Implanté à Marnaz (Haute-Savoie), l’équipementier automobile Bontaz (3 000 salariés, 290 M€ de CA 2023) a pris, courant décembre 2023, 45 % du capital de Jhog (12 salariés, 1 M€ de CA), spécialiste du vélo-cargo professionnel pour la logistique du dernier kilomètre. "Se rapprocher d’un groupe comme Bontaz nous permet de conforter nos positions tout en rassurant nos clients et nos partenaires sur notre pérennité dans une filière encore fragile, expliquent Damien Garreau et Olivier Geraci, les cofondateurs de Jhog. Pour notre part, nous allons les acculturer à notre marché, un secteur porteur pour l’avenir."
Même culture tech orientée client
De son côté, Bontaz se réjouit lui aussi du rapprochement né d’une forte affinité en termes de culture d’entreprise. "Comme nous, Jhog est avant tout orienté vers l’usage et le besoin client, avec des cahiers des charges très personnalisés. Ils ont une vision juste d’un marché à fort potentiel", estime Anthony Taupeau, directeur de la stratégie de Bontaz. Implantée à la Motte-Servolex (Savoie), la jeune pousse a misé sur des équipements robustes dotés de moteurs puissants et inventé un système de béquille facilitant les arrêts fréquents des petits convois en centre-ville. L’équipementier haut savoyard va accompagner le spécialiste du vélo-cargo dans sa structuration et sa stratégie. "Nous allons leur apporter une prise de recul sur leur développement business et leur positionnement futur, les aider à trouver des fournisseurs et à augmenter leurs volumes de production", ajoute-t-il. Un appui qui tombe à point nommé sur un marché difficile où les nouveaux entrants, même prometteurs, doivent se crédibiliser.
70 millions d’euros pour s’imposer sur le marché du vélo
Grâce à Jhog, Bontaz met un pied dans l’écosystème de la "cyclologistique", axe privilégié de son inévitable diversification rendue nécessaire par la fin annoncée de la voiture thermique en 2030. "Nous voulons entrer sur le marché de la mobilité par le cycle et être connus pour notre savoir-faire sur ce segment", reprend Anthony Taupeau. D’ici 2030, le groupe industriel devrait investir environ 70 millions d’euros pour s’imposer sur le marché du vélo électrique.
Simplifier l’usage du vélo électrique
Son entité Light Mobility (40 salariés) s’apprête à démarrer la production de deux gammes de freins à disques hydrauliques écoconçus, Bontaz alpha et Bontaz delta. "Nous bénéficions pour cela de notre expérience dans l’automobile. Nos systèmes en matériaux composites recyclés sont démontables et réparables", déclare Grégory Gesret, responsable marketing. Après une phase de démarrage en France, Bontaz devrait fabriquer ses systèmes au Portugal ou en Tunisie. "Nous développons un autre projet à échéance 2026 sur le vélo électrique qui vise à en simplifier l’usage et améliorer la fiabilité en mettant au point un système moteur innovant. Aujourd’hui, on casse les vélos en changeant les vitesses. Nous allons nous inspirer de la boîte automatique des voitures", dévoile-t-il.
Et d’autres innovations devraient voir le jour, pour répondre aux besoins des usagers des véhicules à assistance électrique, qui réclament de la simplicité d’usage. "On doit se rapprocher de l’expérience d’utilisation d’un vélo musculaire, en y ajoutant aussi de l’assistance technique pour les pannes et de la protection antivol", estime Grégory Gesret. Light Mobility travaille notamment sur un système d’antivol intégré au deux-roues, assorti d’une application pour “surveiller” son vélo à distance.
