XEFI va reprendre Visiativ Managed Services, la branche infrastructure IT et hébergement de Visiativ (1 100 salariés ; 258,7 M€ de CA en 2022). Comment s’est présentée cette opportunité ?
Laurent (Laurent Fiard, PDG de Visiativ, NDLR) et moi nous connaissons très bien. Quand il a repris cette activité infrastructure IT et cloud en 2016, s’était posée la question de savoir si on la reprenait à deux ou pas. Finalement, c’est seul qu’il a repris seul cette activité qui avait du sens pour lui, mais qui n’était pas dans son cœur de métier. Aujourd’hui, Laurent a décidé de s’en séparer. Nous avons saisi l’opportunité car, en l'occurrence, l’infrastructure est clairement dans le cœur de métier de XEFI.
Qu’attendez-vous de cette opération de croissance externe ?
Visiativ Managed Services va nous permettre de nous renforcer sur les infrastructures avec l’acquisition d’un data center qui va venir s’ajouter aux 5 data centers portés par notre filiale NEXEREN. Mais il ne s’agit là que de murs à haute valeur ajoutée. Grâce à cette acquisition, nous allons aussi renforcer notre entité cloud, qui pour l’heure est portée par XEFI mais que nous allons à terme filialiser car elle prend beaucoup d’importance. Cette future filiale, qui aujourd’hui est encore une simple marque, va être baptisée prochainement SKERA. Enfin, nous allons aussi fortifier avec cette branche IT et hébergement de Visiativ la partie infogérance de XEFI.
Le développement de NEXEREN fait-il partie des axes de développement majeur de XEFI ?
Oui, nous avons un projet de développement assez ambitieux qui comprend la construction de 20 data centers sous 3 à 5 ans. Nous le ferons en spirale en démarrant par Auvergne-Rhône-Alpes mais avec l’ambition d’avoir des lieux stratégiques pour couvrir, in fine, toute la France. Chaque data center coûte 4 millions d’euros au démarrage et ensuite on progresse par tranches. En parallèle, nous allons poursuivre le développement du cloud qui est un axe moteur pour nous. Aujourd’hui, cette partie cloud représente 30 millions d’euros soit 10 % de notre chiffre d’affaires global. L’objectif est d’atteindre rapidement les 20 % sur cette activité très stratégique pour nous. Nous avons terminé 2022 à 307 millions d’euros de chiffre d’affaires et nous devrions boucler l’exercice 2023 aux alentours de 360 millions d’euros.
Quid de votre réseau d’agences ? Quelles sont les perspectives ?
Nous avons à ce jour 162 agences dont une vingtaine en propre et le reste en franchises. Pour l’instant les 20 agences en propre font plus de chiffre d’affaires que les 142 autres réunies, mais cela devrait s’inverser dès l’année prochaine puisque nos franchises commencent à monter en puissance. L’objectif est clairement de poursuivre ce développement. On vise entre 400 et 450 agences à 5 ans.
En 2019, vous aviez annoncé votre volonté de développer votre réseau d’agences en Europe et pas seulement en France. Êtes-vous toujours sur la même ligne ?
Oui, c’est toujours notre souhait. Le Covid nous a freinés à l’international notamment en Belgique, qui a été pénalisée par une fermeture généralisée plus longue qu'en France. Nous avons repris depuis et nous avons aujourd’hui 11 agences en Suisse et 14 en Belgique. Notre ambition est d’aboutir à une quarantaine d’agences par pays pour avoir une véritable couverture. Et puis, nous avons aussi l’Espagne en ligne de mire puisque nous venons d’ouvrir une petite agence près de Madrid. L’ambition de XEFI, c’est d’atteindre les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires à fin 2025 avec 70 agences en Belgique, Suisse et Espagne.
Comment comptez-vous procéder pour accélérer le développement de votre réseau ?
Nous allons procéder par croissance externe mais surtout via le développement de notre réseau de franchises, notamment à l’international.
Quel montant comptez-vous consacrer aux croissances externes ?
C’est difficile à dire. Cette année, nous allons investir 18 millions d’euros dans les croissances externes. C’est beaucoup pour une société indépendante comme la nôtre mais, en moyenne, nous ne sommes jamais bien en dessous de 15 millions d’euros par an.
Où en êtes-vous de votre projet de Cité de l’IT, votre futur siège social ?
Notre projet de Cité de l’IT avance. Nous sommes en train de nous battre pour l’obtention des prêts de ce projet qui va mobiliser 60 millions d’euros. Nous voulons construire 17 500 m² en lieu et place des 5 000 m² dont nous disposons aujourd’hui. L’idée est de mieux valoriser l’écosystème XEFI avec un lieu qui regroupera une vingtaine d’entreprises du groupe ainsi que notre Academy et qui permettra aux TPE et PME d’avoir accès à un pôle informatique très large. Si tout se passe bien, nous devrions être dans nos nouveaux locaux en juin 2025.
