Plus de dix ans après une première tentative de vente en ligne, l'enseigne Pulsat, spécialisée dans l'électroménager et le high-tech, relance pulsat.fr. «À l'époque, faire du e-commerce était plus compliqué qu'aujourd'hui, notamment au niveau du paiement, rappelle Sylvain Thomas, directeur de la centrale Pulsat. Mais, en dix ans, les habitudes d'achat ont radicalement changé et on ne peut plus se passer de la clientèle de e-consommateurs.» Pas si simple néanmoins de se faire une place sur la Toile, face aux poids lourds que sont Pixmania et autres CDiscount... « C'est un site de vente en ligne, certes, mais il n'a rien à voir avec des sites pure player, explique Sylvain Thomas. Plus que le prix, nous jouons la carte du service, en proposant par exemple aux clients de retirer leurs achats dans l'un des magasins Pulsat les plus proches de chez eux ou de se faire livrer par ces mêmes magasins, sachant que pour un prix défiant toute concurrence, l'installation, la récupération des emballages ou encore la formation à l'utilisation peuvent compléter la simple livraison. » Le risque de voir le réseau de 420 magasins Pulsat perdre des clients au profit du web, Sylvain Thomas y a évidemment pensé mais, selon lui, le site va nécessairement générer du trafic dans les magasins. «Charge alors aux adhérents de fidéliser ces nouveaux clients, comme il le font déjà aujourd'hui.»
Un même homme à l'origine de Pulsat et GPdis
Un challenge suivi de près par la centrale Pulsat mais aussi par le groupe GPdis, propriétaire de la marque. Car bien qu'implantée sur tout le territoire, Pulsat puise sa source dans le Sud-Ouest . Elle a en effet été créée au début des années80 par le Toulousain Maurice Bardou. En 1999, ce grossiste en électronique s'est associé aux sociétés Dougados (Bordeaux), Léger (Le Mans) et SLD (Limoges) pour donner naissance à la holding Pulsat Expansion, qui est devenue GPdis, « le groupement des plates-formes de distribution ». Année après année, de nouvelles sociétés ont rejoint le groupe pour lui donner la dimension nationale qu'il visait. Avec 800 salariés, 80 commerciaux itinérants, 15 plates-formes et 8 dépôts répartis sur le territoire pour un chiffre d'affaires total de 579M€ en 2010, c'est désormais chose faite, ou presque. «Nous sommes toujours un peu faibles sur la région est», juge Éric Le Blevec, président du groupe, qui n'exclut pas de nouvelles opérations de croissance externe dans le futur, en fonction des opportunités qui se présenteront. Le développement devrait toutefois se cantonner à l'Hexagone, un projet d'implantation en Espagne ayant été mis en veille.
Fusion dans le Sud-Ouest
Mais, pour le moment, l'actualité du groupe est ailleurs. Au Mans, d'une part, où l'entrepôt actuel de 12.000m² va être agrandi de moitié pour répondre aux besoins de la nouvelle activité literie, lancée par le groupe. L'heure est aussi à la fusion administrative de GPdis Aquitaine et GPdis Sud-Ouest pour former une grande région Sud-Ouest. «Pour simplifier les choses, l'administration sera centralisée ici (Eurocentre abrite le siège du groupe mais aussi celui de la filiale Sud-Ouest et celui de Pulsat. 120 personnes y travaillent, ndlr), mais chaque plate-forme gardera son activité, tout en essayant de favoriser les synergies», indique Éric Le Blevec. Une fusion qui vient en outre finaliser le processus de régionalisation souhaité par le groupe pour gagner en réactivité et en proximité avec sa clientèle de revendeurs en image, son, multimédia, petit et gros électroménager, antennes, accessoires, téléphonie, etc. «Nous avons 6.000 comptes actifs», se félicite Éric Le Blevec pour qui «les plus de GPdis sont sa large gamme de références- plus de 20.000 produits, la plupart de grandes marques, bien implantées-, ses stocks disponibles- 80.000m² pour un montant total de 60 M€- et sa propre flotte d'une quarantaine de véhicules, qui nous permettent notamment de faire des tournées dédiées deux à trois fois par semaine.» Depuis plus de cinq ans, le groupe propose également à ses clients, via le site gpdis.com, de consulter les stocks en temps réel, de s'informer sur les fournisseurs, de passer et suivre leurs commandes, etc. Il dispose en outre, depuis 2007, de sa propre centrale d'achat, Selectis. Avec l'adhésion de But au 1erjanvier dernier, elle est devenue le premier acheteur de gros électroménager du marché français, aux côtés de Darty, avec une puissance d'achat d'un milliard d'euros.
Lancé mi-mars, le site pulsat.fr doit parvenir à capter une nouvelle clientèle, sans faire de l'ombre au réseau de 420magasins d'électroménager et high-tech. Un challenge dans lequel l'accompagne le groupe GPdis, propriétaire de la marque.
