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Euro Modules va mettre sur le marché un préfabriqué autonome en énergie
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Euro Modules va mettre sur le marché un préfabriqué autonome en énergie

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La PME mosellane Euro Modules vient d’achever la rénovation complète de son usine, installée à Faulquemont. Un outil industriel qui va permettre au constructeur d’éléments modulaires de pousser sur le marché un module autonome en énergie.

À partir de tôles en acier, l’équipe d’Euro Modules réalise des profilés qui vont ensuite être assemblés pour former l’armature des modules — Photo : Jean-François Michel

Vu de l’extérieur, rien ne distingue le module "Domino A" des autres préfabriqués de la gamme du constructeur d’éléments modulaires Euro Modules, destinés à fournir des bases de vie pour le BTP mais aussi des extensions pour les bâtiments du secteur tertiaire et des collectivités. "Nous avons mis un an à le développer", précise Pierre Bruneau, le président de la PME installée à Faulquemont, en Moselle. Contrairement aux autres modules produits par l’industriel, le "Domino A" est autonome en énergie. "Nous avons travaillé avec notre partenaire Meloni, de Saint-Avold, qui nous a fourni des panneaux photovoltaïques, d’une puissance de plus de 2 000 W. C’est la première fois que cette technologie est assez performante pour alimenter un module de cette taille. Il peut résister à huit heures dans la nuit, chauffage à fond, lumière allumée", détaille le président d’Euro Modules.

Filiale à 100 % de la holding Bruneau Frères, qui possède aussi l’intégralité du capital du loueur de modules Allomat, installé à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, Euro Modules emploie 35 personnes et réalise entre "9 et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires", explique Pierre Bruneau. Propriétaires de l’entreprise Euro Modules depuis 4 ans et demi, Pierre Bruneau et son frère Stéphane, les dirigeants de Bruneau Frères, viennent d’achever une rénovation complète de l’outil de production.

Pierre Bruneau est le président d’Euro Modules — Photo : Jean-François Michel

"Nous sommes propriétaires des murs seulement depuis un an et demi", souligne Pierre Bruneau, qui préfère rester discret sur le montant de l’investissement. "À partir du moment où nous avons été dans nos murs, nous avons pu lancer un programme d’investissement." Toiture, électricité, sol, rack de stockage, système d’aspiration des fumées de postes de soudure, le bâtiment de 7 000 m² et les extérieurs, de 9 000 m², ont retrouvé une nouvelle jeunesse. "Oui, l’investissement a été conséquent", pose le dirigeant d’Euro Modules. "Mais cela devient une charge acceptable si ensuite, les équipes peuvent mieux travailler et que l’outil devient plus productif."

Du stock par "précaution"

L’activité de la PME, tirée à la fois par la commande publique et privée, repart bien après avoir été freinée par "un virus, une année électorale et une guerre", liste Pierre Bruneau. "La synergie entre les activités d’Allomat et d’Euro Modules permet de mieux vivre. Et depuis les élections, les projets se débloquent." Prudent, instruit par la vision long terme que lui apporte l’activité d’Allomat, le dirigeant a choisi de stocker. "Nous pouvons stocker les matériaux pour fabriquer entre 100 et 400 modules. Actuellement, nous sommes entrés dans une période où l’on stocke beaucoup", précise Pierre Bruneau. Si le dirigeant n’anticipe aucune rupture d’approvisionnement, il estime que "le modèle du flux tendu à la japonaise ne marche plus en ce moment. Par précaution, nous avons décidé d’avoir du stock". En pleine crise Covid, confrontée à une rupture d’approvisionnement sur "certaines tôles d’acier", mais aussi sur des panneaux de bois et des équipements électriques, Euro Modules avait été contraint de cesser de produire pendant trois semaines.

Désormais confortée par un carnet de commandes confortable, l’équipe d’Euro Modules va s’appliquer à positionner le nouveau "Domino A" sur le marché. "Les cas d’usage sont encore à découvrir", souligne Pierre Bruneau. "C’est un prototype qui fonctionne. Maintenant, les études de marché vont pouvoir se déployer". Ce nouveau module autonome en énergie suscite déjà de l’intérêt chez les tunneliers ou encore les majors du bâtiment, mais aussi "tous ceux qui n’ont pas envie de s’embêter à réaliser des branchements électriques. Comme au moment du Covid, où les hôpitaux se sont retrouvés à devoir brancher des modules devant les hôpitaux pour accueillir le public et pratiquer des tests", rappelle Pierre Bruneau. "Maintenant, il faut positionner ce nouveau module, savoir comment il s’entretient, savoir si on le vend ou on le loue."

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