L’aventure de Tribe Sport Group a commencé en 1996, à quelques pas du siège actuel, à Cogolin, près de Saint-Tropez. Si l’on en croit les dirigeants Frédéric Glo et Laurent Cornec, qui se confient dans un livre retraçant leur histoire, cette aventure entrepreneuriale "avait quelques bonnes raisons d’y rester." Pourtant 25 ans plus tard, Tribe Sport Group a tracé sa route, que les deux associés qualifient volontiers d’unique. "Cette singularité est un marqueur fort de Tribe", devenu bien plus qu’un grossiste en pièce deux-roues. Pour poursuivre cette route, ils ont récemment ouvert leur capital au fonds Eximium, mais aussi à deux cadres de l’entreprise, qui ont l’envie de se projeter dans l’aventure. "Nous préparons ainsi la future transmission de Tribe", confient Frédéric Glo et Laurent Cornec, qui restent actionnaires majoritaires.
Passer un cap
Cette opération permet aussi à l’entreprise de franchir une nouvelle étape : "Nous avons toujours géré Tribe Sport Group en bon père de famille, tout en sachant saisir les opportunités lorsqu’elles se présentaient. Aujourd’hui, l’arrivée de ce fonds nous permet d’aller plus vite sur un marché du vélo, dont le potentiel n’est plus à prouver", explique Frédéric Glo. En dehors des problèmes d’approvisionnement de toute la filière, "notre position est aujourd’hui enviable", ajoute le chef d’entreprise.
Distributeur B to B auprès de 4 500 magasins et de sites en ligne, Tribe est structuré autour de 40 personnes, "toutes passionnées". Sa logistique est rodée puisqu’elle est confiée à un professionnel depuis presque cinq ans. Le marché offre un potentiel de croissance énorme. "Nous enregistrons une croissance de plus de 25 % par an, nous avons réalisé 27 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, nous visons les 30 millions d’euros cette année et nous pensons pouvoir atteindre les 50 millions d’euros d’ici à cinq ans", précise Frédéric Glo.
Trois métiers à développer
Trois pistes seront empruntées : dépasser son ADN de vététistes pour prendre des parts de marché dans l’urbain, confirmer la notoriété de ses deux marques, nées en 2008, développer un pôle de formation dédié aux suspensions avec l’agrément de l’État, décroché en 2019, pour former des techniciens de magasin. Cette dernière voie s’appuie sur une expérience de plus de 20 ans puisque le groupe est centre support clients de Ride Fox (leader de la suspension haut de gamme) pour la France depuis 1999.
"Comme depuis nos débuts, nous ne nous interdisons pas grand-chose, tout en conservant néanmoins une certaine cohérence", confie le dirigeant. Depuis 1996, année de la création autour du rachat de la licence de distribution pour l’Europe des pots d’échappement de la marque américaine FMF, l’entreprise a su se diversifier vers les activités du cycle et imposer des marques phare du secteur, mais aussi les siennes. "Nous renvoyons désormais une image de leader sur le marché haut de gamme du VTT. À nous d’étendre cette notoriété aux mondes du vélo gravel (vélo à caractère sportif, NDLR) et du vélo urbain, à travers notre catalogue de 51 marques et 45 000 références, du vélo aux pneus en passant par les selles ou les plaquettes de frein."
Tribe conçoit et distribue également, en France et dans plus de 25 pays, ses marques propres. Il y a Urge pour des casques les plus écoresponsables possibles et dont l’intégralité de la gamme est fabriquée à partir de matériaux recyclés depuis 2021. Ces casques ont par ailleurs tout gagné sur les compétitions internationales VTT, dans toutes les disciplines majeures y compris en BMX. Il y a Brake Authority pour des systèmes de freinage à disques, fabriqués en France, sans nickel et selon un procédé de sintérisation, qui offre "une durabilité trois fois plus élevée à nos plaquettes."
