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Elixir Aircraft, Valbiotis, Elicit Plant : les start-up à suivre en Nouvelle-Aquitaine en 2024
Nouvelle-Aquitaine # Industrie # Start-up

Elixir Aircraft, Valbiotis, Elicit Plant : les start-up à suivre en Nouvelle-Aquitaine en 2024

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Des avions de Voltaero aux supérettes API, des capsules spatiales d’Exploration Company aux trains en passant par les biostimulants d’Elicit Plant, les start-up régionales se sont emparées des enjeux sociétaux et environnementaux de la transition écologique. Elles tentent d’avancer dans un marché de plus en plus tourné vers l’impact.

L’avion d’Elixir Aircraft est assemblé dans les locaux de la société sur l’aéroport de La Rochelle — Photo : Maxime Pawlak

Le rochelais Elixir Aircraft fait décoller ses avions bas carbone

C’est un coup de projecteur exceptionnel auquel a eu droit l’avionneur rochelais Elixir Aircraft (828 000 euros de CA en 2022, 110 collaborateurs), start-up industrielle fondée en 2015 avec pour ambition de remplacer la flotte aérienne vieillissante des aérodromes et écoles de pilotes. Lors du dernier salon du Bourget, Emmanuel Macron a annoncé une aide de 13 millions d’euros dans le cadre de France Relance 2030. La première brique d’un financement de 40 millions qui doit permettre à la société de créer une nouvelle usine pour fabriquer 300 avions "bas carbone" par an. Si la construction du bâtiment de 14 000 m2 doit s’achever en 2025 sur une ancienne piste près de l’aéroport de La Rochelle, les premiers coups de pioche devraient intervenir dès l’an prochain. Elixir vise 1 000 collaborateurs dans dix ans.

L’avion d’Elixir Aircraft est assemblé dans les locaux de la société sur l’aéroport de La Rochelle — Photo : Maxime Pawlak

En Gironde, Dioxycle veut décarboner l’industrie

En juillet, la start-up franco-américaine Dioxycle a bouclé une levée de fonds en série A de 15 millions d’euros. Fondée à Bordeaux fin 2020 par les chimistes Sarah Lamaison et David Wakerley, la société, qui a transféré son siège à Paris en décembre 2023, cherche à recycler la pollution des sites industriels pour transformer le dioxyde de carbone en produits chimiques à haute valeur ajutée ou en carburants durables (comme l’éthanol). Son procédé se base une technologie d’électrocatalyse basse température, qui va capturer le CO2 et le traiter dans des containers modulables. Imitant le procédé de la photosynthèse, l’entreprise souhaite créer une économie circulaire du carbone Regroupant déjà une vingtaine de personnes, elle continue de recruter et espère livrer un démonstrateur en 2026.

Le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset (au centre) en visite dans les locaux de Dioxycle, fondé par Sarah Lamaison et David Wakerley — Photo : Romain Béteille

Le charentais Api accélère le développement de ses supérettes rurales

La start-up charentaise Api distribution, qui installe depuis fin 2022 des supérettes autonomes en libre-service dans des petites communes de 750 habitants ou plus, a déjà commencé à accélérer sensiblement la cadence de ses ouvertures. Arrivée en Gironde fin août, elle profite de la force de frappe logistique du groupe Carrefour, avec lequel elle s’est adossée pour un contrat de 5 ans, pour lutter contre la désertification rurale. Si Api avait l’ambition d’ouvrir une quarantaine de supérettes d’ici à fin 2023, elle espère en créer 140 dans toute la France, en sortant ainsi pour la première fois de la Nouvelle-Aquitaine en 2024, et 600 d’ici cinq à six ans.

La première supérette autonome d’Api, à Claix, en Charente, a ouvert ses portes le 15 novembre 2022 — Photo : Api

Dans le Lot-et-Garonne, Valoregen lance son activité industrielle

Valoregen, start-up industrielle lot-et-garonnaise, poursuit sur sa lancée. En juillet dernier, elle a signé un partenariat avec Zeolyst International, joint-venture de l’américain Ecovyst (759 M€ de CA en 2022, 880 salariés) pour "améliorer l’efficacité de ses processus de recyclage". La société souhaite recycler le plastique souple en installant deux lignes (l’une mécanique, l’autre chimique) imbriquées sur un site de production de 8900 mètres carrés. En juillet 2022, elle avait signé un gros accord avec le géant américain de la chimie Dow qui compte utiliser le plastique recyclé mécaniquement pour produire des emballages. Valoregen ambitionne de produire 70 000 tonnes de plastique recyclé en 2025, contre 28 000 tonnes au démarrage.

La première usine de recyclage de plastique souple de Valoregen démarrera à Damazan (Lot-et-Garonne) en 2023 — Photo : Valoregen

La girondine The Exploration Company fait décoller sa capsule spatiale

Elle est l’un des fers de lance locaux du New Space : la société franco-allemande The Exploration Company (82 collaborateurs), créée en 2021 à Mérignac (Gironde) et Munich, s’emploie à accélérer la cadence après une levée de fonds de 40,5 millions d’euros bouclée en février. La société, cofondée par des anciens ingénieurs d’Airbus et ArianeGroup, espère commercialiser sa première capsule spatiale réutilisable d’ici à 2026 et finaliser le développement d’une seconde capsule prototype de 1,6 tonne, qu’elle devrait lancer en octobre 2024 depuis les États-Unis avec du fret à bord, un an après l’envoi de la première capsule (vide) via un lanceur indien. Baptisée Nyx, la capsule a la particularité d’être conçue avec des technologies open source, durable et réutilisable. Visant à transporter du fret dans l’espace et réapprovisionner des stations orbitales comme l’ISS, l’entreprise a signé en septembre un accord à trois chiffres avec l’américain Axiom Space, qui développe la première station spatiale commerciale.

capsule - nyx - spatial - the exploration company - merignac - gironde — Photo : The Exploration Company

Le Train, opérateur charentais, embarque son nouveau réseau transrégional

L’opérateur privé charentais Le Train, qui prévoit d’exploiter cinq lignes LGV sur 11 destinations dans le Grand Ouest, se prépare activement à faire rouler les dix rames qu’il a commandées début janvier au constructeur espagnol Talgo. En juillet dernier, il a bouclé une levée de fonds de 8 millions d’euros dont une partie (2,3 millions d’euros) auprès de 849 investisseurs publics via la plateforme de financement participatif girondine Tudigo. Lors de cette campagne, l’opérateur avait chiffré à 285 millions d’euros le besoin en financement du matériel roulant dont 30 % en equity. Le Train espère embarquer son premier passager "entre 2024 et 2025", vise 22 millions d’euros de chiffre d’affaires en première année pleine d’exploitation (2025) et 162 millions d’euros en 2030. Elle devait finaliser une série B de 36 millions d’euros à l’automne.

L’opérateur privé charentais Le Train a confié à l’Espagnol Talgo la construction d’une dizaine de rames neuves — Photo : Le Train/Talgo

Le rochelais Voltaero dans la course de l’avion électrique hybride

2024 devrait marquer plusieurs jalons importants pour la start-up industrielle rochelaise VoltAero (35 salariés). Le premier est la construction du bâtiment industriel dans lequel seront assemblés ses modèles Cassio, des avions à propulsion hybride électriques sur 2 412 m2, dont le chantier est prévu pour juin 2024. Après avoir trouvé des financements auprès de Kawasaki Motors, de la société d’aéronautique italienne TESI et, plus récemment, une subvention (5,6 M€) de France 2030, la société a présenté lors du salon du Bourget un moteur thermique fonctionnant à l’hydrogène liquide. L’actuel prototype du Cassio 330 (5 places) devrait effectuer son premier vol en fin d’année avant un second vol inaugural d’un deuxième avion identique au deuxième trimestre 2024. La livraison des premiers avions est espérée début 2025, plaçant VoltAero en bonne position parmi ses nombreux concurrents (Aura Aero, Beyond Aero, Elixir…) pour livrer à cette date celui qui pourrait être le premier avion électrique français.

Les avions de Voltaero mêlent l’électrique et le thermique — Photo : Voltaero

La start-up rochelaise Valbiotis lance la commercialisation de ses compléments alimentaires

Année charnière pour la biotech rochelaise Valbiotis (51 salariés, 785 000 euros de CA en 2022). Neuf ans après sa création, elle s’apprête à passer de la R & D à la commercialisation et au chiffre d’affaires réel. Elle vient de boucler l’étude clinique sur Totum 63, son complément alimentaire réduisant la glycémie chez les patients pré-diabétiques. Ses résultats valident une commercialisation à grande échelle dans plus de 60 pays courant 2024 par Nestlé Health Science avec qui Valbiotis a signé un contrat de distribution exclusif en 2020. L’entreprise devrait aussi lancer la commercialisation de Totum 70, un autre complément alimentaire contre l’hypercholestérolomie, dans le courant du premier semestre 2024. Engagée dans une recherche de nouveaux accords de distribution, elle devrait passer de 51 à 80 collaborateurs l’an prochain.

valbiotis - biotech - la rochelle — Photo : Sylvie Curty

9. Geev monétise le don d’objets (33)

La rentabilité (avec 3 M€ de CA en prévisionnel), c’est ce que devrait atteindre la société bordelaise Geev (17 collaborateurs), créatrice d’une plateforme de dons entre particuliers. L’été dernier, elle a levé 1,6 million d’euros en financement participatif. Se basant sur un modèle économique hybride mélangeant la publicité, un abonnement dédié aux particuliers et une offre (Geev Pro) dédiée aux entreprises, qui propose de la reprise de produits d’occasion et de la vente à bas prix des invendus, Geev espère renforcer son segment BtoB pour qu’il représente les deux tiers de ses revenus en 2027. Le marché des invendus alimentaires pèse 4 milliards d’euros par an en France, dont la moitié fait l’objet d’un don.

Hakim Baka et Florian Blanc, fondateurs de Geev — Photo : Geev

Les ambitions mondiales du charentais Elicit Plant

La start-up charentaise Elicit Plant fait partie d’un cercle très restreint : celui des 100 entreprises françaises les plus stratégiques et innovantes pour la France à échéance 2030. Son activité est en effet stratégique : elle développe des produits à base de phytostérols, des molécules d’origine végétale destinés à combattre le stress hydrique des plantes, et leur permettre de pousser et de résister à la sécheresse. Après la commercialisation d’un premier produit destiné aux cultures du maïs, Elicit Plant a lancé fin 2023 EliSun-a, un produit pour augmenter le rendement de la production de tournesols.

Les biostimulants d’Elicit Plant agissent sur la croissance des plantes et leur résistance à la sécheresse. Le dernier né a spécialement été développé pour les tournesols — Photo : Elicit Plant

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