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Comment le chocolatier Valrhona veut "verdir" sa fabrication
Drôme # Agroalimentaire

Comment le chocolatier Valrhona veut "verdir" sa fabrication

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Spécialisé dans la fabrication de chocolats pour les professionnels, le drômois Valrhona vient d'obtenir la certification B Corporation®. Un label qui marque le début d'une nouvelle ambition pour la filiale du groupe francilien Savencia : rendre plus responsable l'ensemble de sa chaîne de fabrication de chocolats.

Valrhona ambitionne d'accompagner ces 18 208 producteurs de fèves de cacao vers des pratiques agroforestières d'ici à 2025 — Photo : Valrhona

« La crise actuelle nous oblige à repenser les modèles économiques, les modes de vie et le monde de demain. Nos organisations ne devront plus chercher uniquement à être les meilleures au monde, mais aussi les meilleures pour le monde ». Ce constat, Clémentine Alzial, directrice générale de Valrhona (1 000 salariés, filiale du groupe francilien Savencia) n’a pas attendu la pandémie de Covid-19 pour le dresser.

C’est d’ailleurs ce qui a conduit le fabricant de chocolat pour les professionnels basé à Tain-l’Hermitage, dans la Drôme, à se lancer il y a trois ans dans la démarche de certification B Corporation®, qui vient récompenser les entreprises les plus engagées au monde en matière de transparence et responsabilité sociétale et environnementale. Un modèle de développement économique plus durable adopté depuis plusieurs années par des grandes marques internationales comme Patagonia, Innocent, The Body Shop, Veja ou encore Nature & Découvertes.

Traçabilité, bien-être au travail et réduction de l’empreinte carbone

Pour parvenir à intégrer récemment cette communauté, Valrhona a dû modifier ses statuts en y insérant la prise en compte de l’impact de ses décisions sur la planète et sur ses parties prenantes : collaborateurs, clients, fournisseurs, etc. Le chocolatier drômois s’est aussi appuyé sur des actions mises en place depuis de nombreuses années, comme la traçabilité à 100 % de ses cacaos avec ses 18 208 producteurs, la mise en œuvre d’une démarche pour leur assurer un juste revenu et des projets de soutien aux communautés (construction d’écoles, accès à l’eau potable).

Depuis 2013, Valrhona a réduit de 57 % l’empreinte carbone de sa chocolaterie de Tain-l’Hermitage. L’entreprise a également beaucoup travaillé sur la parité et le bien-être au travail. « Chez Valrhona, 55 % des collaborateurs sont des femmes et l’entreprise est Great Place to Work depuis 2012 », précise Clémentine Alzial. Autant de points qui ont pesé dans l’attribution finale du précieux label.

Mais Valrhona n’entend pas s’arrêter là. Pour conserver sa certification, l’entreprise drômoise doit poursuivre ses actions dans la durée et, surtout, progresser d’ici la prochaine évaluation qui aura lieu dans trois ans.

Neutre en carbone d’ici 2025

« L’enjeu est de se préparer aux conséquences du changement climatique en devenant neutre en carbone sur toute la chaîne de valeur d’ici 2025, mais également en repensant nos flux. Acheter du cacao aux quatre coins de la planète pour le transformer en France et le renvoyer partout dans le monde pose un véritable défi. Demain, il faudra continuer à réduire l’impact de la marchandise aval tout en repensant les lieux de production », estime la directrice générale.

Pour ce faire, Valrhona va devoir livrer ses chocolats en minimisant, voire éliminant, les emballages. Un défi majeur pour cette entreprise qui a déjà réduit de 30 % le poids de ses emballages de couverture de chocolat mais qui n’a « pas encore trouvé de matière recyclable qui garantisse un excellent niveau de conservation et donc de qualité du chocolat ».

Parallèlement à la question des emballages, Valrhona s’est fixé pour objectif d’accompagner l’ensemble de ses producteurs de cacao vers des pratiques agroforestières (culture respectueuse des sols qui mélange différentes essences d’arbres) d’ici 2025. Dans les prochains mois, le chocolatier devrait également accompagner ses clients professionnels vers l’adoption de pratiques plus responsables. « L’idée est de leur proposer des outils et formations pour leur permettre de lancer leur propre démarche engagée », conclut Clémentine Alzial.

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