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La Tricyclerie donne une nouvelle vie aux épluchures des restaurants
Nantes # Services # Création d'entreprise

La Tricyclerie donne une nouvelle vie aux épluchures des restaurants

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Deux Nantaises collectent les déchets organiques des restaurateurs et des entreprises à vélo. Leur association, créée en 2015, est en passe de devenir une entreprise. Et même une "freechise", un système de franchise à des tarifs attractifs pour développer le modèle sur tout le territoire.

La Tricyclerie collecte les déchets des restaurateurs et des entreprises à vélo. Ses fondatrices espèrent développer le concept partout en France. — Photo : Charlotte Goislot

Les créatrices

Coline Billon et Valentine Vilboux ont créé la Tricyclerie en 2015. — Photo : Jéromine Doux

Après un master dans l’environnement et deux ans à travailler sur les enjeux environnementaux au Pérou, la Nantaise Coline Billon est rentrée chez elle avec la furieuse envie de mettre en place des solutions sur son territoire. Fin 2015, elle réfléchissait à une façon de collecter les déchets organiques des restaurateurs pour en faire du compost. C’est là que Valentine Vilboux, en recherche d’emploi et séduite par l’idée, s’est greffée au projet. Les deux amies ont alors créé une association, la Tricyclerie, et enfourché leurs bicyclettes pour commencer les collectes.

Le concept

L’idée des deux associées est de proposer aux restaurateurs, épiceries, boulangeries et entreprises de récupérer leurs déchets organiques à vélo. En 2015, la Tricyclerie travaillait avec huit restaurants sur l’île de Nantes. Désormais, elle recense une quarantaine de clients et collecte trois tonnes de biodéchets par mois.

Une fois compostées, ces ordures se transforment en un peu plus de 800 kg d’engrais naturels, redistribués à des maraîchers ou des jardins collectifs. « L’idée est que les maraîchers avec qui nous travaillons fournissent ensuite nos restaurateurs. Nous voulons boucler la boucle des épluchures », détaille Valentine Vilboux. Les entreprises payent un abonnement à la Tricyclerie en fonction de leur taille et de la fréquence des collectes.

En parallèle, les deux fondatrices proposent aux entreprises des ateliers de sensibilisation au compostage et se lancent dans la vente de compost pour les particuliers. Leurs engrais naturels sont désormais commercialisés dans des épiceries bio et chez des fleuristes. Et le concept séduit. Il y a un an, l’association a fait partie des finalistes du concours « Les jeunes champions de la Terre » de l’ONU. Elle est également soutenue par Eco Innovation Factory, la fabrique d’entreprises « vertes » d’Atlanpole, l’Avise, une agence d’ingénierie pour développer l’économie sociale et solidaire, et Make Sense, qui soutient l’entrepreneuriat social.

Les perspectives

L’association est en passe de devenir une entreprise. « Notre objectif est de devenir une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) avec trois salariés, d’ici à fin 2019 », précise Valentine Vilboux. En 2018, la Tricyclerie a réalisé 40 000 € de CA. « Nous espérons être rentables d’ici un an », poursuit la cofondatrice.

Pour y parvenir, la Tricyclerie se lance également dans le « freechise », un système de franchise à des tarifs attractifs. « L’idée est aussi de dupliquer le modèle rapidement. » Une Tricyclerie existe déjà à La Réunion et d’autres devraient bientôt voir le jour.

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