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Les tensions sur le marché de l'immobilier tirent les prix vers le haut à Marseille
Marseille # Immobilier # Conjoncture

Les tensions sur le marché de l'immobilier tirent les prix vers le haut à Marseille

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Comme dans d'autres métropoles françaises, le marché de l'immobilier est en forte tension dans le secteur de Marseille. Toutefois, la hausse des prix de l'immobilier connaît une ampleur inédite depuis quelques mois sur le territoire, conduisant à un ralentissement des constructions neuves qui impacte toute la chaîne de production du secteur.

Les chiffres de mise en vente de logements neufs sont en baisse dans les Bouches-du-Rhône et à Marseille — Photo : Didier Gazanhes

"Les tensions actuelle du marché de l'immobilier sur notre territoire se traduisent, très concrètement, par des difficultés croissantes de la part de nos concitoyens pour trouver un logement", souligne en préambule, Cyril Cartagena, président de l’Observatoire Immobilier de Provence (OIP). Une situation qui intervient alors que l'économie nationale donne des signes de redémarrage, après une année 2020 éprouvante en raison de la crise sanitaire du Covid.
La forte réduction des permis de construire accordés depuis deux ans a en effet réduit le nombre de programmes immobiliers lancés. "Les chiffres de mise en vente au premier trimestre 2021 sont décevants et nous constatons ainsi une forte dégradation en comparaison avec le premier trimestre 2019 (-27 % dans les Bouches-du-Rhône et -52 % pour Marseille). Pourtant, l’attraction du territoire et la demande de logements neufs demeurent fortes", précise-t-on à la Fédération des promoteurs immobiliers de Provence. "Cette absence de renouvellement des stocks conduit à une hausse mécanique de 10 % des prix dans les pays d’Aix-en-Provence et de Martigues, qui enregistrent respectivement +11,9 % et +11,2 % d’augmentation", poursuit Cyril Cartagena.

Une métropole moins accessible aux familles et aux jeunes

Cette réduction de logements neufs disponibles entraîne par ailleurs un phénomène de report sur l’ancien. D’où, inéluctablement, une forte tension sur les prix, lesquels ont progressé de 8 % en 2020. Une hausse qui, selon les professionnels, devrait se poursuivre. "Au final, ce phénomène de tension sur les prix et de faiblesse de l’offre va mécaniquement exclure nos concitoyens les plus modestes, les jeunes actifs, les familles… qui risquent de s’éloigner encore d’avantage de Marseille et de la métropole pour trouver un logement à un prix accessible", constate avec regret le président de l’OIP.

Face à ce phénomène, l’Observatoire propose plusieurs pistes de réflexion. En premier lieu, reconstruire un dialogue apaisé avec les élus, à l’échelle de la mairie et de la métropole. "Notre ambition est de trouver ensemble des solutions, avec des professionnels qui connaissent leur marché, afin de réhabiliter massivement le parc de logements anciens et d’en construire davantage et mieux, dans le neuf, pour les habitants. À l’heure où notre territoire est plus attractif que jamais, il est nécessaire d’accueillir les nouveaux arrivants désireux de s’y implanter".

L’Observatoire incite par ailleurs à réfléchir "collectivement" et penser en termes d’écosystème économique pour attirer des entreprises, créer des emplois, loger leurs collaborateurs et capitaliser sur le retour de la croissance.

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