Ce sera une obligation pour tous à partir du 1er janvier 2024 : entreprises comme collectivités devront trier à la source leurs biodéchets, à savoir tous les résidus non dangereux, d’aliments ou de végétaux. Depuis début 2023 déjà, les détenteurs ou producteurs de plus de cinq tonnes par an de ces biodéchets étaient concernés. Et encore avant, dès 2012, conséquence du Grenelle de l’Environnement, "les gros producteurs" de biodéchets, restauration collective et commerce alimentaire essentiellement, avaient déjà obligation de les trier. Pourtant, plus de dix ans plus tard, les acteurs du tri sont rarissimes sur la Côte d’Azur. Apeyron Environnement veut devenir la référence du secteur.
Objectif : 50 tonnes par mois
Ancien contrôleur de gestion chez l’équipementier automobile Valeo, Wanis Bouafia a lancé son activité en début d’année. "Pour l’heure, nous collectons 8 tonnes par mois, notre objectif est d’atteindre les 50 tonnes mensuelles dans moins de six mois." Café, pâtes, frites, pain, épluchures ou carcasses de poulets proviennent essentiellement d’hôtels, restaurants et plages privées, de restaurants d’entreprises aussi comme ceux du fabricant d’arômes et de parfum Mane gérés par la Sodexo.
Parmi ses clients, Apeyron Environnement compte aussi des Ehpad, des palaces, des écoles privées à Cannes ou Sophia Antipolis ou encore une start-up grassoise créatrice de gin, pour le recyclage de ses drêches (résidus de distillation). "Ce peut être un restaurant, un traiteur, un lieu de coworking ou un palais des congrès… tout le monde produit des biodéchets, en plus ou moins grande quantité bien sûr mais, du biodéchet il y en a partout où l'on prépare et consomme des denrées alimentaires. Toutefois, il faut étudier la pertinence d'organiser une collecte. En étudiant l'empreinte carbone, on s'est rendu compte qu'au-delà des 90 kilomètres cela n'a pas de sens de produire du CO2 en transport."
Du compost en interne
Apeyron Environnement fournit les containers vides à ses clients et ramasse les pleins. Dans son local de 90 m2, les contenus sont vidés et triés pour ôter "les erreurs" - couverts, emballages, films alimentaires…- c’est ensuite son sous-traitant qui vient collecter le tout avant de le massifier sur son site de Villeneuve-Loubet et de l’acheminer à Tarascon où tout est valorisé. Pour l’instant du moins, car l’entreprise compte bien procéder elle-même au traitement, très prochainement. "Nos clients nous le demandent, explique Wanis Bouafia. Il faudra alors plus de place. En incluant tout le matériel logistique et de valorisation, cela représente un investissement global de 500 000 euros. Ce sera fait courant 2024. Une plateforme de compostage c’est grand minimum 1 000 m2. Nous, nous n’allons pas faire de compostage classique, nous avons une autre solution, plus adaptée au territoire des Alpes-Maritimes en termes d’espace et de climat, que nous dévoilerons dans quelque temps."
Pour mener ce développement, Apeyron Environnement, dont l’équipe comptera 5 personnes d’ici la fin de l’année, prévoit de recruter 7 collaborateurs de plus en 2024.