Quelques jours après avoir finalisé la cession d’Afibel, le groupe nordiste Damartex, installé à Roubaix (Nord), a présenté des résultats semestriels marqués par une lourde perte. Le PDG du groupe, Patrick Seghin, s’est refusé à donner une tendance de rentabilité pour le deuxième semestre. Il a toutefois martelé à plusieurs reprises sa "confiance" en l’avenir du groupe, qui déploie depuis quelques mois un nouveau plan stratégique, baptisé DARE.ACT.IMACT.2026, afin de redresser la barre et "construire le groupe Damartex de demain, sans Afibel".
Un résultat net dans le rouge
Comme annoncé fin 2023, Damartex a finalisé début mars la cession de son enseigne de prêt-à-porter senior Afibel (250 salariés, 63 M€ de CA 2022) à CTFI. Le groupe n’était plus en mesure d’accompagner cette marque dans son retournement, devant lui-même renouer avec la rentabilité. Damartex conclut ce premier semestre avec un chiffre d’affaires de 292,9 millions d’euros, en retrait de - 11,6 % (à taux de change réels et constants), par rapport au premier semestre de l’exercice précédent. "L’inflation diminue dans les chiffres mais reste élevée dans la perception de nos clientes", constate le dirigeant, qui lie ce résultat à une consommation en berne.
Les trois pôles d’activité du groupe sont ainsi en recul sur la période, avec un chiffre d’affaires de 226,7 millions d’euros (- 9,9 %) pour le pôle textile (Damart, Xandres), de 49,4 millions d’euros (- 14,8 %) pour le pôle Maison (3 Pagen, Vitrine Magique, Coopers of Stortford) et enfin, de 16,8 millions d’euros (- 22,4 %), pour le pôle Santé (Almadia, Santéol et MSanté). L’EBITDA opérationnel du groupe s’affiche à 4,9 millions d’euros contre 11,6 millions d’euros l’an dernier. Enfin, Damartex clôture ce semestre avec un résultat net des activités poursuivies de -12,7 millions d'euros, contre 1,4 million d’euros pour le premier semestre 2022-2023.
Un seul mot d’ordre : des économies
"L’entreprise est en mode action", insiste Patrick Seghin. Selon le PDG, ce premier semestre a été dédié à "200 % à la mise en œuvre du nouveau plan stratégique". Cela se traduit par un maintien des investissements, accompagné d’une "discipline quotidienne sur la gestion de la trésorerie" et d’un "plan de restructuration des frais fixes". Ce plan, qui s’est entre autres concrétisé par le départ de 80 cadres et 15 directeurs, génère une base annuelle d’économies de 6 millions d’euros. Le groupe revendique aussi des économies sur les coûts marketing de 12 millions d’euros, en optimisant par exemple la création de contenus grâce à l’intelligence artificielle. Enfin, le dirigeant se félicite de la nouvelle gestion des stocks, avec une baisse de 20,4 millions d’euros sur le semestre, qui a permis une amélioration du besoin en fonds de roulement.
