Les portions ont beau être adaptées aux estomacs des tout-petits, quand on les multiplie par 5 000 par jour, ça finit par faire du volume. Et par prendre de la place. Spécialisée depuis 2009 dans la confection et la livraison de repas bio pour les crèches, Croc La Vie se sentait depuis 2021, à l’étroit dans sa cuisine centrale de Templemars, inaugurée en 2017. Forcée de refuser des clients, la PME d’une cinquantaine de salariés a donc décidé d’investir pour doubler ses installations en s’implantant près de Saint-Omer, à Saint-Martin-lez-Tatinghem, dans une toute nouvelle cuisine centrale. Un investissement de 4 millions d’euros, très conséquent pour l’entreprise, qui va réaliser 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. "Nous avons décidé d’ouvrir le capital pour financer cette opération. Nous avons fait rentrer trois fonds en juillet dernier, Finorpa, Esfin Gestion, qui dépend du Crédit Coopératif, et Quadia, un fonds à impact qui se spécialise dans l’agroalimentaire. Nous avons ainsi levé 1 million d’euros, et le reste a été financé en bancaire, par effet levier", retrace Guillaume Jourdain qui est depuis 2021 le directeur général de l’entreprise, fondée et désormais présidée par Anthony Béharelle.
8 000 repas par jour
Opérationnel pour la fin 2024, ce nouvel équipement, sur 800 m², va permettre à Croc la Vie de pousser les feux pour passer, de 5 000 repas par jour, à 7 à 8000, avec toujours les mêmes exigences de qualité. Et d’augmenter dans les mêmes proportions son nombre de clients, pour passer de 300 à 450 crèches livrées quotidiennement. Connaissant une croissance régulière d’environ 10 % par an, Croc La Vie s’attend à une forte accélération avec cette nouvelle cuisine. D’autant plus qu’avec ces deux points d’ancrage dans la région, la PME va pouvoir redéfinir sa stratégie commerciale.
"Nous avons déjà un certain nombre de clients vers le littoral. Ils seront bientôt, desservis par notre site de Saint-Omer, avec un gain évident sur la logistique et les coûts de transport. Nous allons, bien sûr, nous renforcer commercialement sur la zone autour de Saint-Omer, mais par effet de vases communicants, nous allons libérer de la disponibilité sur notre site de Templemars. L’un des enjeux dans la période qui s’ouvre est aussi, de réussir à recruter des nouveaux clients dans des zones où nous sommes encore peu présents, vers Maubeuge ou Cambrai", détaille Guillaume Jourdain.
Une vingtaine de recrutements
Croc La Vie est en cours de recrutement pour son nouveau site, qui devrait employer entre 15 et 20 salariés. Les nouvelles recrues seront encadrées par des personnels venus de Templemars, dont certains ont accepté de quitter la métropole lilloise pour ce nouveau projet, qui présente quelques nouveautés. Comme un grand tunnel de lavage, représentant un investissement de 100 000 euros, qui devrait permettre à Croc La Vie de s’affranchir des barquettes en plastique - recyclé - dans lesquelles elle livre ses repas. "Nous allons enfin pouvoir passer aux bacs inox lavables avec cet équipement, que nous n’avions pas la place d’implanter à Templemars", se félicite Guillaume Jourdain. "C’est un conditionnement plus durable, et plus conforme à nos valeurs et celles de nos clients. Cela va induire en revanche, davantage de navettes entre nos deux sites pour le transport des bacs. Mais nous avons à Templemars, une ligne de petits pots frais qui ne sera pas dupliquée à Saint-Omer, et qui nous permet d’espacer les livraisons pour nos clients les plus éloignés. Il y aura donc de toute façon, une logistique à mettre en place entre les deux sites."
