Finistère
Per-Yann Fournier (CPME 29) : “Les dirigeants ne veulent pas être des assistés”
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Per-Yan Fournier président de la CPME 29. Per-Yann Fournier (CPME 29) : “Les dirigeants ne veulent pas être des assistés”

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En janvier, l’entrepreneur Per-Yann Fournier, à l’origine de la création du Comptoir Irlandais ou encore du magasin Roi de Bretagne, a succédé à Hervé Kermorgant à la présidence du syndicat patronal CPME 29.

Per-Yan Fournier, ancien patron de Roi de Bretagne notamment, est devenu président de la CPME 29 en janvier 2023 — Photo : Isabelle Jaffré

Vous êtes le nouveau président de la CPME 29, quel est le rôle de votre organisation ?

Je suis adhérent de la CPME 29 depuis 1997. Le 18 janvier 2023, j’ai pris la suite d’Hervé Kermorgant, qui était président depuis 2017 et qui est devenu président de la CPME Bretagne. Il ne souhaitait pas cumuler les deux mandats.

Notre rôle est de relayer de l’information auprès des entreprises adhérentes mais aussi de façon plus large, auprès de toutes les PME qui souhaitent avoir de l’information, qu’elle soit fiscale, juridique ou sur les dispositifs d’aides par exemple. Notre seconde mission est la représentation au sein de tous les organismes paritaires. Aujourd’hui, l’une des préoccupations majeures est le coût de l’énergie. Nous travaillons pour faire entendre les voix des entrepreneurs.

Est-ce pour aller chercher des aides, notamment ?

L’État et les collectivités mettent des choses en place depuis la crise Covid. Nous sommes là pour aider les entreprises à identifier ces aides. Mais les chefs d’entreprise n’aiment pas se sentir assistés. Les entreprises sont des structures de production de richesse. Malgré les difficultés, leurs dirigeants ne souhaitent pas devenir des assistés mais bien avoir les moyens de produire dans de bonnes conditions.

Avez-vous l’ambition d’aller chercher de nouveaux adhérents ?

Nous avons toujours eu cette ambition et nous allons continuer à l’avoir. Avec les difficultés que rencontrent les entreprises actuellement et la solitude des dirigeants, les adhésions se font assez naturellement. Nous étions 60 en Finistère en 2017, contre 140 aujourd’hui.

Nous allons poursuivre nos animations qui visent à expliquer les nouvelles réglementations ou à découvrir les nouveaux enjeux comme la cybersécurité ou encore le télétravail ou les maladies professionnelles, par exemple. À nous de démontrer à nos adhérents qu’ils ont intérêt à passer un peu de temps sur ces réunions et formations pour gagner du temps ensuite. Ce n’est pas forcément facile pour les dirigeants de prendre ce temps-là : nos adhérents sont beaucoup de petites structures, TPE et PME.

Êtes-vous aussi sensible aux enjeux environnementaux ?

C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. J’ai fait partie de la création de Greenpeace en France dans les années 70. Aujourd’hui, un chef d’entreprise qui n’intègre pas l’environnement dans son développement est vraiment irresponsable. L’entreprise produit des richesses pour les gens et donc pour ceux qui s’y trouvent mais aussi pour ceux qui sont à l’extérieur de l’entreprise. On ne peut pas et on ne pourra pas produire tout ce qu’on voudra comme richesse si on détruit l’environnement au fur et à mesure qu’on les crée.

Prévoyez-vous des réunions sur ce thème ?

Pourquoi pas. Mais l’environnement n’est même plus un sujet en soi. Il est transversal. À chaque fois qu’on prend un objet dans la main, il faut se demander d’où il vient, où il va, quelle est ma responsabilité dans l’achat ou dans l’utilisation de cet objet, ce que j’en fais ? À partir du moment où je l’ai en main, j’en deviens responsable, c’est ce qu’on doit se dire, que l’on soit le consommateur ou l’industriel.

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