Qu’est-ce qui fait la singularité du Club des Entrepreneurs du Pays de Grasse ?
Ce qui nous réunit, c’est la volonté d’agir durablement pour le territoire. On ne vient pas pour faire des affaires ou distribuer des cartes de visite mais pour travailler ensemble sur des sujets d’intérêt commun.
Qu’en est-il de votre nouvelle stratégie 2023-2033 ?
Cela fait 25 ans que nous portons les sujets de la RSE territoriale. Il y a une prise de conscience du dérèglement climatique et du fait qu’il faille intégrer dans nos modèles économiques des aspects environnementaux et sociaux. Mais nous sommes dans quelque chose de plus complexe que le simple dérèglement climatique, il y a de nombreuses limites planétaires qui doivent être prises en compte dans leur ensemble. Nous avons besoin de nouveaux indicateurs sur lesquels baser les performances de développement de l’entreprise, plus seulement financiers mais aussi humains et environnementaux. Depuis 25 ans, nous agissons pour transformer le territoire, maintenant on doit transformer les entreprises qui composent ce territoire. Et cela passe par une post-croissance choisie et réussie.
"Nous sommes dans quelque chose de plus complexe que le simple dérèglement climatique."
Qu’est-ce que la post-croissance ?
Elle repose sur trois piliers : intégrer l’humain et l’environnement dans les modèles économiques, changer nos modes de gouvernance en intégrant d’autres parties prenantes, et créer des indicateurs pour pouvoir suivre l’évolution. Comme nous le faisons toujours, nous allons constituer un groupe de travail qui va porter le projet et lancer un appel à bénévoles. On se donne un an pour avoir une feuille de route et dix ans pour arriver à des résultats concrets, mesurables et mesurés, pour faire du Pays de Grasse un territoire référence de la transformation économique, écologique et sociale.
Qu’est ce qui fait la fierté du Club depuis 25 ans ?
Nous créons des projets, que l’on finance. Soit ils poursuivent leur vie de leur côté, comme Imma Terra, soit ils restent en interne comme Grasse Expertise, la marque que nous avons développée il y a six ans autour de la culture de la plante à parfums. La plus grande réussite est de mener des projets collectifs sur des sujets qui dépassent nos petits intérêts personnels. C’est un peu "bateau" de dire ça, mais c’est vrai et c’est un challenge à chaque fois. Nous participons, par exemple, avec la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse au projet Grasse Campus, parce que c’est bon pour les entreprises d’avoir une ville universitaire et de la formation. Nous avons travaillé sur la zone de Martelly (projet d’aménagement du centre-ville de Grasse, NDLR)…
Via notre fonds de dotation, des entrepreneurs financent de la recherche sur l’économie régénérative avec le projet Régén'ère Azur. 50 000 euros ont pour l’heure été récoltés, en plus des subventions de l’Ademe, du département des Alpes-Maritimes et de la communauté d’Agglomération.
Nous lançons aussi un projet commun avec l’UPE 06 autour du photovoltaïque pour la création d’une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif, NDLR).
On ne peut pas juste se féliciter de ce que l’on a fait, ce n’est pas le sujet. Mais nous essayons de garder notre avance.
