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Centrale Nantes et Edycem poursuivent leur collaboration sur les bétons à empreinte carbone réduite
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Centrale Nantes et Edycem poursuivent leur collaboration sur les bétons à empreinte carbone réduite

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La branche béton du groupe vendéen Herige va poursuivre pour cinq ans son partenariat de recherche avec Centrale Nantes autour des bétons à empreinte carbone réduite. Pour un budget d’environ trois millions d’euros, cette nouvelle chaire fera intervenir l’intelligence artificielle pour prédire le comportement des bétons de demain. Elle s’attardera également sur la prévention des îlots de chaleur urbains.

Centrale Nantes et Edycem renouvellent leur partenariat de recherche — Photo : Benjamin Robert

Plus de 20 ans de collaboration, et pas l’ombre d’une fissure entre Edycem (307 salariés, 114,4 M€ de CA en 2020) et Centrale Nantes. La branche béton du vendéen Herige et l’école d’ingénieurs viennent de renouveler leur partenariat de recherche pour une durée de cinq ans. Les décennies de collaboration ont déjà permis d’aboutir à un béton à empreinte carbone réduite, nommé Vitaliss, d’atteindre le marché. "Aujourd’hui, il représente 76 % de notre production, pointe Olivier Collin, directeur général d’Edycem. L’ambition est d’atteindre les 90 % d’ici 2030, dont 40 % sur notre gamme la plus décarbonée en A et A + (contre 10 % aujourd’hui, N.D.L.R.)".

Le recours à l’IA pour prédire le devenir des bétons

Cette nouvelle chaire, qui sera dotée d’environ trois millions d’euros, poursuivra les travaux sur la réduction de l’empreinte environnementale du béton. "Nous avons déjà beaucoup avancé dans la réduction de la teneur en clinker. Nous allons continuer de pousser dans ce sens", appuie Emmanuel Rozière, professeur à Centrale Nantes. Le partenariat va également évaluer l’impact de la production sur les ressources en sable. "Pour le limiter, nous étudions notamment le recours aux granulats de béton recyclés", poursuit le professeur. Un autre axe de recherche se concentrera sur le recours à l’intelligence artificielle (IA) pour prédire l’évolution dans le temps des bétons nouvelle génération. "L’IA va apporter un saut technologique. Nous sommes en train de constituer un modèle, notamment grâce aux bases de données des vingt dernières années d’Edycem", témoigne Ahmed Loukili, professeur à Centrale Nantes et titulaire de la chaire.

Relarguer l’eau contre les îlots de chaleur

Le bétonnier et l’école d’ingénieurs travaillent aussi sur un béton capable de limiter l’effet des îlots de chaleur en ville. "Le matériau devra contenir de l’eau et être capable de la relarguer lors des pics de chaleur. L’humidité diminuerait ainsi l’effet des îlots de chaleur le soir", appuie Frédéric Grondin, directeur de l’école doctorale à Centrale Nantes. Des dispositifs de ce type existent déjà, notamment au Qatar, mais ils sont très énergivores notamment en eau. "De plus, ces structures très drainantes ont un risque d’éclater l’hiver dans nos régions", pointe le chercheur. La chaire de recherche va donc se pencher sur des solutions drainantes adaptées à nos climats, qui permettraient à la fois d’éviter les ruissellements et les inondations dans les zones très artificialisées, mais aussi de relarguer cette eau au moment opportun. "Nous pourrions par exemple récupérer les eaux usées des bâtiments ou les eaux de pluie", ajoute Frédéric Grondin.

20 millions d’euros de contrats de recherche par an

Du côté de Centrale Nantes, les partenariats sont souvent pensés sur le temps long. "Une grande partie de la recherche s’effectue sous forme partenariale", souligne Jean-Baptiste Avrillier, directeur de l’école, qui possède ainsi une quinzaine de chaires de ce type. "Nous signons pour environ 20 millions d’euros de contrats de recherche par an", appuie le directeur. L’école se focalise sur trois axes assumés : la transition écologique, les nouvelles technologies, et le développement du lien entre santé et ingénierie. Et avec les bétons à empreinte carbone réduite, l’IA, et les problématiques de santé liées aux îlots de chaleur, on peut dire que c’est un bingo gagnant pour Edycem.

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