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La reprise du groupe BVA par Alcentra en suspens
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La reprise du groupe BVA par Alcentra en suspens

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Validée le 15 septembre par le tribunal de commerce de Toulouse, la reprise du groupe d’études et de conseil BVA par le fonds de dettes Alcentra a fait l'objet d'un appel suspensif du parquet. Le prochain jugement est attendu pour la fin d'année.

Basé à Balma (Haute-Garonne), le siège de BVA accueille 500 salariés sur les 1 000 que compte le groupe en France — Photo : Google street view

Coup de théâtre autour du groupe d’études et de conseil BVA, placé en redressement judiciaire depuis le 5 juin. Décidée le 15 septembre par le tribunal de commerce de Toulouse, la reprise par le fonds de dettes britannique Alcentra, premier créancier de BVA à hauteur de 140 millions d'euros, a été suspendue après un appel du Parquet. Le groupe (1 000 salariés dont 500 à Toulouse, CA 2019 : 200 M€) basé à Balma, près de Toulouse, devrait connaître son nouveau propriétaire en fin d’année, voire au début de l’année 2021, après examen par la chambre commerciale de la cour d’appel de Toulouse.

Inquiétudes sur l’emploi

Préférée à trois autres dossiers de reprise, dont la proposition Xpage portée par le management actuel avec le soutien de l’actuel actionnaire majoritaire Naxicap, l’offre d’Alcentra avait suscité l’inquiétude des salariés et du comité social et économique (CSE) en n’offrant qu’une garantie jugée limitée sur l’emploi : 24 mois pour les salariés des seules sociétés de tête du groupe, soit 300 emplois sur 1 000 en France. L’attitude du fonds britannique au printemps avait déjà cristallisé les tensions : selon la direction de BVA, Alcentra aurait refusé le report d’échéances de remboursement, et bloqué l’obtention d’un prêt garanti par l’État, ne laissant d’autre option que le placement en procédure collective.

« Un vrai soulagement »

« L’appel - interjeté par le parquet - a été pour nous tous un vrai soulagement, a commenté la directrice générale adjointe de BVA Dominique Levy. Il y a maintenant une triple urgence à sortir de cette situation : urgence sur la trésorerie, même si notre actionnaire continue de nous soutenir, urgence psychologique pour une entreprise qui a retrouvé de l’activité mais connaît encore des incertitudes, et urgence commerciale pour retrouver l’accès à l’ensemble des appels d’offres. » Le placement en procédure collective aurait, selon la direction de BVA, invalidé l’attribution de trois appels d’offres de marchés publics.

Rebond au dernier quadrimestre

Après une année 2019 record, qui a porté le chiffre d’affaires à 200 millions d'euros, la crise sanitaire a brutalement stoppé l’activité du groupe, notamment du fait de sa spécialisation sur les marchés du retail, du tourisme et du transport. L’impact devrait être de 40 % sur l’exercice. Mais pour le directeur général de BVA, Pascal Gaudin, le pire est passé : « L’activité du dernier quadrimestre devrait se situer autour du budget prévisionnel 2020, ce qui démontre la capacité de rebond du groupe. »

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