C’est un nom réputé dans le textile que celui de Bragard. Si la marque éponyme n’est plus détenue par la famille, Thomas Bragard, un des descendants, a créé en 2017 à Épinal la société Atelier TB pour produire en France des vêtements professionnels pour les métiers de bouche. L’entreprise revendique un chiffre d’affaires de 3,10 millions d’euros et emploie 47 salariés. Installée depuis sa création dans des locaux de 800 m2 sur deux niveaux, elle déménage début 2023 dans un bâtiment rénové en face de ses anciens locaux.
Changer de site pour changer de dimension
Suite à l’annonce en 2022 du bailleur qui souhaite vendre ses locaux, Atelier TB envisage alors son déménagement. Une obligation qui sera bénéfique à l’organisation de la production. "Nous étions vraiment à l’étroit. Nous changions la disposition physique de l’entreprise régulièrement et perdions beaucoup de temps à nous faufiler d’un étage à l’autre pour suivre le cours de la production. Ce n’était pas fluide", confie le dirigeant.
Atelier TB acquiert donc une partie du bâtiment juste en face, dans un ancien site de tissage. Le nouveau local de 1 450 m2 en plein pied permet de regrouper les stocks. L’atelier, auparavant divisé en plusieurs salles, s’étend dans une même pièce, plus grande, et un directeur de production est engagé pour accompagner la croissance. Un recrutement capital qui permet au dirigeant de se consacrer davantage au développement commercial.
De nouveaux marchés nécessaires après la crise sanitaire
L’entreprise de confection textile doit trouver de nouveaux débouchés après la crise du Covid. "Nous fabriquions énormément de masques en textile lors de la crise sanitaire. C’est un marché qui s’est totalement effondré et nous avons dû bifurquer", explique l’entrepreneur. Pour ce faire, il embauche 12 commerciaux partout en France pour représenter la marque et pérenniser les emplois en confection.
"Nous avons aussi de nombreuses demandes pour de sous-traitance pour du vêtement professionnel ou du textile promotionnel. Très souvent, il s’agit de marques qui envisagent de relocaliser en France. Il y a eu un véritable engouement, ou du moins une curiosité. Nous avons étudié chaque demande mais nous nous sommes vite rendu compte qu’une entreprise qui délocalise ne revient pas. L’écart de prix entre une fabrication asiatique et une fabrication française est trop important", précise le dirigeant.
Aujourd’hui, Atelier TB produit à 75 % pour sa marque de vêtement professionnel et à 25 % en sous-traitance pour du textile promotionnel, notamment pour des groupes de luxe français coutumiers d’une fabrication française à l’instar de LVMH, client d’Atelier TB.
Exportateur vers les États-Unis malgré lui
Autre voie qui s’impose à l’entreprise : l’export. "Mon frère, Benjamin Bragard, était le distributeur de la marque Bragard aux États-Unis. Son contrat de licence a été dénoncé par Chef Works, le repreneur. Benjamin fait le choix de palier la perte de sa licence en distribuant la marque Atelier TB". Un imbroglio judiciaire encore en cours de jugement qui ouvre les portes du continent américain à Thomas Bragard, malgré lui. "Nous n’avons pas encore de démarche pro active pour l’export, nous répondons aux sollicitations mais il y a encore beaucoup à faire en France avant de s’attaquer à l’international".
Un nouveau marché qui ne manque pas d’être riche d’enseignements pour Atelier TB : "pour les États-Unis nous avons dû revoir nos modèles, la demande pour des tailles plus importantes nous y oblige. Nous devons développer des tailles en 4, 5 ou 6 XL, ce qui n’est pas très courant en France", raconte Thomas Bragard. L’entrepreneur poursuit sa croissance et envisage d’installer une entreprise d’insertion dans le prolongement de son usine pour embaucher et former 10 personnes à la confection textile.
