À Strasbourg, les « bateaux promenades » font partie du paysage touristique depuis 1947. Batorama (CA de 8 millions d'euros ; 50 personnes) poursuit sa mutation après la filialisation de la société. « Batorama est une filiale à 100 % du Port autonome de Strasbourg (PAS) depuis janvier 2016, c'était un travail nécessaire dans la perspective de donner une autonomie à notre société, ce qui n'était auparavant pas possible en appartenant à une structure publique. En devenant une filiale du PAS, Batorama est en capacité de fournir une plus grande réactivité quant à son écosystème mouvant et de nouer des partenariats » souligne Yann Quiquandon, directeur général de Batorama. Par ailleurs, à l'occasion de sa filialisation, Batorama a pu réintégrer en son sein un service technique et gère maintenant la maintenance de sa flotte de 11 bateaux.
Une boutique stratégique
Avec environ 750 000 passagers par an, Batorama se hisse au premier rang des attractions payantes du Grand Est et occupe la 10e place des attractions culturelles payantes au niveau national. Pour engager l'avenir du service, Batorama a entrepris un large plan d'investissement de trois millions d'euros sur trois ans. Entamé en 2013, celui-ci vient de se clôturer par l'inauguration de sa boutique, place de la Cathédrale à Strasbourg. « Le périmètre de Batorama s'inscrit dans une visée commerciale et une valorisation du patrimoine. Nous avons renouvelé notre communication et les commentaires audio proposés à bord. Cette nouvelle boutique, c'est la consécration d'un travail de longue haleine. Nous étions confrontés à une saturation des canaux de vente. Depuis deux ans, nous proposons un service en billetterie en ligne et cette nouvelle boutique, idéalement placée, dispose de quatre guichets de vente au public et de deux bureaux dédiés aux entreprises et aux professionnels. Par ailleurs, nous avons réorganisé les quais des départs en les équipant de panneaux d'information et de deux bornes automatiques » précise Yann Quiquandon. La boutique tire également profit de ses 170 m² pour développer le merchandising avec la vente de produits souvenirs à destination des enfants mais aussi déclinés sur les thèmes de la valorisation du patrimoine ou encore du nautisme. Enfin, la société mise aussi sur ses services spéciaux de privatisation de navettes fluviales pour l'organisation d'événements privés ou corporate.
Aléas climatiques et géopolitiques
L'activité de Batorama est fortement liée aux aléas climatiques. Celle-ci dépend aussi de variables géopolitiques notamment les menaces d'attentats affectant le secteur du tourisme. Yann Quiquandon reste ainsi prudent quant au surplus d'activité espéré généré par cette nouvelle organisation, « nous partons sur des leviers humbles et estimons un surplus de fréquentation annuelle de l'ordre de 60 à 70 000 passagers ».
Plan de modernisation
La mutation de Batorama se poursuit également sur le front de la modernisation. Un nouveau plan d'investissement de l'ordre 15 à 20 millions d'euros sur sept à huit ans est lancé pour renouveler la flotte. Celui-ci s'axe sur un appel d'offres destiné à travailler sur la modernisation de la flotte en intégrant des contraintes éco-responsables en termes de propulsion, de sonorisation etc. L'offre de services à bord sera également revue pour répondre aux défis du numérique. Après une phase d'études, la construction des bateaux de nouvelle génération est envisagée en 2018 pour une première livraison espérée en 2019.
