La start-up industrielle Viridian Lithium passe une étape supplémentaire. Créée par quatre entrepreneurs (Rémy Welschinger, Michel Péretié, Ryan Parkin et Oryx Management Limited) en octobre 2021, elle a bouclé en fin d'année 2022 sa deuxième levée de fonds (montant confidentiel), auprès d'investisseurs institutionnels, notamment suédois. La jeune pousse incubée au Semia à Strasbourg prévoit de raffiner du lithium de qualité batterie en Alsace. Pour cela, elle compte à son actif une première levée de fonds réussie en 2022, pour un montant là aussi confidentiel. les dirigeants de Viridian Lithium sont confiants quant à la capacité de financement de l'entreprise et espèrent rassurer les investisseurs en s'entourant d'un partenaire technique, Technip Energies. En effet, l'entreprise prévoit, d'ici le deuxième trimestre 2023, une nouvelle levée de fonds auprès d'industriels. Ces levées de fonds successives viendront lancer la construction de l'usine de raffinage en 2024. Rémy Welschinger, président de Viridian Lithium, projette même "une rentabilité dès la première année de production en 2026".
Respect du biotope
La start-up voit grand avec la construction d’une usine de raffinage de lithium de qualité batterie pour les véhicules électriques. Le site retenu s’étend sur 20 hectares dans la zone portuaire de Lauterbourg, au nord de Strasbourg. La start-up a été accompagnée par l’écosystème local dans sa recherche d’implantation. L’activité n’est pas classée Seveso mais Viridian se soumet actuellement à des études de faune et de flore sur le foncier disponible pour veiller au respect du biotope.
Technologie
Concrètement, Viridian Lithium va transformer le carbonate de lithium issu des saumures d’Argentine et du Chili, en hydroxyde de lithium. La start-up reconnaît que "la technologie n'est pas propre à Viridian car les procédés hydro-métallurgiques ne sont pas nouveaux. Mais les mettre bout à bout, jusqu'à présent, cela n'a jamais été fait". Avec ce circuit de raffinage unique, Rémy Welschinger, président de Viridian Lithium, estime pouvoir "proposer aux acteurs de l’automobile un achat de lithium de qualité". L’entreprise discute donc en amont avec les producteurs de lithium en Amérique latine. Elle raffinera ce métal en Alsace. Le dialogue est ouvert aussi en aval, avec les producteurs de batterie et les constructeurs automobiles, notamment sur le marché européen. Avec sa capacité de production de 25 000 tonnes par an d’hydroxyde de lithium d’ici 2026, puis de 100 000 tonnes par an d’ici 2030, Viridian Lithium répondra à la demande pour l’équivalent de deux millions de véhicules électriques.
Recrutement
En raison de l’inflation des coûts de construction, près de 200 000 euros seront nécessaires à la construction de la première phase de l’usine, contre 165 000 millions d’euros annoncés au printemps dernier.
La start-up industrielle comptera son bureau d’études à Strasbourg et son usine à Lauterbourg. Elle emploie actuellement quatre personnes et jusqu’à 120 d’ici 2027. Rémy Welschinger assure que l’expertise nécessaire pour la mise en place des procédés est apportée ici en Europe par les compétences du directeur des opérations australien, associé de l’entreprise, ayant quitté Perth pour Strasbourg. Pour autant, le président de la start-up reste lucide quant aux recrutements. "Cela ne va pas être simple de trouver les bons profils, mais la bonne nouvelle, c’est que maintenant, nous en sommes conscients".
