Jean Barret-Castan a fondé la SASU Coperbee en 2011. Unique salarié pendant cinq ans, il a travaillé pour la société de services de paiement Worldline. L’entrepreneur a notamment développé un logiciel d’analyse de documents utilisant l’intelligence artificielle (IA). La vente du code informatique de cette solution fin 2016 pour 250 000 euros, lui a permis de transformer Coperbee en SAS au capital réparti en trois parts égales entre son épouse Eslie, le reste des salariés et lui-même. L’entreprise de services numériques (ESN), qui compte aujourd’hui 40 collaborateurs (CA 2019 : 1,6 M€), a tout misé sur une organisation horizontale, pour prioriser les idées des collaborateurs et s’assurer leur fidélité dans un secteur où il est difficile de recruter.
Combattre le turnover
« J’ai beaucoup analysé le modèle horizontal avec l’école de commerce TBS, et l’idée de rendre accessible tous les process de l’entreprise à tous les collaborateurs m’a séduite, raconte le dirigeant. J’ai aussi eu envie de consacrer 100 % de la R & D aux projets des salariés ». L’entreprise partage tous ses outils informatiques avec chaque collaborateur, mais aussi des données sensibles comme les besoins des clients ou les prix de vente. Coperbee a également mis en place un « Facebook interne » pour que chacun puisse s’exprimer sur les évolutions de l’entreprise, de la prise de parts au capital social jusqu'au développement de l’activité.
Depuis quatre ans, Coperbee est une entreprise « hybride ». Entreprise de services numériques classique qui répond aux besoins d’une quinzaine de grands comptes (Airbus, Lyra, Newrest…), elle développe ses propres solutions grâce à un financement en flux tendu par les prestations de service - déjà plus de 500 000 € de chiffre d'affaires réinvestis sur 2016-2020. « Souvent dans les sociétés de services, la R & D est orientée par les besoins d’un client, souligne Jean Barret-Castan. À Coperbee, ce sont les collaborateurs qui donnent le La ». Une fois qu'une idée est jugée viable et dotée d’un véritable marché, sept salariés de la société s’y consacrent à temps plein. « Nous faisons tout pour lutter contre le turn-over des informaticiens à 40 ans », appuie le dirigeant.
Depuis deux ans, l’entreprise travaille, par exemple, sur un projet d’analyse syntaxique et sémantique utilisant l’IA. Phase d’étude terminée, Coperbee entame le développement de la solution finale, dans le cadre de la prédiction des actes d’achats.
Un campus à Lapeyrouse
« Mon but est de devenir éditeur de logiciel et de développer des offres de formation en interne et en externe pour que les salariés soient sans cesse challengés », note le dirigeant. Pour satisfaire ces ambitions, la société qui loue des locaux à Lapeyrouse-Fossat depuis février 2019 a déjà investi 200 000 € pour aménager les bureaux et prévoit encore 250 m2 supplémentaires en 2020. La société a aussi investi 70 000 € dans un espace de coworking de 150 m2 (15 personnes) tout juste opérationnel. Coperbee souhaite créer une dynamique en incitant d’autres entreprises à venir s’installer sur son futur campus. « Grâce à toutes ces initiatives, nous sommes une des rares ESN à comptabiliser plus de demandes que d’offres d’emploi », conclut Jean Barret-Castan. Coperbee vise les 80 collaborateurs et 3 M€ de chiffre d'affaires en 2020.
