupoudrage" des aides publiques, au profit de chantiers plus vastes, mais plus efficaces dans la réduction des émissions de CO2.

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