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Exprezis veut dupliquer son écosystème de fabrication additive
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Exprezis veut dupliquer son écosystème de fabrication additive

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La petite entreprise angevine Exprezis connaît une forte croissance. Son activité s’appuie sur la réalisation de pièces en impression 3D, la commercialisation d’imprimantes et de logiciels, et un astucieux réseau d’entreprises sous-traitantes. Un modèle qu’elle cherche désormais à implanter ailleurs en France.

Edwin Robertson, fondateur d’Exprezis, a participé à la convention d’affaires IBDLM, en marge des 24 heures du Mans le 9 juin 2023 — Photo : Rémi Hagel

Qui veut être notre associé ? Telle est la question lancée par Exprezis, fabricant de pièces et revendeur d’imprimantes 3D basé à Trélazé (Maine-et-Loire), à de futurs porteurs de projet, pour dupliquer son modèle d’entreprise sur un autre territoire. "Nous voulons créer des agences, des hubs locaux. Dans l’idéal, chaque agence fera travailler ses propres clients (sans dépendre de la maison-mère, NDLR)", explique Edwin Robertson, le fondateur d’Exprezis, qui est, pour le moment, une marque de l’entreprise ID3O. "L’idée est de soutenir un porteur de projet à monter son entreprise, où il détiendrait 51 %, en gardant notre nom et notre mode de fonctionnement". Même si la formule reste à bâtir, "le contrat (agence-holding, NDLR) aura quelques similitudes avec le modèle des franchises", assure-t-il.

Après quatre années de démarrage difficile de 2015 à 2019, Exprezis connaît depuis une croissance forte, avec sept salariés (bientôt huit). Le chiffre d’affaires a doublé l’an dernier, et commence à s’approcher du million d’euros (même si son dirigeant reste discret sur le montant exact). Celui-ci est réalisé grâce à un modèle économique original. Dans ses ateliers, Exprezis dispose d’une vingtaine d’imprimantes 3D avec lesquelles elle façonne des pièces. Ses services vont de la modélisation du projet au produit fini. La majorité de ses clients se trouvent dans le Grand Ouest, au premier rang desquels le partenaire angevin historique Scania, mais aussi Orange (Rennes) ou Safran (Le Havre).

Pièces réalisées par Exprezis avec la technique de la multi-jet fusion, utilisant un lit de poudre chauffée à haute température — Photo : Rémi Hagel

Cliente de ses clients

Par ailleurs, elle vend également des machines de fabrication additive à des entreprises clientes. "Ce sont les mêmes machines que celles que nous utilisons au quotidien. Ainsi, nous avons testé leur fiabilité avant de les proposer", explique le dirigeant. "Nous refusons de signer des contrats d’exclusivité avec les marques, nous estimons que si elles nous le demandent, c’est qu’elles ne sont pas sûres de leur produit. Nous tenons à garder notre liberté." Avec la livraison, Exprezis propose le service de formation des clients à ces nouvelles technologies. Enfin, il vend des logiciels de modélisation, principalement Fusion 360, d’Autodesk.

Au fil des années, la société a mis sur pied un réseau de clients équipés et formés, à qui elle rachète du temps-machine. Avec ce système de sous-traitance, le client rentabilise une machine qui n’est pas toujours utilisée en permanence, et Exprezis peut fournir les pièces qui lui sont commandées en plus grand nombre. Ce réseau appelé Maker’z Pro est constitué d’une cinquantaine d’entreprises dotées d’une centaine de machines (s’ajoutant à celles de l’atelier d’Exprezis).

Une entreprise libérée

C’est ce modèle économique qu’il est envisagé de dupliquer, en y intégrant une autre particularité de la société : Exprezis est une entreprise libérée, dont le management est horizontal et participatif. "Par exemple, nous décidons des salaires ensemble. Le futur partenaire devra donc partager ces valeurs de transparence et de responsabilisation du personnel", décrit Edwin Robertson. Il envisage de formaliser ces pratiques dans les statuts d’une entreprise à mission.

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