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Douar Den ouvre son capital pour se développer à l’export
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Douar Den ouvre son capital pour se développer à l’export

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La société coopérative Douar Den, qui fait de la transformation, du conditionnement et de la commercialisation de variétés de pommes de terre bio, a augmenté son capital de près d’1,5 million d’euros, faisant entrer des salariés, paysans producteurs et des négociants. La PME va se servir de cet apport pour aller à la conquête de l’export pour les plants qu’elle produit.

Alain André (à gauche, responsable du service culture de Douar Den) et Stéphane Carré (responsable de la station Plants de Pontivy), figurent parmi les forces vives de la société coopérative — Photo : DR

La société coopérative d’intérêt collectif Douar Den (16 M€ de CA en 2022, 45 ETP), se charge de la production jusqu’à la mise en marché de variétés de pommes de terre bio, a procédé en janvier à une augmentation de son capital social, qui est passé de 10 000 euros à 1,5 million d’euros. Y sont entrés 43 paysans producteurs et six salariés. Les deux négociants (le costarmoricain ProNatura et le finistérien Poder) membres fondateurs de Douar Den, qu’ils ont créée en 2007, ont, eux, augmenté leur participation. Également à l’origine de la création de la société, Fabris Trehorel, son président, en est aussi actionnaire à hauteur de 36 %. "Le montant du capital social de chacun n’a pas d’impact direct sur la gouvernance. Chaque actionnaire n’a qu’une seule voix", précise le dirigeant. "Pour équilibrer le rapport entre les différents associés, on peut mettre en place des collèges et leur affecter un certain pouvoir de décision en assemblée générale."

Chute des ventes de produits bio

Cet apport financier arrive à un moment inédit de l’histoire de Douar Den. "Nous sommes passés de 600 tonnes produites en 2007 à 24 000 tonnes en 2021. Nous étions sur une croissance régulière chaque année", raconte Fabris Trehorel. "En 2022, nous sommes redescendus à 20 000 tonnes." Cette baisse, liée à la chute des ventes de produits bio, apparaît pourtant "comme une opportunité" pour le Costarmoricain. "C’est un moment de respiration pour nous, après quinze ans passés à prendre des commandes. Nous en profitons pour structurer la société, faire monter des gens en compétence et préparer la seconde vague de croissance qui va arriver."

Trois nouvelles variétés créées

Ce programme de montée en croissance passe notamment par la création de nouvelles variétés de pommes de terre. "Avec ces nouvelles variétés, nous voulons répondre à tous les créneaux d’usage de la pomme de terre bio : vapeur, chips, raclette, adaptée à la surgélation… "

La reprise de la croissance de Douar Den passera également par le développement de l’activité négoce de plants de pomme de terre bios que la société coopérative réalise notamment sous sa marque Bio-plants. "Nous sommes leaders sur ce marché en France", se félicite Fabris Trehorel. "Nous commençons à exporter aux Pays Bas, en Belgique, au Portugal et en Espagne et nous avons des contacts en Algérie et au Qatar. Nous allons développer l’export en nous adossant à des exportateurs ou en y allant nous-mêmes." Les plants de pommes de terre mais également d’autres légumes, qui représentent 20 % du total, sont réalisés dans des unités situées à Saint-Nicolas-du-Pélem, où se trouve le siège de la société coopérative, et Pontivy (Morbihan). "Cette production de plants et semences permet aux paysans de reprendre possession de ce patrimoine génétique dont ils avaient été dépossédés." Cette activité, qui a pesé 6,5 millions des 16 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, comprend également la vente de plants d’autres producteurs comme Germicopa et Europlant.

Marges en berne

En attendant le retour des beaux jours, Douar Den est aussi confronté à la hausse du coût de l’énergie, des carburants et des emballages. "C’est une vraie inquiétude. En parallèle, nos prix de vente ont peu progressé. Les marges se sont tendues", précise le chef d’entreprise, qui relativise cependant la baisse des ventes en bio. "En termes de volume, nous sommes au même niveau que 2019, avant la flambée en trompe-l’œil de la consommation de produits bio pendant les confinements. "La dégradation des ventes semble se stabiliser aujourd’hui", ajoute le Costarmoricain. Pour la relancer, Douar Den mise également sur la communication, pour expliquer les bienfaits de "la bio" (expression qui inclut toute la chaîne) et de son modèle coopératif, favorable aux producteurs.

Douar Den, dont les 100 paysans producteurs sont à 85 % bretons (les autres se trouvent en Normandie, Vendée et Champagne), s’occupe de la réception, de la préparation du stockage et du conditionnement des légumes, tandis que leur commercialisation est confiée à des metteurs en marché (ProNatura, Poder et d’autres). La majorité de la production est distribuée via des enseignes comme Biocoop et Super U, tandis qu’une partie des pommes de terre (4 500 tonnes en 2022) est vendue à des transformateurs industriels, comme le fabricant de chips morbihannais Altho.

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