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Cearitis veut lutter contre les ravageurs de l'olive
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Cearitis veut lutter contre les ravageurs de l'olive

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Hébergée au sein du technopôle Arbois-Méditerranée à Aix-en-Provence, la jeune société Cearitis, qui s’est vue attribuer un CES Innovation Award, propose aux oléiculteurs une solution innovante pour se débarrasser de la mouche de l’olive responsable d’importantes pertes dans les récoltes. La start-up envisage une autorisation de mise sur le marché pour 2023.

Marion Canale et Solena Canale Parola, les dirigeantes de Cearitis — Photo : TroperParis - Adrien Arhire

Les créatrices

La société Cearitis, basée à Paris et Aix-en-Provence, a été créée en mars 2020 par deux cousines, Marion Canale et Solena Canale Parola, toutes deux petites-filles d’oléiculteur. La première, ingénieure dans les biotechs, a ainsi axé ses travaux de fin d’études sur la recherche d’une solution afin de lutter contre la mouche de l’olive, la bactrocera oleae. "Elle a déterminé des molécules qui pouvaient, d’une part, attirer et, d’autre part, repousser l’insecte nuisible. À la fin de ses études, elle a souhaité créer une entreprise afin de développer et commercialiser une solution pour les agriculteurs et je l’ai rejointe", confie Solena Canale Parola, forte d’une expérience complémentaire de deux années dans la communication et le marketing au sein de grands groupes.

Le concept

Désormais breveté, le concept de Cearitis est un dispositif innovant de biocontrôle qui se compose de deux éléments. Tout d’abord un système répulsif, installé dans les parcelles, qui diffuse une solution qui dévie les femelles pondeuses des parcelles d’oliviers. Ensuite, l’entreprise a mis au point un piège, qui, une fois installé dans les parcelles attire, de son côté, les ravageurs déviés, grâce à la diffusion d’une solution composée de kairomones. Une technologie techniquement validée par l’université de Vérone et un grand groupe acteur de la distribution phytosanitaire. "Nous avons donc une double innovation. Il y a les molécules utilisées et ensuite le procédé technique lié au piège que nous avons conçu pour être entièrement autonome, alimenté par des panneaux solaires. L’efficacité du procédé que nous avons testé aux Baux-de-Provence, avec l’aide d’Agrolis Consulting, basée à L’Isle-sur-la-Sorgue, a été confirmée à 92 %. À l’issue de ces tests, menés en 2021, nous allons maintenant travailler à l’homologation BPE (Bonne pratique environnementale) de notre produit en vue d’obtenir une autorisation de mise sur le marché pour 2023, poursuit la dirigeante. Les alternatives actuelles sont, soit chimiques, soit biologiques, comme l’argile blanche qui est pulvérisée sur les arbres. Outre que ces solutions sont plus coûteuses en main-d’œuvre car il faut ainsi traiter chaque arbre, elles ont également, comme l’argile blanche, un impact négatif sur la qualité des fruits", poursuit Solena Canale Parola.

Les perspectives

Forte d’un CES (Consumer Electronics Show) Innovation Award 2022, la jeune entreprise, hébergée au technopôle de l’environnement Arbois Méditerranée, qui était présente à Las Vegas en début d’année, vise une distribution européenne. "Nous voulons nous positionner sur la France, mais également sur l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce qui sont d’importants producteurs d’olives. Nous avons en outre des discussions au Maghreb où les agriculteurs sont également touchés par des ravageurs, pas seulement les oléiculteurs". Cearitis, qui envisage une levée de fonds de 400 000 euros d’ici au premier trimestre 2022, planche actuellement sur d’autres solutions identiques afin de lutter contre d’autres ravageurs.

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