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Elyse Energy, Verkor, CEA-Leti : les investissements qui marqueront 2024 en Auvergne-Rhône-Alpes
Auvergne Rhône-Alpes # Industrie # Investissement

Elyse Energy, Verkor, CEA-Leti : les investissements qui marqueront 2024 en Auvergne-Rhône-Alpes

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Malgré une conjoncture toujours marquée par la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, les projets d’investissements ne manqueront pas en 2024. Nouvelles usines, extensions, nouveaux équipements industriels, R & D… Les entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes vont continuer d’investir massivement dans des projets structurants pour Auvergne-Rhône-Alpes… et ailleurs.

Usine de production du groupe auvergnat Adisseo de Roches Roussillon, en Isère — Photo : Adisseo

Elyse Energy implantera une usine à 700 millions d’euros en Isère

Spécialisée dans les molécules bas carbone, la PME lyonnaise Elyse Energy (60 salariés) va construire une usine de production de e-méthanol sur la plateforme des Roches-Roussillon, en Isère. Un projet à 700 millions d’euros qui doit permettre de produire près de 150 000 tonnes de e-méthanol, en évitant l’émission de 207 000 tonnes de CO2 par an. Le démarrage de la construction est prévu courant 2025, avec une mise en service industrielle début 2028. Le lancement de la concertation préalable est attendu d’ici début 2024. Le projet devrait créer environ 80 emplois directs et indirects lors de sa mise en service, et plusieurs centaines d’emplois pendant la phase de construction.

La gigafactory que va construire Verkor à Dunkerque — Photo : Dunkerque Promotion

Verkor construira une gigafactory à Dunkerque

Après avoir bouclé un premier tour de table de 250 millions d’euros fin 2022 et avoir décroché cet été un financement de 600 millions d’euros de la part de la Banque Européenne d’investissement (BEI), auquel devrait s’ajouter 650 millions d’euros de subventions promises par les autorités françaises, la start-up grenobloise Verkor a annoncé, à la mi-septembre, une levée de fonds de 850 millions d’euros pour mener à bien la construction en 2024 de sa gigafactory à Dunkerque. D’une capacité annule de 16 Gwh, cette gigafactory de 100 000 m² devrait être mise en service sur le port de Dunkerque en 2025. L’investissement global pour sa construction est estimé à 2,5 milliards d’euros.

Le CEA-Leti va investir 500 millions d’euros pour accélérer la miniaturisation des puces

Le CEA-Leti a annoncé le lancement du projet Next Gen, dédié à la conception de nouvelles générations de puces FD-SOI, plus efficientes et plus sobres énergétiquement. Ce plan, conçu avec les pouvoirs publics dans le Cadre de France 2030, et les principales entreprises du secteur (STMicroelectronics, Soitec et GlobalFoundries) a nécessité un investissement de 500 millions d’euros sur cinq ans, financé à hauteur de 450 millions par l’État, et 50 millions par le centre de recherche. Cet investissement devrait permettre au CEA d’acquérir une quarantaine de nouveaux équipements, abrités dans de nouvelles installations. Ce projet nécessitera le recrutement d’une centaine de personnes. Il devrait permettre d’accélérer la miniaturisation des puces et d’assurer à la France et l’Europe une plus grande indépendance sur ce marché.

Futur site industriel du groupe Thebault en Haute-Loire — Photo : DR

Groupe Thébaut installe une usine à 100 millions d’euros en Haute-Loire

Basé dans les Deux-Sèvres, le groupe Thébault (380 salariés ; 100 M€ de CA), fabricant de bois contreplaqué, va investir 100 millions d’euros pour implanter une nouvelle usine en Haute-Loire, à Lempdes-sur-Allagnon. D’une superficie de 25 000 m², cette usine sera construite sur un terrain de 15 hectares. Il s’agira de la première unité française de fabrication de LVL-Lamibois, un procédé innovant de fabrication de panneaux multicouches.

BioMérieux consacre 300 millions d’euros pour réinternaliser des productions critiques

Le spécialiste du diagnostic in vitro BioMérieux (13 800 salariés ; 3,6 Md€ de CA en 2022) va consacrer une enveloppe de 300 millions d’euros pour réinternaliser des productions critiques, incluant les composants plastiques des kits de détection Vidas et la production d’enzymes et autres matières premières stratégiques, jusqu’alors confiées à des sous-traitants. Cet investissement lui permettra aussi d’accroître sa capacité de production et de développer sa politique RSE. BioMérieux ambitionne notamment de réduire d’ici à 2033 de 50 % à 60 % ses émissions de gaz à effet de serre et de 30 % sa consommation d’eau.

Linamar à Saint-Chamond va lancer une nouvelle ligne dédiée aux véhicules Stellantis — Photo : Gilles Cayuela

Linamar poursuit sa bascule vers les véhicules hybrides

L’équipementier automobile canadien Linamar lancera début 2024 un investissement de 20 millions d’euros, dédié à la fabrication d’arbres à came pour les véhicules hybrides Stellantis, sur son site de Saint-Chamond, dans la Loire. Cette enveloppe vient s’ajouter aux 30 millions d’euros déjà engagés en 2022 pour répondre à la demande du constructeur automobile. Elle permettra la mise en service fin 2024 d’une nouvelle ligne qui permettra de produire environ 600 000 pièces par an. Elle permettra aussi et surtout à Linamar de compléter son portefeuille de pièces pour Stellantis (5 composants pour des applications hybrides jusqu’à présent) et de poursuivre ainsi la bascule de son site de Saint-Chamond vers les véhicules hybrides.

Carbon choisit Marseille pour son usine à 1,5 milliard d’euros

Le lyonnais Carbon a lancé à la mi 2023 la concertation préalable pour son projet d’implantation d’une usine XXL de fabrication de panneaux et de cellules photovoltaïques à Fos-sur-Mer, sur des terrains appartenant au Grand port maritime de Marseille. Un projet évalué à 1,5 milliard d’euros. C’est en 2024 que l’industriel, en fonction du bilan de l’enquête publique, prendra la décision d’investir sur le territoire dans ce projet ambitieux qui allie transition énergétique et enjeu de souveraineté nationale et qui envisage la création de 3 000 emplois. La future usine devrait par ailleurs générer un trafic maritime de près de 20 000 conteneurs en entrée et sortie pour le Grand port maritime de Marseille. Le site d’une surface de 62 hectares et dont la mise en service est prévue pour la fin 2025, aura une capacité de production annuelle de 5 GW de cellules photovoltaïques et de 3,5 GW de modules à destination des marchés français, européen et méditerranéen.

Créée par le group VSR, La Manufacture roannaise de maroquinerie devrait créer 900 emplois à horizon de 7 à 8 ans — Photo : Sacar

Groupe VSR prévoit de créer 900 emplois à Roanne

Le groupe de l’Allier VSR, qui détient les entreprises Sacar (maroquinerie et bagagerie de luxe à Sorbiers dans la Loire), Cottel (marquage industriel, couture industrielle et maroquinerie à Cusset dans l’Allier), La Compagnie Française des Crayons (dernier fabricant de crayons à Lay dans la Loire) et Les Petites Maries (fabricant de peluches à Châteauroux dans l’Indre) démarrera en 2024 la construction du premier des trois sites qui constitueront La Manufacture roannaise de maroquinerie. Un projet qui devrait déboucher sur la création de 900 emplois sous 7 à 8 ans. Situé sur la zone de Bonvert, à Mably dans la Loire, sur une parcelle de 20 000 m², le premier bâtiment de 3 000 m² verra le jour à horizon 2025. Il accueillera 250 à 300 salariés. Pour le second site, l’implantation n’est pas encore définie et devrait se jouer entre La Pacaudière, Saint-Romain-la-Motte et Le Coteau. Le troisième atelier devrait, lui, voir le jour dans le pays de Charlieu, sur un "site partagé" avec la communauté de communes voisine de Charlieu-Belmont.

Xefi investira 60 millions d’euros dans la "Cité de l’IT" en 2024

2024 devrait marquer le début des travaux de la "Cité de l’IT", le nouveau siège social de Xefi. Spécialiste des services informatiques pour les TPE et PME, le groupe lyonnais (1 800 salariés ; 300 M€ de CA en 2022) va investir 60 millions dans la construction de ce nouveau vaisseau amiral. Implanté à Rillieux-la-Pape, non loin de son site actuel, le lieu d’une superficie de 17 500 m², accueillera également une académie, pour former des développeurs, des commerciaux et des techniciens ainsi qu’un data center. Le village inclura des équipements sportifs, partie intégrante de la culture de Xefi. "L’idée est de mieux valoriser l’écosystème de Xefi avec un lieu qui regroupera une vingtaine d’entreprises du groupe ainsi que notre Academy et qui permettra aux TPE et PME d’avoir accès à un pôle informatique très large. Si tout se passe bien, nous devrions être dans nos nouveaux locaux en juin 2025", confiait en avril le PDG de Xefi, Sacha Rosenthal.

Afyren va créer une bioraffinerie en Thaïlande

La greentech clermontoise Afyren, qui propose aux industriels des produits biosourcés et bas-carbone comme alternative au pétrole, s’est associé au sucrier Mitr Phol pour créer une bioraffinerie en Thaïlande. Située près de Bangkok, à proximité des activités de Mitr Phol, la future usine utilisera les co-produits de canne à sucre de Mitr Phol, qui serviront à la fabrication des biomolécules utilisées dans les secteurs de la nutrition humaine et animale, de la cosmétique, des arômes et parfums ou encore dans la chimie fine. La future usine bénéficiera de la croissance du marché Thaïlandais sur ces marchés mais va surtout permettre à la greentech clermontoise d’avoir une véritable plateforme pour exporter sur l’ensemble du marché asiatique. Elle vise une capacité de production d’environ 28 000 tonnes par an représentant un chiffre d’affaires annuel d’environ 60 millions d’euros à pleine capacité. Le démarrage de production, qui générera "la création de 80 emplois directs et 280 emplois indirects pour assurer la production", est attendu pour 2025.

Jean-Louis Desjoyaux, PDG de l’entreprise de fabrication de piscines Desjoyaux dans la Loire — Photo : Desjoyaux

Desjoyaux engage 20 millions d’euros dans un centre de tri

Engagé à l’automne 2021, le plan d’investissement de 25 millions d’euros du pisciniste Desjoyaux sur son site de La Fouillouse, dans la Loire a été amendé en 2023 d’une enveloppe supplémentaire de 20 millions d’euros. En plus d’un nouvel entrepôt de stockage et d’expédition semi-automatisé, de nouveaux locaux communs pour le personnel, de nouvelles machines à injection, de nouveaux moules et d’un nouvel atelier doté d’une ligne de production dédié à la fabrication et l’ensachage de certains produits, la PME ligérienne a décidé de se doter d’un centre de tri de déchets plastiques. "Nous allons recevoir des balles de polypropylène et polyéthylène provenant de centres de tri. Nous allons les trier, les laver, les broyer, les sécher, les dépoussiérer, les déferriser et les extruder pour les injecter ensuite dans les structures de nos piscines", expliquait en février Jean-Louis Desjoyaux. La PME devrait ainsi réduire de l’ordre de 30 % ses coûts de production de manière drastique. Sa mise en service devrait intervenir à la fin 2024.

Soitec étend son usine de Singapour

Le fabricant de matériaux semi-conducteurs innovants Soitec (2 100 salariés dans le monde ; 1,1 Md€ de CA en 2022-2023) poursuit sa politique d’investissement. Après avoir inauguré fin septembre sa nouvelle usine iséroise, à Bernin, dédiée à la production des substrats SmartSiC™ qui équiperont les nouvelles générations de véhicules électriques, le groupe grenoblois s’attachera en 2024 à poursuivre l’extension de son usine à Singapour. L’achèvement des travaux du site de Pasir Ris est attendu "autour de l’année fiscale 2025". Il permettra à Soitec d’ajouter 45 000 m² de salle blanche et de bureaux et de doubler sa capacité de production annuelle dans la cité-état, pour atteindre 2 millions de substrats SOI (Silicium sur Isolant). Ce second site de production dessert les clients asiatiques de Soitec, mais également le continent américain, et même européen.

Fondée en 1959, l’entreprise familiale Trescarte ambitionne de multiplier par trois sa production de lentilles — Photo : DR

Trescarte s’offre une nouvelle usine à 15 millions d’euros

Basée à Loudes en Haute-Loire, l’entreprise familiale Trescarte (25 salariés ; 13,2 M€ de CA en 2022) profite du boom des légumineuses. Spécialisé dans le conditionnement de légumes secs (lentilles, pois cassés, pois chiches, haricots secs, flocons d’avoine, quinoa…), l’industriel va se doter d’une nouvelle usine de 9 000 m², près de son site actuel historique, dans l’agglomération du Puy-en-Velay, sur un terrain de 7 hectares. Trescarte qui détient 13 % du marché national des légumes secs, avec une capacité de 10 000 tonnes portera ainsi son potentiel de stockage à 12 000 tonnes et va tripler son rendement de matière de triage passant de 4 tonnes à l’heure à près de 14 tonnes. L’investissement de 15 millions d’euros bénéficiera d’aides de l’État "dont le prêt Coq vert pour notre engagement dans la transition écologique et énergétique, ainsi que le prêt Nouvelle industrie pour son volet innovation et le plan de Relance au titre du soutien à la souveraineté alimentaire pour presque 2 millions d’euros", détaille Huguette Trescarte, dirigeante de l’entreprise familiale. La livraison du site est prévue en juin 2024.

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