Parmi la trentaine d’entreprises actives dans la fabrication textile dans les Vosges, l’une d’entre elles tire son épingle du jeu : Blanc des Vosges (17 M€ de CA, 150 salariés). 5e génération à la tête de l’entreprise, Jean-François Birac profite des 180 ans de la maison pour entamer une stratégie de rajeunissement de sa clientèle en collaborant avec la marque écoresponsable de jeans 1083.
"Nous cherchions une marque qui porte les mêmes valeurs que nous, c’est-à-dire un engagement pour une fabrication locale, mais aussi une marque dans un univers différent du nôtre pour créer une collection inédite". L’objectif affiché est aussi de rajeunir la clientèle. De l’aveu du dirigeant, la nouvelle génération "est difficile à atteindre pour un premier achat".
Le résultat est une collection qui reprend les codes du jeans, sur le segment du linge de lit, de l’accessoire (plaid, coussins) mais aussi des vêtements d’intérieur. L’engagement de production locale est amplement respecté, puisque tous les fournisseurs, du fil à la confection, sont dans un rayon de 20 km de la maison mère installée à Gérardmer (Vosges). Quant à la distribution, elle est partagée entre les boutiques du réseau Blanc des Vosges (14 magasins) et celles du réseau 1083 (5 magasins).
Un démarrage au-delà des espérances
"Le démarrage est au-delà de nos espérances, avec déjà des ruptures de stock sur certaines références" souligne le dirigeant. L’objectif initial de 7 % du volume d’affaires de Blanc des Vosges réalisé avec cette collection est ainsi revu à la hausse par les deux parties prenantes du projet.
Si d’une jambe, Blanc des Vosges veut rajeunir sa clientèle nationale avec cette collaboration, elle n’oublie son autre jambe à savoir le développement international. "Aujourd’hui, nous réalisons 22 % du chiffre d’affaires à l’export. L’objectif est d’atteindre la parité entre la France et l’export dans les 10 ans". Pour y parvenir, le chef d’entreprise s’appuie sur l’expertise de Bpifrance pour étudier les meilleurs moyens d’atteindre de nouveaux pays. "Par exemple, pour la Corée, nous avons un agent, alors que nous avons monté une filiale à Hong Kong pour développer notre propre réseau de boutique."
Développer l’activité en Chine continentale
Le résultat est payant avec 5 boutiques actuellement à Hong Kong. Le prix des loyers commerciaux "dix fois plus importants qu’à Paris" selon le dirigeant, est compensé par des prix de vente doublés par rapport aux prix français, et des points de vente ouverts sur de larges tranches horaires, de 9 heures à minuit.
Prochain pays dans le viseur de l’entreprise vosgienne : la Chine continentale, où il existe "une forte appétence pour l’art de vivre à la française", selon le dirigeant. "Nous continuerons dans le même temps le développement en France avec l’ouverture d’une à deux boutiques par an", confie le dirigeant. Un développement qui se veut mesuré pour maintenir une indépendance : "l’entreprise est restée familiale, et nous ne portons aucun endettement". Le seul frein de croissance demeure les difficultés de recrutements "présentes dans tous les domaines mais encore plus accentuées dans le textile de par l’histoire de la filière et sa délocalisation massive".
