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Mathieu Rozières : « Le Grand Bain se digitalise et se réinvente pour durer un mois entier »
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Mathieu Rozières vice-président Industries culturelles et créatives - Aix-Marseille French Tech Mathieu Rozières : « Le Grand Bain se digitalise et se réinvente pour durer un mois entier »

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Initialement imaginé comme une journée de rencontres et d’échanges, Le Grand Bain, événement de prospective positive porté par la French Tech Aix-Marseille, se réinvente et propose une édition digitale qui dure un mois. Rencontre avec Mathieu Rozières, vice-président Industries créatives et culturelles d'Aix-Marseille French Tech.

Mathieu Rozières, vice-président Industries culturelles et créatives d'Aix-Marseille French Tech et producteur chez Black Euphoria, agence de production d'œuvres audiovisuelles sur mesure — Photo : DR

Le Journal des entreprises : Quelle est la philosophie du Grand Bain ?

Mathieu Rozières : Créé en 2019, le Grand Bain est un événement de prospective positive porté par Aix-Marseille French Tech autour d’une idée simple : cristalliser l’ensemble des initiatives de la tech à impact, à savoir des technologies qui ont un effet bénéfique pour rendre le monde plus inclusif, plus durable, plus paritaire, plus résilient. Pour sa première édition, cette caisse de résonance de l’écosystème avait réuni plus de 600 personnes.

Il est aussi le reflet d’une tendance de fond, les dirigeants de start-up étant de plus en plus nombreux à vouloir mener des projets utiles et gérer leurs entreprises différemment. Les exemples sont nombreux. Je peux vous citer les écoles de code, comme La Plateforme, labellisée grande école numérique et qui accompagne des personnes éloignées de l’emploi. Il y a aussi Ombrea qui propose d’optimiser la production agricole, Crocos Go Digital qui veut lutter contre les dysfonctionnements cognitifs, ou encore l’association Synergie Family qui est en train de créer un lieu d’innovation, notamment appliqué au domaine de l’éducation. Nous comptons 20 entrepreneurs et accompagnateurs engagés au Conseil d’administration Engagement pour la tech inclusive et durable.

Le Grand Bain puise son inspiration dans l’ensemble de ces initiatives du territoire, que nous voulons placer dans la lumière. Il est aussi inspiré par Marseille, cette ville résiliente qui est le lieu de formidables énergies.

Cet événement a été reconnu au niveau de l’État : d’une part cette deuxième édition est placée sous le haut patronage de l’Élysée et d’autre part, nous allons participer au Tech For Good Summit, une initiative de la présidence de la République, en lançant, à Marseille, un groupe exploratoire sur la dépollution des océans.

Comment avez-vous adapté cet événement à la crise sanitaire ?

Mathieu Rozières : Pour cette période spéciale, le Grand Bain adapte ses contenus et son format pour se centrer sur des solutions concrètes d’aujourd’hui permettant de se projeter sur demain. Cet événement est un acte militant dans son approche, dans son organisation, dans sa volonté de célébrer les initiatives à impact.

L’événement, initialement prévu sur une journée, a été totalement digitalisé et réinventé pour durer un mois entier. Différents rendez-vous, articulés autour de trois thématiques – inspirer, transformer, financier - rythmeront les prochaines semaines à compter du 16 novembre. Chaque lundi, une newsletter avec une sélection de livres, émissions, podcasts documentaires, films sera envoyée ; chaque mardi, des ateliers concrets (financement participatif, médiatisation, etc.) seront proposés aux start-up ; chaque jeudi une interview exclusive avec un intervenant du Grand Bain sera diffusée.

Le 11 décembre, une émission de 2 heures en live mettra en lumière la capacité d’adaptation des acteurs locaux, des invités inspirants, des porteurs d’actions concrètes. Le 15 décembre, un après-midi dédié au financement sera organisé avec France Digitale pour faire se rencontrer startupers et investisseurs.

Face à la crise sanitaire du Covid-19, comment réagit l’écosystème d’Aix-Marseille French-Tech ?

Mathieu Rozières : Notre écosystème est composé de 700 start-up, qui ont levé plus de 280 millions d’euros en 2019, un chiffre qui a doublé par rapport à 2018, selon le Baromètre EY. Nous n’avons pas encore de données chiffrées concernant l’impact de la crise sanitaire sur la santé économique de cet écosystème, mais un observatoire sera bientôt créé.

En revanche, nous avons le sentiment que ce n’est pas la catastrophe pour nos start-up, notamment parce que nombre d’entre elles proposent de digitaliser l’économie. Les start-up financées avant confinement ont pu poursuivre leurs projets. C’était plus compliqué en revanche pour celles qui commençaient à réaliser du chiffre d’affaires, notamment lorsqu’elles travaillent sur des secteurs particulièrement touchés. Les levées de fonds sont moins nombreuses mais le crowdfunding connaît un rebond.

L’écosystème des start-up est habitué à pivoter et est, de fait assez résilient. Néanmoins, nous sentons que les prochains mois seront déterminants. Les fonds doivent poursuivre le financement des start-up, car ce sont les emplois et la croissance de demain.

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