Face au manque d’eau, Sun’Agri déploie ses protections climatiques
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Face au manque d’eau, Sun’Agri déploie ses protections climatiques

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Créateur de solutions agrivoltaïques dynamiques, le lyonnais Sun’Agri installe son premier projet de taille industrielle pour le maraichage dans les Pyrénées-Orientales. En forte croissance en Occitanie, il va créer 20 emplois au sein de son pôle R&D de Montpellier.

Après la vigne, Sun’Agri va déployer massivement ses solutions agrivoltaïques dans le maraîchage — Photo : Sun'Agri

Depuis les expérimentations lancées en 2018 pour la vigne, la société lyonnaise Sun’Agri (50 salariés) a passé un cap en matière de solutions agrivoltaïques dynamiques, équipant plus de 20 sites viticoles en France à ce jour. Après des tests menés dans les Pyrénées-Orientales et le Lot sur les tomates et les concombres, Sun’Agri vient d’installer cette technologie sur une serre d’artichauts, à Thuir (Pyrénées-Orientales), propriété de la coopérative Ille Roussillon : le dispositif est le premier qu’elle déploie à échelle industrielle pour le maraîchage, sur une surface d’un hectare.

Une technologie économe en eau

Mobilisant un investissement de 1,3 million d'euros, l’installation est conçue pour les serres en forme de tunnel. Elle est formée de persiennes agrivoltaïques dynamiques, dont la fonction est de réguler la température à l’intérieur de la structure. L’effet "parasol" des persiennes permet une diminution de 6° dans l’air et de 10° sur les feuilles des plantes, alors que la température moyenne dans les Pyrénées-Orientales a augmenté de 1,78° entre 1948 et 2019. "De même, l’ombre créée permet de limiter l’évapotranspiration des plantes et de garder plus d’eau au sol : de cette façon, l’exploitation peut réduire de 20 % ses besoins en irrigation", commente Cécile Magherini, directrice générale déléguée de Sun’Agri.

Du sur-mesure pour la vigne

Dans un département qui connaît son pire déficit pluviométrique depuis 1929, l’innovation proposée par Sun’Agri ne passe pas inaperçue. S’appuyant sur son antenne locale (4 salariés), la société compte plus d’une dizaine de projets en développement. Mais c’est en réalité dans toute l’Occitanie, en plus du Sud Rhône-Alpes, que Sun’Agri progresse fortement. La PME affiche une cinquantaine de projets sur le seul volet viticole. "Dans la vigne, notre technologie permet de réduire l’ensoleillement excessif, qui augmente le taux d’alcoolisation des vins. Plus que la protection climatique, c’est donc un service agricole que nous rendons. Nous faisons du sur-mesure en fonction de ce que l’exploitant veut travailler sur le plan œnologique", fait valoir Cécile Magherini.

Le berceau de l’agrivoltaïsme

Le tropisme occitan de Sun’Agri trouve son origine dans la création de la société, en 2011. Son président, Antoine Nogier, avait initié à Montpellier, dans le cadre d’une collaboration scientifique avec l’Inra, les premiers dispositifs expérimentaux sur le sujet. "Berceau mondial de l’agrivoltaïsme", selon Cécile Magherini, la Métropole héraultaise est logiquement restée un point stratégique où Sun’Agri a positionné son centre de R & D. Une équipe de 15 personnes travaille sur le perfectionnement de ses algorithmes, "à partir des milliards de données collectées" depuis les sites équipés. Elle identifie aussi les cultures, telles que l’olivier, que l’entreprise pourra cibler à l’avenir. Sun’Agri a programmé 20 recrutements sur le site montpelliérain d’ici 2027, sur des postes de développement commercial et d’ingénierie de projets avant tout, pour soutenir la dynamique en cours en Occitanie.

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