C’est à l’occasion du salon professionnel Egast, référence des métiers de bouche dans le Grand Est organisé à Strasbourg du 18 au 21 mars, que l’entreprise Heimburger (90 salariés – CA 2017 : 20 M€) – plus connu sous sa marque Pâtes Grand’mère - a dévoilé sa nouvelle gamme de pâtes aux œufs premium conçue à partir de matières premières alsaciennes. Un pari osé puisque la culture du blé dur est quasi inexistante en Alsace.
« En partenariat avec la chambre d’agriculture et quelques agriculteurs volontaires autour de notre site de production de Marlenheim, nous avons initié des tests de culture il y a trois ans avec des résultats bluffants, tant en rendement qu’en qualité nutritionnelle du blé, bien supérieure aux moyennes nationales », se félicite le dirigeant de l’entreprise familiale, Philippe Heimburger. 100 tonnes de blé ont été récoltées cette année et le dirigeant espère le double pour l’année prochaine, de nouvelles parcelles ayant été plantées dont certaines en bio. Comme le bon vin il y aura des millésimes annuels. « Le cru 2017 est excellent, en 2016 nous avions dû tout jeter du fait des aléas climatiques… », indique Philippe Heimburger.
Un produit de proximité
Le blé est collecté en Alsace par la coopérative Comptoir Agricole, seule la transformation du blé en semoule a dû être confiée à un partenaire d’un département limitrophe, l’Alsace ne disposant pas de moulin à blé dur. « L’idée est de favoriser les circuits courts et de réduire l’empreinte carbone de l’entreprise. Cette gamme répond au besoin d’authenticité et de produits de proximités des consommateurs », estime le dirigeant d’Heimburger.
Composée de quatre types de pâtes, elle répond au cahier des charges de l’IGP pâtes d’Alsace, avec du blé dur alsacien donc et des œufs frais de poules élevées en liberté en Alsace. Elle sera commercialisée en épiceries fines, chez les bouchers-traiteurs, boulangers et auprès des restaurateurs. Philippe Heimburger rêve de voir ses pâtes sur les plus belles tables alsaciennes…
La crise des œufs, bientôt un mauvais souvenir
Avec cette gamme, le dirigeant honore ses origines familiales : « mon grand-père était meunier, mon père boulanger… » Une façon aussi de clore le chapitre des œufs contaminés au fipronil dont l’entreprise a été une des victimes collatérales. « C’est au final trois heures de production qui ont été concernées par ce lot d’œufs mais tous les médias en ont parlé », regrette Philippe Heimburger. Mais c’est finalement moins l’image de l’entreprise que sa trésorerie qui en a pâti, suite à la hausse du cours des œufs que la crise a engendré. Le lancement de produits à plus forte valeur ajoutée telle que cette nouvelle gamme permet à l’entreprise Heimburger d’être moins dépendant de la GMS et d’améliorer sa rentabilité.
Suite à la crise traversée, la création d’un showroom et d’une boutique attenante au site de production de Marlenheim, annoncée en 2016, a été abandonnée, l’entreprise préférant miser sur un site de vente en ligne qui sera opérationnel en mai.
